Entre Lot et Dordogne
Cardaillac 
(étape n°7)
Notre journée se termine donc à Cardaillac avec la ferme intention cette fois-ci de visiter le musée éclaté.  
 
L’aire située derrière la mairie et à côté de l’église n’est pas très grande et d’accès un peu compliqué mais même avec notre Cigalon de 7m50 + un attelage et un chauffeur au top, ça le fait ! 
(Pk = gratuit, services = 2€)
Le temps est doux et nous incite à aller redécouvrir ce petit village à la tombée de la nuit. J’aime les photos faites au flash mais je ne les trouve pas toujours appropriées pour un reportage. Nous referons donc une nouvelle visite demain.
Nous passons une nuit tranquille tout seuls à côté du lavoir.
Lundi 25 octobre 2021 
 
Réveil à 7h par les cloches de l’église voisine. Le jour se lève de plus en plus tard et du coup Noa ne bouge pas. Au programme aujourd'hui, la visite du musée éclaté dans le vieux bourg.  
Pourquoi éclaté ? Tout simplement parce qu'il est constitué de six bâtiments réhabilités pour retrouver leur vocation d’origine : maison du sémalier (fabrique de comportes), séchoir à châtaignes, moulin à huile de noix, saboterie, four à pain couplé à l’étuve à pruneaux, vieille salle de classe.  
En revenant à Cardaillac, nous avions la ferme intention de le visiter cette fois-ci. 
La "ferme intention", c’était hier ... mais d'après les informations du net, il faut prendre rendez-vous et les visites n’ont lieu qu’à 15h, si elles ont lieu. Nous nous contentons donc de suivre le circuit que j’ai déniché sur internet et recopié sur une feuille. Un peu laborieux mais mieux que rien. 

Cardaillac est composé de trois quartiers différents : le fort, la ville et le barri. 
 
Le départ du circuit se fait Place du Fort où se trouve un parking réservé aux voitures. Il y a un affichage à suivre mais il va vite se révéler insuffisant pour se déplacer. 
Je vais donc essayer de vous reconstituer notre visite selon le plan et non pas selon nos errances, le nez en l'air !
Le Fort comprenait au XVIIème siècle quelques 70 maisons soit environ 250 habitants (des nobles, des bourgeois et quelques artisans). Il était entouré d'une muraille de 400 m de long, 1,20m de large et 10 m de haut, protégée par un fossé sans eau et défendu par trois tours carrées dont l'une a été démolie vers 1816.
Entrons .... Pour cela il suffit d’emprunter la rue qui s'infiltre entre les maisons et aboutit directement sur une petite place.
Joli puits fermé du Manganel qui tire son nom d’un type de canon médiéval tirant de petits boulets ou mangonneaux. 
Le fort était alimenté en eau par une citerne et par ce puits creusé à 21 mètres de profondeur. Il fut recouvert lors du démantèlement du fort au XVIIème siècle puis remis en service à la fin du XIXème siècle.
En contournant le puits, nous arrivons devant une haute tour, la Tour de Sagnes ou tour Lacapelle.
Avec ses 8 mètres de côté à la base, ses 21 m de haut et ses murs épais de 2 m, cette tour de défense du XIIIème siècle est un bel exemple d’architecture militaire médiévale. On accédait à sa porte principale, située en hauteur, à partir du rempart, par l’intermédiaire d’un pont amovible, retiré en cas d’attaque. Maintenant, c'est un escalier métallique qui mène à l'entrée.
La tour comprend deux salles superposées reliées par un escalier en vis. De l'extérieur, le second étage se visualise par les latrines. Son dernier étage a perdu son couronnement et ses mâchicoulis lors du démantèlement du fort et une terrasse y a été aménagée. 
C'est la seule tour des 3 qui se visite. Nous faisons l'impasse sur la rude montée car nous l'avions déjà gravie lors de notre premier passage et la sécurité n'était pas au top. J'ai vu plus tard sur le net qu'une restauration en 2014 a non seulement rénové les lieux mais en a conforté la sécurité. 
(accessible de 9h-20h en été, 9-17h en basse saison, visite libre et gratuite)
photos de 2005
Ancien logis du bailli, transformé en chambres d'hôtes. A vendre (juin 2022) pour quelques 3000 000 euros.
Nous poursuivons le circuit jusqu'à l’Oustal Vielh, la «Maison vieille» en occitan. Cette belle maison ancienne ne date pourtant que du XVIIIe siècle et présente en façade une galerie à pans de bois courbés. L’édifice comporte un ensemble de pierres sculptées à une époque récente, dont l’une représente une femme nue.
En poursuivant à gauche, on atteint la tour de l'horloge. Cette dernière est toujours en activité mais du côté d'où nous arrivons, nous ne pouvons la voir. Il faudra contourner l'édifice.
Propriété de la famille de Cardaillac jusqu’à la Révolution, elle reçut tout d'abord le nom de «Tour des Barons» et servit de prison. Ces tours symbolisaient la puissance de leur propriétaire et leur servaient de coffre fort.
Derrière la tour, un bâtiment massif... À cet emplacement s’élevait peut-être l’ancienne chapelle Saint-Thomas attestée dès 1146 et détruite pendant les guerres de religion.
Juste à côté, une tour, ronde cette fois-ci. Édifiée au XVème siècle, elle abritait l’escalier en vis desservant une très belle maison seigneuriale. Elle aurait appartenu au baron de Cardaillac-Lacapelle. Sa destruction pourrait s’expliquer comme une conséquence des luttes entre catholiques et protestants lors des guerres de religion, les Lacapelle étant restés profondément catholiques alors que la population du village était entièrement convertie au Calvinisme.
Elle a été transformée en maison d’habitation et comporte 3 étages de 12m2 chacun environ. Seules 20 marches de l'escalier d'origine ont été préservées.
Au niveau des remparts, une grange dont un pan de mur a été conservé. Lors de la démolition, on trouva deux pierres sculptées encore conservées dans cette grange dont un visage replacé au dessus de la porte.
Nous quittons le quartier du fort pour aller voir le lavoir de Murat.
Cette construction le long du ruisseau du Murat date de 1924. Cette année-là, trois lavoirs modernes ont été construits par la commune pour faciliter le travail des lavandières, remplaçant alors «lou lovodou», petit appareil de bois portatif qui permettait de savonner et rincer le linge à l’eau courante du ruisseau.
Pour retourner dans le Mercadiol ou barri, ou faubourg, nous traversons des jardins où poussent des noyers et paissent des moutons. Ces jardins bénéficiaient à l'origine de l’eau distribuée par un réseau de canalisations aériennes ou souterraines : «les béals». Ces petits canaux alimentaient des puits au centre de chaque jardin. On y produisait de nombreux légumes dont le haricot de Cardaillac, renommé dans tout le Figeacois.
Le Mercadiol, situé au-delà des barrières de la ville, est le lieu d’habitation des petits artisans et des paysans. Il a été nommé ainsi à cause de la place marchande au centre. C'est ici qu'avaient lieu marchés et fêtes.
S'y trouve aussi le troisième lavoir de notre circuit, celui du Milieu. Il présente un bassin en ciment posé dans le lit du Murat. Les deux murets munis de battoirs permettent de battre et rincer le linge en restant debout. Couvert, on pouvait l'utiliser même par temps de pluie. Un abreuvoir annexe complète cet équipement.
Le jardin public a été transformé en jardin médiéval qui à cette époque n'est plus très fleuri mais bien entretenu.
Les plantes médicinales et les légumes sont identifiés par de petite plaquettes.
En traversant la rue principale, nous abordons à présent la partie « ville » dans le bourg castral, c’est à dire la partie non noble, habitée par les vilains, les marchands et les artisans.
Nous empruntons la rue Beauvert où se trouvent des maisons anciennes, la plupart construites en pans de bois. Certaines d’entre elles ont utilisé dans leur décor des pierres sculptées en remplois, provenant peut être de maisons nobles détruites dans le fort.
Dans la rue Sénéchal, se situe la maison des consuls, ornée de fenêtres à croisées Renaissance. Seul le seigneur était habilité à accorder franchises et libertés aux habitants. Les consuls quant à eux étaient chargés d’administrer la ville.
Poursuivons notre promenade.
Nous croisons dans cette partie de la ville et au fil de notre balade, les bâtiments qui font partie du musée éclaté. Mais seules l'étuve et l'école d'antan sont visibles librement.
L'étuve sert pour le séchage des pruneaux afin de les conserver. Cette installation date du début du XXème siècle et elle est composée de 11 claies, des sortes de tiroirs de 61cm de long, 9cm de haut et 180cm de profondeur. On dispose les prunes en une seule couche. On allume le foyer au centre de l'étuve, en bas puis on fait monter progressivement la température. En cours de séchage, il est nécessaire de changer les claies de place car celles du dessus sèchent plus vite.
Après 2h de balade dans ce bourg d'un peu plus de 600 habitants, nous retournons au camping-car, Gabriel les poches pleines de noix. Le seau dans la soute se remplit tout doucement.