Entre Lot et Dordogne
Loubressac
(étape n°3)
Samedi 23 octobre 2021 
 
Après une nuit des plus tranquilles, nous prenons la direction de Loubressac, un village tout en rond, ancien castrum, un refuge comprenant quelques maisons dans une enceinte fortifiée.
A Loubressac, un grand parking gratuit, à l’entrée. Ne comptez pas y passer la nuit car il est en fort dévers. De plus, recouvert d’une épaisse couche de gravillons, nos véhicules, lourds, ont tendance à patiner.
En route ! Aujourd’hui, le soleil brille sans retenue et la balade sera d’autant plus belle. 
Nous mettons un petit moment pour nous situer sur le circuit de visite, acheté à l’étape précédente.  
Il débute sur un parking mais lequel ?  
Nous finissons par trouver le travail à ferrer qui marque le début de la visite !
Après être passés devant la mairie, nous aboutissons sur la place du Foirail, centre névralgique de la commune, bordée par de grands arbres. Autrefois, c’est ici que se tenaient les cinq grandes foires annuelles. Petit centre quand même car de nos jours, deux hôtels-restaurants et une petite épicerie maintiennent un peu de vie.
Une plaque apposée sur le mur de la mairie fait référence à l'Histoire. 
"Le 14 juillet 1944 eut lieu sur le plateau de Loubressac l'un des plus importants parachutages de la seconde guerre mondiale. Il permit la distribution de 110 tonnes d'armes aux Maquis du Lot. Pour la circonstance, 48 chars à bœufs, 38 camions et 1500 hommes furent nécessaires : environ 500 conteneurs avaient été largués." 
 
Mais l'histoire remonte à bien avant à l’époque des Celtes, Gallo-romains, Wisigoths, Arabes, Francs et Vikings. 
Comme pour beaucoup de villages, la guerre de Cent ans n'y a laissé que ruines et désolation. Les guerres de religion ont ensuite mis un coup d'arrêt à la prospérité qui revenait. 
Heureusement, il faut croire que le charme du village et les belles demeures ont en partie contenu l'exode rural depuis le XIXème siècle.
Le bourg castral établi autour du château, au plus haut point de la falaise, bénéficie d'un superbe panorama. On se trouve en effet sur la corniche du plateau calcaire du Causse de Gramat.
A présent, entrons dans le castrum par une porte fortifiée en arc brisé datant du XIIIème siècle.
A peine quelques pas et le charme opère déjà.
L’église Saint-Jean-Baptiste (XIVème-XVIème siècles), ancienne chapelle du castrum du XIIIème siècle est enclavée dans les constructions. Elle n’est devenue église paroissiale qu’après l’abandon de l’église St-Pierre du village primitif situé à une cinquantaine de mètres en contrebas du site actuel.
Le portail sculpté à la Renaissance a été saccagé par les protestants en 1572 et le magnifique tympan en a fait les frais. 
Très abîmées car martelées, les sculptures se distinguent mal à l’œil nu mais sont visibles sur les photos.
Sur le tympan figure au centre une Crucifixion et les armes de la famille d’Auriolle. De chaque côté, dans des médaillons, sont représentés d’une part la Condamnation du Christ par Pilate et d’autre part un personnage avec une bourse au cou, vraisemblablement Judas qui s’est fait donner 30 deniers par les grands prêtres, prix de sa trahison.
De chaque côté de la voussure, Adam et Eve, près de l'arbre du Péché. A leurs pieds, une chouette, oiseau nocturne symbole de l’ancien testament.
Et au-dessus, on peut lire : Anno verbi incarnati 1520 quarto idus aprilus, insept fuit Larfargue rectore stante signifiant l’intronisation en 1520 d’une nouveau recteur nommé Largue. 
A la clé, très abîmée, la figure de Dieu le Père, dans les nuées. 
Les deux lions en remploi qui encadrent le portail proviendraient de l'ancienne église Saint-Pierre.
Entrons ! Noa a le droit de nous attendre sur le seuil.
Une large nef unique à deux travées, ouvrant sur quatre chapelles entre les contreforts. 
Dans le chœur, un grand retable en trois parties attire notre regard. Réalisé au début du XVIIIème siècle, il s’adapte parfaitement à la forme à pans coupés du chœur gothique méridional. 
Au centre, le Christ en croix, entouré de la Vierge Marie et Saint-Jean.
Au-dessus, dans un triangle figurant la Trinité, surmonté d’un soleil, un vitrail renfermant encore un triangle percé de l’œil de Dieu, est entouré d’une nuée d'anges. Encore ! 
C’est le seul vitrail d’origine de l’édifice.
Sur le panneau gauche du retable, dans une niche, la statue de Saint-Jean-Baptiste, surmontée par une représentation du baptême de Jésus.
A droite, la statue de Saint-Pierre, et la décollation de Saint-Jean-Baptiste. 
Et partout des anges !
Retable secondaire du Sacré Cœur avec une niche accueillant la statue de St-Joseph en plâtre doré.
Retable secondaire de la Vierge en bois doré polychrome. Il s’agit d’un exemplaire rare de «la Vierge à la cravate».
Bénitier du XVIIIème, en marbre rose de Saint-Médard-de-Presque, d’une hauteur de 106 cm et d’un diamètre de 66 cm. Il est entouré d’une grille en fer forgé de la même époque.
Chaire en bois ciré du XIXème siècle, orné de 4 bas-reliefs en bois doré polychrome représentant les évangélistes. Fonts baptismaux.
Statue de Saint-Antoine, Croix de procession en bois doré polychrome d’une hauteur de 110 cm, datée du XVIIème siècle. Le Christ a été sans doute rajouté au XIXème siècle.
Nous passons un bon moment à regarder tous les détails dans cette église même si ce n’est pas le style qui nous plaît le plus, avant de poursuivre notre chemin. 
 
Nous arrivons devant le château (propriété privée), construit à l’initiative d’Adhémar d’Aigrefeuille au XIVème siècle, remanié un siècle plus tard et augmenté au XVIIeme par une échauguette. L’entrée est fortifiée et surmontée d’une bretèche.
Blason où deux lions s’affrontent
Niche avec la statue de St Gilles avec sa biche au-dessus de la porte piétonne.
Transformé en manoir à la fin du XIXème siècle, il a été la résidence de l’écrivain Henri Lavedan, membre de l'Académie Française.
Ancienne ferme du château remarquable par un élément typique de l’architecture du Causse, le toit bordé d’une gaoulière, c’est à dire des tuiles de lauze qui servent d’égout pour rejeter les eaux pluviales loin du mur. Je viens d’apprendre encore quelque chose !!!
Nous revenons lentement vers le camping-car profitant encore de tout ce joli bâti sous un soleil radieux qui fait tant de bien !
Bien qu’il soit midi passé, il n’est pas question de manger sur place… trop de pente ! Nous reprenons immédiatement la route de Saint-Céré. Au loin se profile le château de Castelnaud-Bretenoux.