Entre Lot et Dordogne
Autoire 
(étape n°4)
A quelques kilomètres avant l’entrée de Saint-Céré, la route part vers Autoire. Il fait très beau aujourd’hui. Même si ce n'était pas prévu tout de suite, c’est le moment d’aller voir la cascade qui fait la réputation de ce lieu. 
 
Seul le parking à l’entrée du village est autorisé aux camping-cars : 6 €/24h , 2€ les voitures. Cherchez l’erreur … surtout que les services sont en plus. L’espace est partagé avec les voitures mais en cette saison tout le monde a largement de la place et cohabite sans problème.
Nous déjeunons avant de commencer la découverte de ce village classé PBVF. Décidément … sans l'avoir voulu, nous sommes à notre 4ème PBVF ! Le Lot en est riche. 
 
Autoire était à l’origine un castrum, une place fortifiée qui appartient à la châtellenie de Saint-Céré conquise au XIème siècle par le vicomte de Turenne. Les seigneurs d’Autoire, les de Banze apparaissent dans les textes au XIème siècle et en disparaissent au XVIIIème remplacés par leurs héritiers, les Peyrusse.  
 
Les XVIIème et XVIIIème siècles marquent une période faste pour Autoire lorsque les bourgeois de Saint-Céré y font édifier des manoirs magnifiques à l’extérieur du castrum ce qui, de nos jours, donne au village beaucoup de charme. 
 
Heureusement que nous avons acheté notre circuit à Carennac car ici ni OT, ni commerces ouverts en cette saison, ni même une signalétique qui aurait pu nous diriger. 
 
La visite commence sur le parking de la cascade à l’opposé du nôtre. Le prendre à contre-sens est un poil compliqué. 
 
Le ton est donné dès le départ.... Ça grimpe ! Puis ça dégringole ... Pas bon pour nos genoux !
Nous passons devant le château de Busqueille transformé en gîte.
Au-dessus du portail, les armes de Pierre Louis de Lascaze et Marguerite de Cyrot, mariés en 1765.
Le château est une vaste demeure du XVème siècle à l'origine, agrandie et transformée aux XVème et XVIIème siècles. Elle est composée de deux corps de logis dissemblables reliés par une tour d'escalier en vis.
Nous arrivons place de la Fontaine qui tient son nom d’une jolie fontaine aux dauphins qui s’élève en son milieu depuis 1860. Sa construction a été possible grâce à une souscription volontaire. Quatre dauphins en bronze l'ornent.
En face, les maisons disposées sur l'ancien mur d’enceinte sont à pans de bois avec des façades ouvrant en pignon. Leur vocation commerçante est évidente car elles possèdent au rez-de-chaussée des ouvertures d'échoppes et des étals laissant peu de place à une étroite porte piétonne menant à l'étage d'habitation.
Passant entre deux maisons, nous pénétrons dans le minuscule castrum, où se trouve l'ancien château seigneurial de la famille de Banze, puis de Peyrusse de Banze, et l'église et ses fortifications. 
 
Du château médiéval, composé de trois corps de logis, il ne reste qu'une partie de l'aile est qui abrite à la fois la mairie et la salle des associations. Une curieuse échauguette correspond à une tour d'escalier.
C'est le moment de visiter l'église St-Pierre dont nous avons déjà découvert le clocher de la place de la fontaine.
Du Moyen-Age à la Révolution, cette église a appartenu à l’évêché de Cahors. En effet en 1092, Raymond de Banze et sa femme donnent l'église et tous ses revenus à l’évêque de Cahors à condition que leur fils devienne chanoine de la cathédrale...En voilà qui voulaient acheter leur paradis !
Comme de nombreux édifices quercynois, l'église est fortifiée, vraisemblablement après la guerre de 100 ans, par surélévation du clocher carré et massif comme pour beaucoup d'édifices du Haut-Quercy et par l’ajout d’un réduit au-dessus du chœur. Deux murs en témoignent encore.
En faisant le tour de l'édifice, je découvre sur la corniche de l'abside, une série de modillons sculptés de motifs géométriques, d'animaux ou d'expressives figures humaines. Une belle collection que j'aime beaucoup.
Quant à la façade romane, elle dégage une impression de symétrie et d'harmonieuse simplicité.
Entrons maintenant ! 
La nef romane coiffée d'une voûte en ogive unique a vraisemblablement été détruite lors des guerres de religion et remplacée au XIXème siècle par une nef à collatéraux.
Les piliers sont ornés de chapiteaux à entrelacs et de bases sculptées de chevrons épais et de visages.
Quatre puissants piliers cruciformes marquent la croisée du transept qui supporte le clocher.
En prenant le chemin vers la cascade, nous passons devant l'imposant château de Limargue du XVIème siècle.
Le corps principal du logis se distingue par sa haute tour d'escalier en vis percée de baies et jumelée en partie haute d'une tourelle en encorbellement.
Ce château serait la récompense du roi Charles VIII à un certain Lafon qui s'était distingué lors des guerres d’Italie.
Une grosse tour ronde est venue compléter cet ensemble au siècle suivant.
Juste derrière, le lavoir du Paradou récemment rénové.
Et à côté un petit bâtiment ... Peut-être un ancien moulin?
Nous arrivons sur le parking haut. Il est interdit aux camping-cars par une barre de hauteur.  
La chapelle Saint-Roch sûrement élevée en ex-voto lors ou après une épidémie de peste est malheureusement fermée. Son toit est recouvert de lauzes de calcaire.
A partir de la chapelle, le cirque d'Autoire est indiqué à 1,500km. Nous quittons la route pour emprunter un chemin en sous-bois, propre et d'accès facile.
J’aperçois au fond d’un champ vraisemblablement un ancien moulin transformé en cabanon, une transformation pas des plus heureuses
Nous longeons le Toire et soudain la cascade se fait entendre avant de se découvrir au fond du cirque. Elle tombe de falaises calcaires hautes de 150 à 200 m.
 Nous avons de la chance, son débit est bien nourri en cette saison. Elle chute de 30 m de haut.
Retour au village par un chemin plus large qui longe le ruisseau.
Il va falloir remonter à présent. Encore des maisons remarquables sur notre chemin et de jolis détails.
Des pigeonniers
Des maisons à encorbellement
Le prieuré du XVIIème siècle a été l’habitation des prêtres et a été revendu par la commune en 1962. Sur le toit des fenêtres à la Mansart et des lucarnes avec des épis de faîtage à boules.
Cette maison surmontée d'un clocheton est un ancien couvent des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame du Calvaire du XIXème siècle qui a abrité une école privée de filles.
Au retour, nous échangeons quelques mots avec une dame qui vient de ramasser des noix grâce à un drôle d’outil qui selon elle serait efficace. Ingénieux pour une région où les noyers sont rois. 
Dans la conversation, j’en oublie la photo mais nous en verrons un quelques jours plus tard à Sarlat.