Normandie 2016 Notre Dame de la Fontaine
Notre visite de l'après-midi est l'abbaye de Notre-Dame de la Fontaine Guérard à Radepont, un modeste prieuré de femmes fondé vers 1190 par le comte Robert de Leicester. Les moniales décident de s'affilier à Cîteaux. A la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux alors que 12 moniales et 4 sœurs converses y résident encore. L'abbaye sert de carrière de pierres pour la construction de la première filature de Fontaine-Guérard. En 1937, le dernier propriétaire lègue le domaine à l'Armée du salut. En 2013, l'ensemble est revendu à un propriétaire privé qui l'ouvre alors au public. 
 
Il fait à nouveau beau quand nous passons sous le porche d'entrée arborant la date de 1742, année de sa réfection maladroite.
Nous distinguons immédiatement la chapelle St Michel qui a succédé à la chapelle primitive conservée après la fondation de l’église abbatiale. 
Cette chapelle servait alors de lieu de prière pour les hôtes de passage logés à l’hostellerie toute proche.
Sous la chapelle le cellier, une grande salle rectangulaire qui se termine par une galerie voûtée en plein cintre qui s’enfonce dans la colline jusqu’à 30 mètres. Les alvéoles sur les côtés servaient pour stocker le vin.
Face à l'entrée coule la source appelée ”fontaine qui guérit” parce qu'elle a des vertus dermatologiques et serait à l'origine de la construction de l'abbaye.
Mais le plus beau reste à venir…. Car devant nous se dressent les ruines majestueuses de l'abbaye. Un petit plan remis à l'entrée nous permet de nous repérer mais surtout de nous imaginer l'abbaye au temps de sa splendeur. Seule subsiste en partie l'église abbatiale entourée de quelques pièces.
Reflet des constructions cisterciennes, l'église possède une seule nef, sans collatéraux, ni transept, achevée par un chevet plat percé de trois fenêtres à lancettes dont celle du milieu est plus haute que les autres. 
Deux évidements sont creusés dans le mur. L'un correspond à l'armoire renfermant les Vases Sacrés et les Saintes Huiles ; l'autre, un bénitier.
Trois portes ouvrent sur les autres parties de l'abbaye.
La porte des converses permettaient aux sœurs qui travaillaient et ne suivaient pas la règle de St Benoît de se rendre au cloître et dans les bâtiments leur étant réservés.
La porte des moniales
Et la porte des morts menaient au cimetière, profané à la Révolution et planté de pommiers à présent.
La sacristie donne directement dans le cœur de l’église afin que le prêtre ne croise pas les moniales. On y voit encore deux piscines creusées dans la pierre et au ras du sol, une pierre de consécration ornée d'une croix. Il faut la voir et nous mettons un petit moment pour la découvrir.
Le gisant en habits du XVème siècle de Marie de Ferrière repose dans une chapelle latérale, la tête posée sur un coussin. À ses pieds, deux chiens se disputent un os.
Près de l'église, intimement liés par le tronc, un châtaignier et un pin, s'élancent vers le ciel. Certains poètes ont interprété la chose comme la réminiscence de l'histoire des deux amants.
Sur le côté de l'église subsistent encore plusieurs pièces. Le réfectoire a disparu. 
 
Le dortoir à l’étage, éclairé d'étroites fenêtres à lancettes, sert de salle d'exposition. Une fenêtre, une chambre de moniale … Pas de quoi faire la fête ! Par contre une belle charpente recouvre l'ensemble mais elle n'est pas d'origine car modifiée au XVIIIème siècle. Le tour est vite fait ; l'exposition ne nous intéresse pas !
En redescendant du dortoir, nous nous arrêtons dans la salle capitulaire encore bien conservée.
Les clefs de voûte sont joliment sculptées de feuillage. L'une d'entre elle diffère : elle porte la silhouette d'un hibou.
Derrière l'abbaye, les jardins organisés en trois espaces comme le veut la tradition cistercienne : savoir, travail, méditation.
Sur le mur extérieur, on voit encore les traces de l'unique cheminée de l'abbaye, celle du chauffoir.
Balade agréable et zen, d'autant plus que le soleil brille à nouveau.
Des sculptures en treillis disséminées un peu partout autour de l’abbaye figurent les moines en activité.
Avant de reprendre la route, nous allons jusqu’à la source et profitons de jolie perspective de l’abbaye.
Nous avons du mal à quitter les lieux et après une ultime photo, nous prenons la direction de Ry.