Normandie 2016, Jumièges
Une petite cinquantaine de kilomètres nous séparent de Jumièges et c’est donc là que nous terminons la soirée.
  Mercredi 13 juillet 
 
St-Philibert fonde Jumièges en 654. Elle connaît immédiatement un développement important seulement interrompu par les invasions vikings entre 841 et 940. Sa renaissance se fera avec le soutien des ducs de Normandie. Après la Révolution, l’abbaye est vendue et transformée en carrière de pierres ! En 1852, elle est sauvée par la famille Lepel-Cointée et rachetée par l’état en 1946. 
 
La reconstruction de l’abbaye n’a jamais été pensée et seule une campagne de sauvegarde est organisée. 
 
L’entrée se fait par l’ancienne porterie du XIVème siècle, à l’architecture gothique. L’ensemble du bâtiment a été remanié à la fin de XIXème dans un style néogothique par la famille Lepel-Cointée qui y a élu domicile.
L’abbatiale Ste-Marie présente une façade imposante, austère entre ses deux tours hautes de 46 mètres. C’est un exemple d’architecture romane normande du XIème siècle.
En pénétrant dans la nef, nous sommes saisis par le vaste volume qui s’offre à nous : 25 mètres de haut, rythmés par trois niveaux : les arcades, les baies triples et les fenêtres hautes. Le toit n’existe plus.
Dans le transept deux styles se superposent : le roman et le gothique. 
Le chapiteau roman dit à l’oiseau présente, enserré dans un pilier gothique du XIIIème siècle, un oiseau coloré.
Du chœur reconstruit au XIIIème siècle et constitué de 7 chapelles rayonnantes, il ne reste plus grand chose. Agnès Sorel, favorite de Charles VII, était enterrée dans l’une d’elle.
Accolée à l’abbatiale, l’église St-Pierre semble bien minuscule.
Située à l’intérieur de la clôture, c’est à dire dans la partie réservée aux moines, c’est l’église originelle. Et par conséquent, c’est ici que se trouvent les parties les plus anciennes de l’abbaye et un petit trésor.
Au-dessous de petites baies géminées typiques de l’art pré-roman, une série de 6 médaillons dont les décors ont pratiquement disparu encadrent l’entrée.
Dans un coin, à côté d’une sculpture sur un pilier, on remarque, certes assez difficilement, un homme peint, représenté en buste. Ce sont les seules traces carolingiennes qui subsistent après que le monastère ait été détruit par les Vikings au IXème siècle. Le restant de l’édifice a été entièrement reconstruit aux XIIIème et XIVème siècles.
Nous traversons ensuite le cloître dont la structure a quasi disparu. Il avait été relevé dans les années 1530 pour être à nouveau démoli au XIXème siècle. Au centre, à l’emplacement du puits, pousse un arbre.
Derrière l'abbaye, dans un grand jardin, l'art contemporain environnemental s'est installé pour neuf mois. Ce n’était pas le but de notre visite alors je n'ai photographié que ce que nous avons vu et je n’ai pas recherché les autres.
Vestiges d'Anne Barrès qui occupent la place de l'ancien potager. La structure en carrés est encore lisible au sol grâce au treillis en fer rouillé.
« Les quatre Sorel » de Mireille Gonnet représente une forêt de tasseaux reportant le visiteur dans la forêt du XVème siècle, lieu de chasse royale. 
  
Au fond du parc, le logis abbatial, résidence des abbés commendataires abrite actuellement un musée lapidaire qui regroupe des œuvres provenant des églises alentours qui avaient récupéré le statuaire de l'abbaye avant qu'elle ne soit transformée en carrière de pierre. Quelle bonne idée !
Le gisant des énervés
St-Pierre en pape
Clefs de voûte.
L’exposition temporaire 1936-2016, portrait de la France en vacances, est très intéressante mais avec le reflet du flash sur les vitres, les photos ne sont guère faciles. Dommage car ce sont des scènes qui nous parlent. Pour avoir une petite idée, 2 liens : 
https://youtu.be/xOsPY_KzkGI 
http://aufildeslieux.fr/portrait-de-la-france-en-vacances-1936-2016/  
 
Après l'abbaye, petit tour au village, pas très étendu. Quelques belles maisons nous font de l’œil mais à part cela, il n’y a pas grand chose à voir. Les rares commerces sont fermés en cette veille de fête.