Entre Lot et Dordogne
Sarlat 
(étape n°14)
Samedi 30 octobre 2021 
 
Il fait beau ce matin et le samedi à Gourdon, c’est jour de marché ! Nous découvrons cette année un marché bien agréable, bien aéré ...le covid a quelquefois du bon ! 
Après quelques courses, nous décidons de nous rendre immédiatement à Sarlat-la-Canédat pour profiter un maximum du beau temps. 
 
Nous entrons en Dordogne. 
 
L’aire de service de Sarlat a mauvaise réputation. Nous optons pour un parking sans commodités. 
A notre arrivée, nous ne sommes pas seuls et les places sont rares.  
Un repas pris sur le pouce pour profiter du soleil. 
 
Un petit quart d’heure de marche et nous sommes devant l’ancien évêché dans lequel se trouve l’OT.
Ici aussi le circuit de visite, les clefs de Sarlat, est payant (0,50cts) mais c’est la solution de facilité. Nous avons déjà visité la ville et certains souvenirs sont encore bien vivaces. 
 
Ce qui nous frappe immédiatement, c’est le nombre de touristes. C’est la première fois depuis que nous sommes partis qu’il y en a autant. En cette veille d'Halloween, l’OT a organisé un jeu de piste pour les enfants. Ça grouille !
Sarlat-la-Canédat s’est lentement développé depuis le XIème siècle et elle nous est presque arrivée intacte car elle a échappé à l’urbanisation à outrance de la seconde moitié du XXème siècle. On doit à A. Malraux le classement de son centre historique aux MH, en 1962. 
 
Au IXème siècle, le village se fixe autour de son abbaye bénédictine. Le bourg se développe et devient trois siècles plus tard une cité importante, siège d’un évêché à partir du XIVème siècle. 
 
Mais la cité se consume par des guerres intérieures. A la demande des habitants, le roi Philippe IV le Bel, la rattache au royaume en 1299. Suite à sa prospérité, elle devient alors l’enjeu entre la France et l’Angleterre. Les Anglais s’en emparent en 1360 lors du traité de Brétigny mais cela n’empêche pas la ville de se développer. Les guerres de religion interrompent son essor avant qu’une nouvelle période florissante n’intervienne avec le développement d’une noblesse de robe, la construction du présidial, l’achèvement de la cathédrale et la rénovation du palais épiscopal. 
En 1790, son rôle judiciaire lui est ôté et Sarlat perd à nouveau son prestige. 
 
Au cours de la promenade, le soleil joue à cache-cache avec les nuages et nous avons même droit à quelque gouttes de pluie. C’est pénible pour les photos ! 
 
C’est fascicule de visite en main et l’œil sur une signalétique au sol que nous allons monter et descendre. Eh oui, Sarlat est loin d’être plat !
Nous arrivons au palais épiscopal qui au XIVème siècle, a remplacé l’ancien logis de l’abbé. Classée en 1904, la façade nord présente quatre niveaux de style différent. Les fenêtres à meneaux du premier étage, de style gothique flamboyant, datent du XVème siècle, tandis que celles du second datent de la Renaissance. La galerie du dernier étage avec sa fausse échauguette et la façade rue Tourny sont des créations du tout début du XXème siècle.
 
Après la Révolution française, le palais a servi successivement de mairie, tribunal, théâtre et marché couvert. Il abrite aujourd’hui l’office de tourisme et des salles d’exposition.
Juste à côté, la cathédrale St-Sacerdos, du nom du saint évêque de Limoges au IXème siècle. Nous allons en faire la visite, à tour de rôle.  
 
En 1317, l’abbaye de Sarlat est choisie par le Pape d’Avignon Jean XXII pour être le siège d’un évêché : l’église abbatiale romane vétuste est détruite en 1504 sauf le clocher-porche et une nouvelle cathédrale gothique est mise en chantier.
Faute de moyens et suite au départ de l’évêque Armand de Gontaut-Biron, initiateur du projet, en 1519, la construction va s’étaler sur plusieurs siècles. Elle ne sera achevée qu’au XVIIIème.
Entrons ! 
 
Le bâtiment a été beaucoup remanié, et bien que réutilisant certaines parties romanes de l’ancienne abbatiale, le style général de la cathédrale est gothique. 
 
La nef et chœur ont été détruits en 1504, mais seul ce dernier a pu être rapidement reconstruit. Il sera achevé en 1519.  
Il est éclairé par des hautes baies en lancette et il abrite de belles stalles sculptées.
La vaste nef, du XVIIème siècle, est bordée de bas-côtés. L'éclairage provient de fenêtres hautes.
L’ampleur de la nef est accentuée par les chapelles latérales bâties entre les puissants contreforts qui reçoivent à l’extérieur les arcs-boutants soutenant les voûtes sur croisées d’ogive.  
Dans chacune d’elle un retable et un autel en bois très foncé.
La chapelle de la Piéta date de 1648 et provient de l'église Sainte-Marie.
Chapelle St-Antoine
Chapelle St-Joseph
Cette chapelle est dédiée à Saint-François d'Assise en souvenir de la présence à Sarlat d'un couvent des Récollets.
Chapelle du Sacré Cœur avec 3 statues dorées datant du XIXème siècle.  
Chapelle Saint-Sacerdos, moine, puis abbé et enfin évêque de Limoges.
Retable «triptyque» et autel dits de St-Pierre en bois polychrome, doré. 
L’autel-châsse contient le gisant de St-Martin de Brive.
Retable et autel dits de l'Ange gardien, en bois sculpté polychrome et doré du XVIIème siècle.  
L'ensemble a dû être très remanié. L’autel ne semble pas correspondre au retable, le buste du couronnement est sans doute un remploi.  
Sur le devant de l’autel, représentation du XVIIème siècle de la Communion des Apôtres.
Fonts baptismaux
L’orgue, œuvre de Jean-François L'Épine (1752), est installé sur une tribune en nid d'hirondelle au-dessus du portail principal. Il a été entièrement restauré en 2005.
Statue du curé d’Ars
Pour appréhender la cathédrale dans sa totalité, il faut prendre le temps d’en faire le tour.
En ressortant par la porte sud, logée dans le bas-côté, on accède à la chapelle romane Saint-Benoît, située au cœur de l’ancienne abbaye. La chapelle a été édifiée au XIIème siècle et restaurée au XVIIème siècle par les Pénitents Bleus, confrérie de laïcs placée sous le patronage de Saint-Jérôme et chargée de raviver la foi des fidèles. Ils s’y installent en 1608, reconstruisent la façade avec son campanile et ouvrent de grandes baies dans la nef.
Derrière le chevet, se situait le premier cimetière. Dans le grand mur de soutènement qui en retient les terres et dégage le chevet, des enfeus (niches à fond plat destinées à accueillir une tombe) ont été aménagés à partir du XIVème siècle.
Nous traversons la cour des fontaines et de loin, nous apercevons une sorte d’obus.
L’obus est en fait une tour cylindrique de 6,5 mètres de diamètre à la base, surmontée d’une coupole en lancette légèrement galbée et ornée de trois bandeaux toriques, appelée «lanterne des morts». Son architecture romane du XIIème siècle est liée à celle d’une chapelle sépulcrale, lieu de prière pour les morts. Elle est sans doute une interprétation d’une tour de la Résurrection, où les moines devaient venir en procession accomplir la liturgie de Pâques. Toutefois, ce monument est longtemps resté énigmatique. Sa date de construction (vers 1170) a maintenu longtemps la croyance que c’était un monument élevé pour commémorer le passage de saint Bernard à Sarlat en 1147.
Nous passons devant le présidial créé en 1552 par Henri II. Instrument de la justice royale, il fonctionne jusqu’à la Révolution française. Cette institution va permettre l’ascension sociale de nombreuses familles patriciennes par le biais des offices.
L’édifice, construit vers 1620, est modifié au XVIIIème siècle pour accueillir un escalier d’honneur éclairé par un lanternon. Le sous-sol renfermait des cellules où les prisonniers attendaient leur transfert vers une maison de détention. Le présidial de Sarlat est l’un des rares édifices de justice de l’Ancien Régime conservé en France.
Dans la même rue, l’hôtel particulier Fénelon est un immeuble du XIIIème siècle dont la façade a été remaniée au XVème siècle. Il a appartenu à la famille Salignac de la Mothe-Fénélon. C’est une gîte à présent.
Dans la rue de la Salamandre, un édifice du XIIIème siècle, paré d’une tour de noblesse du XVème siècle. C’est l’hôtel de Grézel. Aux lendemains de la guerre de Cent Ans, l’accès à la noblesse de nouvelles familles se matérialise dans l’architecture par la construction de véritables palais urbains. Cet hôtel particulier en est un exemple représentatif : sur une construction antérieure, s’est greffée, au XVème siècle, une tour d’escalier polygonale dont le portail, de style gothique flamboyant, s’ouvre sous un arc en accolade orné d’un fleuron central à feuilles de chou. Dommage qu’une sonnette moderne dénature la porte !
Nous traversons la cour dédiée à Véronique Filozof (Bâle, 1904 - Mulhouse, 1977), artiste peintre, dessinatrice et illustratrice française, d'origine suisse.
Sur un pontet, les armoiries de Sarlat qui présentent une salamandre (réputée sortir indemne du feu) sous trois fleurs de lys. Peut-être pour exorciser les dangers d’incendie ?
Nous arrivons place de la Liberté où s’élève depuis le XVIIème siècle, l’hôtel de ville sur l’emplacement de l’ancienne maison consulaire.
Ce vaste pavillon rectangulaire, œuvre de l’architecte saintongeais Bouyssou, présente au rez-de-chaussée un bel ensemble d’arcades en plein cintre.
La construction est coiffée d’un toit à forte pente couvert d’ardoises. Au cours de la Révolution, les services municipaux sont transférés dans l’ancien palais épiscopal. L’édifice est alors transformé en bazar au rez-de-chaussée et en club à l’étage. Il est restauré en 1899 et inauguré par Pierre Sarrazin, député-maire de Sarlat, qui lui rend ses fonctions d’hôtel de ville en 1900. Actuellement c’est la terrasse d’un restaurant qui occupe les arcades.
Place Jacques Boissarie, un bâtiment fermé par de lourdes et hautes portes nous intrigue. Il s’agit de l’église Sainte-Marie désacralisée et tenant lieu de marché couvert. 
À la Révolution française, elle est désaffectée et sert de club puis de manufacture d’armes. Ruinée, elle est parcellisée en 1815. Le chevet est alors démonté afin de récupérer les pierres comme matériaux de construction. Cette église tronquée est classée en 1905 ; elle est alors transformée en hôtel des postes. Après 1935, elle sert de dispensaire. Tombée à l’abandon, la municipalité demande à l’architecte Jean Nouvel de la réhabiliter et de la convertir en marché couvert. En 2000, celui-ci va restituer l’ampleur du volume intérieur de la nef, rouvrir l’arc triomphal qui donnait autrefois sur le chœur et y installer deux portes d’acier monumentales. La couleur gris anthracite de ces portes rappelle celle des lauzes qui recouvrent les toits de Sarlat. L’ancien clocher de l’église abrite un belvédère qui permet, une fois au sommet, de découvrir une vue à 360° de la ville. Nous ne monterons pas !
Nous abordons l’un des endroits emblématiques de Sarlat, la place du Marché-aux-Oies.  
C’est ici aussi que très longtemps, on vendait, les jours de marché et de foire, des animaux de basse-cour. Si les animaux ne sont plus présents, la tradition du marché s'est perpétuée jusqu'à nous. Ce n’est pas étonnant que le sculpteur François-Xavier Lalanne en 1992, y installa trois oies de bronze, les oies les plus célèbres du monde … après celles du Capitole naturellement !
A partir de là, on ne sait plus où donner de la tête pour admirer les très nombreux hôtels particuliers posés les uns à côté des autres. Quel régal ! 
 
Après les oies, encore une sculpture en bronze appelée le Badaud, œuvre de l'artiste Gérard Auliac de 2002. Elle représente un homme en costume médiéval, assis nonchalamment sur un petit muret surplombant la place de la Liberté
C’est ici que s’élève l’hôtel particulier de Gisson, l'un des plus anciens de Sarlat. Les Gisson, qui en deviennent propriétaires au XVIIIème siècle, ont fait une grande carrière en tant que conseillers au présidial. 
La tour hexagonale, du XVème siècle, loge un escalier à vis qui permet de relier deux logis plus anciens situés de part et d’autre. Celui de droite remonte vraisemblablement au XIIIème siècle. Petite curiosité architecturale, si la tour est hexagonale, elle est couverte d’une toiture en lauzes à sept pans.
Tout près de là, la fontaine Sainte-Marie est une résurgence aménagée au XIIème siècle dans une grotte naturelle qui alimentait toute une partie de la ville. Après six siècles de fonctionnement, on a dû murer l'entrée de la grotte pour condamner l'accès à la fontaine, car l'eau avait été contaminée, et présentait un danger pour les habitants du village. En effet, la proximité des écuries et des rues dans lesquelles les habitants déversaient détritus, urines et excréments a entraîné de graves pollutions de l’eau et donc des épidémies de typhoïde jusqu’au XXème siècle. 
Ce n'est qu'en 1970 que la fontaine a retrouvé sa liberté, lorsque l'on a rouvert la grotte.
Jouxtant la fontaine, l’hôtel de Mirandol du XVIème siècle, de style renaissance, présente des fenêtres à meneaux. Il porte le nom d’une famille de drapiers anoblis au XVème siècle. 
Son portail monumental est encadré de deux colonnes adossées et surmonté d’un fronton. Son propriétaire y a fait insérer un cartouche afin d'apporter plus de prestige à la demeure, ce qui lui donne un caractère unique par rapport aux autres portails de la ville. Il est actuellement occupé par une auberge.
Les maisons remarquables sont si nombreuses dans ce quartier de la ville qu’il n’y a quelquefois pas de recul pour les prendre en photo. C’est le cas de l’hôtel Plamon, une ancienne demeure de drapiers. C’est dommage car l’on retrouve sur la façade tous les styles de Sarlat : au rez-de-chaussée deux arcades en ogive du XIVème siècle rappelant les boutiques médiévales, au premier étage trois baies gothiques sous des arcs brisés, à lancettes trilobées et au second étage des fenêtres à meneaux du XVème siècle.
  
A gauche de l’édifice, une tour carré a été ajoutée au XVIIème siècle pour permettre l’accès à la fois à l’hôtel de Brousse et à l’hôtel Plamon.
Une seconde partie a été construite à droite du bâtiment initial au XVIIème siècle. Une trompe de Montpellier* sous un balcon permet de relier les ailes nord et est. 

* Une trompe est une voûte tronquée formant saillie dans le vide. Elle supporte l'encoignure d'un bâtiment. Cet ensemble de pierres appareillées en forme de coquille forme l'encorbellement.
L’hôtel de Vassal, qui fait face à l’hôtel Plamon, ferme, au nord, la place du marché aux oies. Il tire son nom d’une grande famille de la noblesse d’épée, originaire du Quercy. Édifié au XVème siècle, il a été entièrement classé au titre des Monuments Historiques en 1944.
 
Il est constitué de deux corps de bâtiment en équerre : le corps de logis lui-même, avec son mur-pignon en façade sur la rue des Consuls, percé de fenêtres rectangulaires à meneaux, et une imposante tour d’escalier quadrangulaire, très vaste, avançant largement sur la place. Pour affirmer davantage le symbole de la noblesse, a été aménagée une double tourelle engagée et en surplomb évoquant une échauguette de château-fort.
Avant de nous engager dans la rue J.J. Rousseau, nous jetons un coup d’œil sur la rue de la République, l’artère commerciale de la ville médiévale, fort animée en ce samedi après-midi. Nous y passerons plus tard en regagnant le camping-car.
Issus de la branche réformée des frères mineurs (les Franciscains), les Récollets bâtissent leur église en 1618, puis leur monastère. L’église est achevée en 1626. Mais son aménagement intérieur se poursuit jusqu’en 1651 avec la pose de la voûte lambrissée en planches de châtaignier. 

Orientée au sud en raison de l’étroitesse de la parcelle reçue par les frères, l’église s’ouvre à l’est par un portail monumental, seul décor de la façade qui longe la rue. C’est un des fleurons de l’art baroque en Périgord avec son fronton brisé composé de deux volutes rentrantes, reposant sur des colonnes cannelées par l’intermédiaire de chapiteaux doriques. Ce style de portail, assez rare dans le Périgord, peut être comparé à celui de l'hôtel de ville datant de la même époque. Après la Révolution et l’expulsion des derniers Récollets, elle est reprise par les Pénitents Blancs en 1804. Inscrite en 1937, elle est classée monument historique en 1944. 
L’ancien couvent des récollets est actuellement occupé par l’école Jules Ferry et la chapelle a été reconvertie en 2019 en espace culturel. Nous ne pourrons pas y entrer.
Nous passons à côté de l’hôtel Monméja, du XVIIIème siècle, ayant appartenu à une ancienne famille de conseillers du roi au présidial.
Les religieuses de Ste-Claire (ou Clarisses), venues de Tulle, s’installent à Sarlat vers 1621 pour pourvoir à l’éducation des jeunes filles. L’abbaye est composée de deux édifices juxtaposés. A l’extérieur, une tourelle d’angle abrite le grand escalier qui relie les 2 ailes. L’aile méridionale, rue La Boétie, date du XIVème siècle. La seconde aile, construite au XVIIème siècle, comporte deux galeries superposées qui donnent sur le jardin intérieur. Après l’expulsion des religieuses pendant la Révolution, l’édifice sert de prison puis d’école. Dans les années 1970, il nécessite d’être restauré. Vendue en 1992 à l’Office des HLM, l’abbaye est enfin réhabilitée : vingt-six logements y sont créés en 1994. Il ne se visite pas.
L’hôtel de Cerval fait partie des rares exemples d’hôtels particuliers de la fin du XVIIIème situés de ce côté de la rue de la République. En effet, les plus belles demeures se concentrent plutôt autour des lieux de pouvoir, c’est-à-dire autour de la cathédrale et du palais épiscopal, de la maison consulaire et de l’église Sainte-Marie, du présidial.  

Un pontet au-dessus de la rue du Siège relie l’hôtel au rempart et donne accès à une partie de l’ancien chemin de ronde.
L’hôtel Carbonnier de Marzac a été édifié pendant la période de reconstruction qui suit la guerre de Cent Ans. Au XVIIIème siècle, il appartient aux Carbonnier de Marzac, également propriétaires du château de Puymartin. En 1746, cette famille se lance dans une longue série de procès au présidial de Sarlat pour remettre en ordre les titres de la seigneurie de Puymartin. Il se peut qu’ils fassent alors l’acquisition, en ville, de cet hôtel particulier marqué par sa tour de noblesse. Il est peu entretenu par ses propriétaires, pas même restauré au XIXème siècle tandis que Puymartin l’est. Il a servi de caserne de gendarmerie peu après la Révolution.
L’hôtel Saint-Clar, construit au XVème siècle, est doté d’une belle tour d’escalier en partie engagée et fortifiée au XVIIème siècle avec couronnement de mâchicoulis et demi-tourelle en surplomb. Plus qu’une tour de noblesse, elle évoque une vraie tour militaire. C’est sans doute pourquoi, sans preuve historique, elle est appelée aujourd’hui tour du Guet. Les Saint-Clar ont joué un rôle important pendant les guerres de Religion. Ils ont peut-être cherché à affirmer leur prestige militaire par la fortification de la tour.
L'hôtel de Vienne, aussi appelé hôtel de Maleville ou hôtel de Brons doit son nom à Jean de Vienne qui, d’origine modeste puisqu’il était palefrenier, devient surintendant des finances et président de la Cour des comptes sous Henri IV, à la toute fin du XVIème siècle. Ce véritable palais urbain concrétise l’ascension sociale de son propriétaire. L’édifice complexe est constitué de trois bâtiments préexistants et de différentes époques, reliés par un pavillon central qui surmonte le passage voûté. Il fut agencé au milieu du XVIème en résidence noble à partir de trois maisons plus anciennes et de styles différents. L’ensemble forme grossièrement un U et délimite la petite place. Le pavillon central consiste, pour l’essentiel, en une imposante tour rectangulaire, très haute, qui loge un large escalier à vis et qui est flanquée d’une tourelle ronde engagée, en léger encorbellement. L’entrée monumentale se présente comme un porche largement saillant et supportant une terrasse, autre trait d’union entre les édifices. Le portail, de style classique, possède un entablement orné de trois médaillons sculptés qui représenteraient, à gauche le profil du roi Henri IV, à droite celui de la reine Marie de Médicis ou de la favorite Gabrielle d’Estrées. Au centre, la lettre M désigne la famille des Maleville, propriétaire de la demeure depuis le XIXème siècle
Comme beaucoup de bâtiments remarquables de Sarlat, les façades donnent sur deux rues. Pour voir l’arrière de l’hôtel de Vienne, il faut se rendre place de la liberté.
Cette demeure est la maison natale d’Étienne de La Boétie, né le 1er novembre 1530. C’est son père, issu d’une grande famille de propriétaires fonciers, les Boyt, qui fait construire l’édifice entre 1520 et 1525, influencé par le style de la Renaissance italienne. Si le décor est novateur avec chapiteaux et pilastres sculptés de médaillons, arabesques, putti et autres angelots, l’architecture se réfère encore à celle traditionnelle médiévale des demeures patriciennes urbaines : façade-pignon étroite sur rue, rez-de-chaussée semi-public souvent destiné à loger une échoppe, premier étage noble.
Ici, la nouvelle noblesse de la famille n’est pas symbolisée par une tour mais par le décor foisonnant de la façade principale.
Construit en 1524, l’hôtel de Royère-Roquefeuil est remarquable par sa tour circulaire à demi-engagée. Elle abrite un escalier à vis qui dessert l’ensemble des étages de l’immeuble.
L’hôtel de Magnanat, construit au XVème siècle, a abrité le capitaine Magnanant chargé de la défense militaire de Sarlat pendant la guerre de 100 ans
Nous revenons sur nos pas en empruntant cette fois-ci, la rue de la République. La nuit commence à tomber. 
Partout il se vend des noix et même des boules ramasse-noix comme nous en avions vu une à Autoire.
Nous venons de passer près de 4h à redécouvrir cette jolie petite ville. Encore quelques vues avant d’entamer le retour vers le camping-car qui se révèle plus difficile qu’à l’aller.  
Pas de doute, nous sommes fatigués. D’ailleurs la confirmation vient de Noa. A peine arrivée, la gamelle avalée, elle se couche de tout son long à côté du camping-car alors que nous, nous avons encore le courage de faire le ménage. 
Soirée calme.