Normandie 2016, Etretat
Après le repas pris assez tard, nous prenons la direction d'Étretat. Nous connaissons déjà la ville et depuis notre dernier passage, une aire pour camping-cars a été créée juste après le camping. Les places sont rares et pour se rendre au centre, il vaut mieux prendre le vélo. C’est décidé, Douchka, après une promenade, restera dans le camping-car ! 
Le temps est au beau fixe : soleil et ciel bleu… quoi de mieux ?  
 
Il y a beaucoup de monde et il vaut mieux déposer au plus vite vite nos destriers pour ne pas devoir les pousser. Cela nous donne le loisir de mieux regarder l’architecture du bâti. Pans de bois, façades sculptées de motifs floraux et de personnages donnent aux belles maisons typiques un petit air suranné. Certaines mériteraient même un petit rafraîchissement.
Etretat centre n’est pas très grand et nous arrivons vite sur le Perrey, la digue qui sépare les habitations de l’océan. C’est d’ici que Monet a peint vers 1868-1869 près de 80 tableaux.
Une série d’anciennes photos racontent les métiers de la mer.
Les calonges sont des bateaux transformés en abris, couverts d’un toit de chaume destinés à y loger le matériel de pêche. L’une d’entre elle abrite le cercle nautique.
Un vieux cabestan est mis en valeur à côté d’un curieux plongeoir. Vers la fin des années 1870, les bains de mers étaient seulement utilisés comme traitement de certaines maladies psychiatriques au sein de la bourgeoisie. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que naîtront les stations balnéaires et les bains de mer. Dès 1920, plusieurs villages de la côte mettent à la disposition des baigneurs des plongeoirs. Celui d’Étretat a fonctionné jusque dans les années 1970, date à laquelle il a été détruit par une tempête. Début 2013, l’association Patrimer a reconstruit un plongeoir à l’identique et le met à disposition des baigneurs chaque été.
Sur la plage de galets, les baigneurs sont arrivés et quelques courageux osent même entrer dans l’eau, surveillés par un trio de maîtres-nageurs.
Nous décidons de monter sur la falaise aval dès ce soir. Beaucoup de monde sur le chemin qui sillonne jusqu’au sommet entre un magnifique terrain de golf et l’océan.
La monté est raide mais un petit vent rafraîchissant rend l’effort moins intense. Les promeneurs ne sont pas toujours très prudents et certains montent en tongs. 
Du sommet de la falaise, la vue s’étend sur la marée montante. La mer est d’huile.
Nous rentrons au camping-car après avoir fait un tour aux halles qui n’ont de halles plus que le nom puisqu’on y vend de tout !
  Mardi 19 juillet 
 
Pour profiter amplement de notre journée, nous démarrons par la visite dès l’ouverture de la maison d’Arsène Lupin. Elle est située dans un jardin planté d'arbres ancestraux, et de pelouses bordées de rosiers.
Le Clos Lupin, en fait la maison de Maurice Leblanc, a ouvert ses portes au public en juin 1999, après son rachat en 1998 par Florence Leblanc, sa petite-fille. C'est une belle maison de deux étages aux toits pentus, agrémentée d'un balcon en bois dans le plus pur style cauchois.
Nous sommes accueillis par la voix de Grognard. La visite de la maison se fait à l’aide d’audio-guides. Un parcours en 7 étapes permet de côtoyer à la fois l’auteur et son personnage…  
 
L'écrivain prend la parole le premier pour quelques mots de bienvenue et quelques confidences. Nous commençons par son cabinet de travail plongé dans une semi-obscurité. Le bureau est encombré. L’écrivain semble l’avoir abandonné à l’instant.
Puis, quelqu'un s'introduit et nous sommes surpris par la voix de Georges Descrières, c'est Arsène Lupin ! 
" …Je vais vous faire visiter la maison, vous avez de la chance d'être tombés sur moi, vous ne trouverez pas de meilleur guide. Allons-y, suivez-moi, ne vous égarez pas, les couloirs secrets ne manquent pas, et puis…gardez vos mains près de vos poches et de vos sacs, mesdames, on ne sait jamais… ". 
 
En pénétrant dans la pièce suivante, nous entrons dans le repaire du gentleman cambrioleur. D’ailleurs, il ne doit pas être loin car sa cape rouge et noire est posée sur le canapé.
Poursuivons notre visite ! En traversant un petit couloir, nous repérons un lot de bagages ? Arsène Lupin n’aurait-il pas l’intention de s’en aller ? Rien ne manque : le carton à chapeau, les clubs de golf …
Entrons à présent dans la chambre du Chiffre, là où il est possible de décoder l’énigme qui dévoile le secret de l’aiguille creuse. Rappelez-vous que la fameuse aiguille « haute de plus de quatre-vingt mètres » contenait la fortune des rois de France : perles, rubis, saphirs et diamants.... accessibles à ceux qui arriveraient à décoder cette suite de chiffres.
Pénétrons maintenant dans la salle des 47 "Lupin", où sont conservés la garde-robe et les accessoires du gentleman cambrioleur.
Pas moins de 47 postiches qui permettaient à Lupin de se grimer et d’échapper à ses poursuivants.
Et le rangement des nombreuses et différentes cartes de visites.
La salle suivante nous fait plonger dans l’aiguille. Je le confirme, elle est véritablement creuse. Nous y étions !
Une dernière salle consacrée aux voyages de Lupin.
Mais de Lupin toujours aucune trace. Il a sans cesse une longueur d’avance sur nous ! Nous quittons le clos bredouilles ! 
 
Nous poursuivons notre matinée par la montée sur la porte d’amont, la plus petite des trois portes. Elle ressemble à un éléphant trempant sa trompe dans l’eau.
Au fur et à mesure de notre grimpette, nous admirons les falaises et la vue sur la porte d’aval est magnifique, entourée du bleu azur de la mer.
La falaise est surmontée d’une chapelle, ND-de- la-Garde, du XIXème siècle mais détruite pendant la seconde guerre mondiale et reconstruite.
Un peu à l’arrière, s’élève tout blanc le monument dédié à Ch. Nungesser et François Coli qui ont tenté de rallier New York à bord de l’oiseau blanc. Ils ont été repérés la dernière fois à 6h48 à l’aplomb de la falaise.
De retour au camping-car, nous décidons de nous mettre au vert pour la soirée. Il fait décidément trop chaud ! 
Arrêt chez un accueillant FP à
Ste-Marie-du Bosc. C’est l’occasion de manger un poulet rôti qui nous est amené directement sur la table !