Entre Lot et Dordogne
Gourdon 
(étape n°13)
Vendredi 29 octobre 
 
 
Nuit calme. Il fait encore beau ce matin mais il semblerait qu’on aille vers une dégradation du temps 
 
Nous quittons notre bivouac après le repas de midi. Prochaine étape, Gourdon avec un arrêt ravitaillement à Cahors. 
 
Sur l’aire, gratuite, trois camping-cars et un plus grand sur le parking du haut. Si l’endroit est sympa, il est loin d’être plat, un devers difficile à rectifier.
Perchée sur une butte rocheuse, la ville aux pierres blondes domine le pays de la Bouriane dont elle est la capitale. Les murs d’enceinte ont été remplacés par une ceinture de boulevards qui enserrent la ville médiévale. 
Ville florissante au Moyen-Age, Gourdon n’a pas l’aspect flatteur de Sarlat, Figeac ou Martel mais c'est un lieu que nous aimons bien. 
 
Nous passons à l’OT pour faire tamponner le guide des plus beaux détours de France. Gourdon sera notre dernier tampon de l’année. L’accueil est toujours aussi sympa. Je reprends un circuit de visite, un simple plan de la ville avec deux parcours. Les explications sont notées sur une signalétique directement apposée sur les bâtiments. 
 
Cette fois-ci, nous privilégions le parcours n°2. 
 
Nous entrons dans la ville historique par la Porte du Majou qui est la seule restante des 4 entrées médiévales. Surmontée par les armes de la ville, elle ouvre sur le quartier des tisserands par la chapelle ND du XVIème siècle et la rue du Majou, bordées de riches façades variées, en pierre jaune.
La chapelle que je n'ai pas photographiée cette fois-ci est située à l'emplacement supposé d'un oratoire ruiné en 1562. Elle avait été édifiée dans la seconde moitié du XVIIème siècle, après le démantèlement des défenses de la porte. Clocheton néo-gothique du XIXème siècle. Elle est fermée.
L’impasse de l’Iffernet mène à l’arrière de l’ancien tribunal et de la prison royale, la Maison du Roi. La maison du roi, en occitan était surnommée l’iffernet, le petit enfer, qualificatif éloquente de ce qui attendait les prisonniers du sénéchal de Gourdon.
Nous descendons la rue Majou, jadis rue principale de la cité médiévale. Elle n'est pas rectiligne. Son tracé volontairement anguleux affaiblit les rafales du vent d'autan qui souffle de la Méditerranée. 
 
La maison du sénéchal, ancienne échoppe de drapiers a été transformée en musée. Une belle arcade. Ces boutiques se composaient ordinairement d’une salle s’ouvrant sur la rue par un grand arc prenant toute la largeur de la pièce, avec un mur d’appui pour poser les marchandises.
A l'arrière de la maison du sénéchal, par la rue zig-zag, nous entrons dans les jardins de la Butte, une série de jardins thématiques. Ces jardins sont aménagés dans l'esprit d’un jardin du temps de Charlemagne. Le labyrinthe en calade est basé sur le chemin de pèlerinage de Chartres du XIIIème siècle. Un panneau nous permet de mieux l'appréhender.  
Au centre, la rosace symbolise le Dieu-Amour. Les chemins de la vie chrétienne : longue, exigeante, traversant les épreuves et le voyage vers la vie éternelle.  
A la fin du Moyen-Âge, le labyrinthe devient synonyme de mal : il est le lieu maudit de la luxure, du péché, de la perdition et de l'errance.  
A partir du XIVème siècle, l'église va procéder à l'effacement des labyrinthes dessinés sur le sol. Ceux qui ne peuvent être détruits sont détournés en jeux totalement dérisoires ou sont cachés sous des tapis. En 1538, un arrêt du Parlement de Paris interdit encore ces dessins.
Nous passons dans le Jardin du Sénéchal reconnaissable à son papillon géant de buis, entouré de jets d'eau et dominé par un pigeonnier.
Nous arrivons place de l'hôtel de ville dominée par l’église St-Pierre qui avec ses deux tours hautes de 35 m a une allure d’une forteresse plantée au milieu de la vieille ville.
Construite de 1304 à 1509 sur la base d'une ancienne église romane ruinée à la fin du XIIIème siècle, elle a été gravement endommagée le 4 septembre 1562 lors de l'invasion des troupes protestantes du capitaine Duras puis restaurée en 1608. Les mâchicoulis placés au-dessus de la porte d'entrée datent peut-être de cette époque. 
Fermée cette fois, nous ne pouvons pas la revisiter.
L’hôtel de ville est un bâtiment du XIIIème siècle, modifié au XVIIème puis au XVIIIème qui s’ouvre par une rangée d'arcades sur l'un de ses côtés. Et petite surprise : une autre boite à livres.
Une belle maison de ville arbore une façade médiévale percée de magnifiques fenêtres.
La rue des Ouliers, c'est à dire des potiers, évoque les artisans les plus modestes de Gourdon mais également les plus utiles à la cité.
Après être passés sous un pontet, nous nous engageons dans la rue de l’épinglier. A Gourdon, l’épinglier est resté légendaire à cause de son rôle funéraire présumé. En effet, il était chargé d’envelopper les défunts dans leur linceul qu’il fermait lui même par des épingles. Drôle de métier déjà à cette époque !
Nous empruntons la montée des viguiers, magistrats qui avaient des fonctions analogues à celles des prévôts, dans le midi de la France. C’est la première fois que nous montons vers le château par ce chemin mais ce changement me convient bien car j'ai horreur de faire toujours le même circuit.
Au Xème siècle, se dressait ici un fier château. Par représailles, il a été complètement démantelé sur ordre du duc de Mayenne à partir de 1619. Seuls subsistent quelques pans de mur. L'endroit a été aménagé en belvédère. La table d'orientation en faïence date de 1934.
De nombreuses belles portes émaillent notre balade et je me fais plaisir en photographiant de petits détails.
Nous poursuivons par le quartier juif ou juiverie qui est un lieu traditionnel des cités médiévales. A Gourdon, il s’est installé au pied du château et aboutit à la maison natale de Jean-Baptiste Cavaignac, né en 1762, membre de la Convention. La maison est remarquable par sa porte sculptée, présentant une allégorie des vices et des vertus.
Pour revenir à notre point de départ, nous empruntons la rue Sourde, passage et coupe-feu, typiquement médiéval qui doit son nom au fait qu'aucune fenêtre ne s'y ouvrait et qu'on pouvait y passer en toute discrétion.
La pluie vient écourter notre balade. Néanmoins, petit passage à la boutique Valette où nous sommes toujours bien servis. Et ce sont les bras bien chargés que nous retournons au camping-car. Plus question de ressortir pour aller au restaurant ce soir. 
 
Nuit reposante et un jour avant la date officielle du changement d’horaire, nous dormons une heure de plus. 
 
Samedi 30 octobre 
 
Le samedi à Gourdon, c'est jour de marché ! Nous découvrons cette fois-ci un marché qui prend de la place, bien aéré, résultat des mesures anti-covid. Cette nouvelle configuration est des plus agréables. 
Après quelques courses et deux-trois photos, nous décidons de nous rendre immédiatement à Sarlat pour profiter un maximum du beau temps.
église Notre-Dame des Cordeliers