Entre Lot et Dordogne
Saint Céré 
(étape n°5)
Dimanche 24 octobre 2021 
 
Le beau temps arrive avec le lever du jour. Nous quittons Autoire après avoir fait les services.
Notre étape de ce matin est Saint-Céré où l’aire de service se situe au camping. Ne voulant pas passer la nuit ici, nous nous garons pas très loin, profitant du fait qu’on soit dimanche. A peine 10 mn de marche et nous nous trouvons sur la place de la République animée par le marché aujourd’hui et dominé par les tours du XIIème et XIVème siècles du château Saint-Laurent, ancien castrum. L'édifice a été l'un des lieux de la résistance lotoise pendant la seconde guerre mondiale. Le grand artiste Jean Lurçat, rénovateur de la tapisserie française, en fait l’acquisition en 1945 et y installe son atelier jusqu’à sa mort en 1966.
Afin de réduire les dégâts provoqués par les inondations de la Bave qui traversait Saint-Céré, un ingénieur hollandais fait diviser en 1611 son lit en plusieurs canaux à l’entrée de la ville. C’est ainsi que la ville est appelée durant trois siècles, la petite Venise. A présent, la plupart des canaux ont été recouverts, sauf le principal que nous suivrons à la fin de notre parcours.
Le circuit débute l’OT … fermé une fois encore. Heureusement, nous avons notre précieux parcours ! 
 
Peu de monde dans les rues aux alentours comme si toute l’animation s’était concentrée sur la place de la République. 
 
Vieilles rues et maisons médiévales s'égrènent durant notre balade, témoignage du passé florissant de Saint-Céré.
Plein de petits détails à capturer ça et là.
Le quartier Lagarouste a été récemment rénové. Des bâtiments modernes entourent la tour ronde qui abrite un escalier à vis et le logis à pans de bois qui était l'atelier de l'ingénieur général de France Sieur Lagarouste, à l'origine de diverses inventions dont plusieurs leviers. Il a été anobli par Louis XIV.
De nombreuses maisons médiévales présentent encore au rez-de-chaussée des arcades marchandes et des ouvertures d'échoppes et un étage à pans de bois.
La maison natale du général Ambert se distingue sur l'angle par une élégante tourelle coiffée d'une toiture de lauzes de schiste.
Sa porte du XVème siècle est surmontée d'un linteau avec un arc en accolade orné de deux quadrilobes sculptés portant deux blasons. Tourelle et porte affirment le prestige de son propriétaire.
L'hôtel d'Auzies, propriété achetée en 1984 par un couple d'artistes américains, Denise et Peter Orlando, a été entièrement rénové. Sur la façade se détache une construction en surplomb posée sur un culot mouluré.
son portail de la fin du XVIIème siècle avec des huisseries rococo
Place Jean-Jaurès s'élève une halle moderne qui accueille le marché le samedi.
L'hôtel de Miramon du XVIIème siècle se distingue par sa terrasse couverte de lauzes d'ardoises en écailles et ses balustres en poire.
A côté, le corps de logis possède une tourelle d'escalier et des lucarnes surmontées de frontons amortis par des épis de pierre en boule.
Nous arrivons sur la place du Mercadial, classé aux MH, et ses jolies maisons médiévales. C'est une place élégante ponctuée en son milieu par une gracieuse fontaine où quatre chérubins, sous l'oeil attentif d'un enfant, soutiennent la colonne contre laquelle est apposée le levier de pompage.
Peu de monde en ce dimanche mais d'après les photos vues sur le net, elle semble bien fréquentée en temps ordinaire. 
Réservée au marché d'où son nom, cette place était sans doute plus petite au Moyen-Age et occupée par une halle. 
Au fond de la place, la maison dite des consuls du XVIème siècle est en fait un hôtel particulier construit dans la tradition médiévale. L'étage d'habitation en pans de bois repose sur un encorbellement de solives en forme de mâchicoulis. Le rez-de-chaussée en pierre abritait jadis des échoppes dont les ouvertures ont été modifiées au XVIIIème siècle.
photo prise sur le net
Nous contournons le bâtiment et découvrons à l'arrière une tour d'escalier de la fin du XVIème.
A l’angle de la rue est implantée une maison de marchand datant du XVème siècle, à encorbellement et pans de bois. Au rez-de-chaussée, les portes autrefois en bois clouté ont été conservées. On retrouve aussi le taoulé, un étal en grès qui servait à présenter et à découper la marchandise. Au-dessus de la poutre sablière, on remarque encore des cavités rectangulaires où s'emboîtaient les pièces de bois d'un auvent qui protégeait du soleil et des intempéries.
Presque en face, une curieuse maison toute étroite présente un étage en encorbellement à pans de bois et hourdis de briques.
Sur les pans de bois, les marques de lassemblage.
Nos pas à présent nous mènent jusqu'au square Bourseul où est érigée la statue de l'inventeur de la transmission électrique de la parole, une découverte qui a conduit à l'invention du téléphone par Graham Bell. Elle est l'œuvre du sculpteur Cipriani et représente le savant, debout sur une colonne, tenant dans une main un récepteur téléphonique. Sur le socle sont sculptées les armes de Saint-Céré, Cahors, Gourdon et Figeac ainsi que des figures féminines qui tiennent chacune dans leur main un combiné téléphonique. Sur la face avant une inscription qui remet les pendules à l'heure : «A Charles Bourseul, inventeur Français du téléphone, dont l'œuvre appartient au monde et le souvenir à Saint-Céré». Le monument est ceint de hauts de poteaux télégraphiques.
C'est le quartier des chats, il y en a partout ! Dur, dur pour Noa qui aimerait bien cavaler à leur suite !
Retour place de Sainte-Spérie pour visiter l'église et chercher un restaurant.
Sur cette place, s'élève l'hôtel de Puymule, une bâtisse du XVème siècle, dominée par une grosse tour d'escalier devant le corps de logis. La porte et les linteaux des fenêtres sont ornés d'arcs en accolades, très ouvragés qui sont un exemple de l'art de la fin du XVème siècle et témoignent de la richesse d'une famille de la noblesse. Il est ensuite occupé par un consul du nom de Puymule.
Pour le restaurant, c'est loupé mais l’église Sainte-Spérie est ouverte. Elle embaume encore la cire des cierges allumés pendant la célébration dominicale.  
La sainte est importante pour Saint-Céré puisque elle est à son origine en 780.  
Comme c'est une sainte locale que je n'ai jamais rencontrée, quelques mots sur Spérie, la fille du duc Sérénus, seigneur du castrum de Saint-Céré.
Lorsque vers 760, Elidius, un seigneur voisin, la demande en mariage, elle refuse et se réfugie en forêt pour consacrer sa vie à Dieu. Son frère Clarus essaie de la faire revenir sur sa décision et devant son refus, ce dernier lui tranche la tête. Elle prend alors sa tête dans ses mains et va la laver dans une source claire. Son corps est ensevelie dans la crypte sous le chœur de l'église. Celle-ci est uniquement ouverte le 12 octobre, jour de la fête de Sainte Spérie.
L'église est d’origine romane mais de l'édifice du XIIIème siècle, bâti sur la crypte carolingienne et partiellement détruit pendant les guerres de religion, il ne subsiste pas grand chose.  
Elle a été reconstruite après les guerres de Religion et des embellissements et remaniements ont suivi aux XVIIème et XVIIIème siècles. 
L'entrée se fait par un passage sous le clocher-porche édifié entre 1756 et 1760 avec les pierres des anciens remparts de la ville.
Entrons maintenant!
orgue Stoltz
Dans le chœur, le retable du maître-autel polychrome, fait de différents marbres, de pierre calcaire et de bois doré est achevé en 1714.
Quatre grandes statues en bois de tilleul, sculptées par un religieux des Récollets, l'ornent. Pour la petite histoire, le sculpteur a été payé " 240 livres et 4 mouchoirs."
Saint-Pierre avec les clés, et Sainte-Spérie avec la palme du martyre
Saint-Paul, tenant le livre des Épîtres et l'épée, et Sainte-Fleur
tableau de l'Adoration des mages exécuté en 1860 par Henriette Haillot; C'est une copie de Rubens dont l'original se trouve au Louvre.
enfeu et gisant mutilé du recteur de Loubressac, Antoine Lafargue
châsse et statue de Sainte-Spérie.
En sortant de l'église, nous empruntons la rue Paramelle et découvrons à nouveau une jolie maison, comme celle de la place du Mercadial : étroite, étage à encorbellement, pans de bois, remplissage en briques.
De ruelle en ruelle, nous atteignons la Bave, un affluent de la Dordogne (drôle de nom pour une rivière) que nous longeons par le quai des Récollets pour regagner notre parking.
Malheureusement l'église des Récollets à la façade classique et à l'imposant clocher est en travaux et enlaidie par des échafaudages.
De l'autre côté de la Bave, d'anciens ateliers et la roue à aubes d'un ancien moulin.
Et en prime des reflets !
Un dernier regard sur la Bave avant d’arriver à l'ancien couvent des visitandines devenu le lycée Jean Lurçat.
Comme nous n'avons pas trouvé un restaurant qui convenait ouvert, c’est au camping-car et à plus de 14h que nous prenons un rapide casse-croûte. Le bourguignon décongelé aujourd'hui sera pour demain donc !