Entre Lot et Dordogne
Cajarc 
(étape n°11)
Nous changeons de vallée. 
 
En prenant la direction de Cajarc, nous hésitons : aire de service ou camping ? Les batteries commencent à montrer des signes de faiblesse. Les petits trajets en cette saison ne suffisent pas à les maintenir à leur top niveau. 
 
En arrivant, l’hésitation n ‘est plus de mise : le camping est fermé et une belle aire nous accueille (7€/nuit, eau et vidange comprises).  
Cette nuit, nous serons 6 camping-cars et une petite tente, sûrement un Jacquaire puisque le GR 95 passe par ici.
Cette nouvelle journée s'annonce belle et va nous permettre de découvrir Cajarc que nous avions visité assez succinctement en 2006. 
 
Un chemin derrière le stade relie l’aire à la ville. C'est le chemin que nous empruntons mais s’il fait humide, il vaut mieux longer la route prise en camping-car. 
 
Le bourg castral qui surplombe le Lot est classé dans « Les plus beaux villages de France ». Et hop un de plus dans notre collection ! 
La ville est encerclée par des boulevards construits sur d’anciens fossés comblés. 

Nous passons devant la Maison Quoirez du XIXème siècle, maison natale de Françoise Sagan. C'est ici qu'elle accueillait ses amis dont François Mitterrand.
D'autres noms connus comme le couple Pompidou, l’écrivain A. Breton, ont eu également le coup de foudre pour le village. Et tout le monde connaît le célèbre sketch de Coluche, "le Schmilblic" avec son non moins célèbre "Papy Mougeot.
Le circuit retiré à Figeac commence Place du Foirail, devant l'office du tourisme, installé dans la chapelle néo-gothique, Ste-Madeleine du XIXème siècle. Elle est malheureusement fermée !
Créé par le remblaiement, le foirail s’installe au-delà des fossés devenus le tour de la ville. Le rempart a été absorbé par les maisons.
Deux circuits sont possibles, la ville ancienne ou le grand tour qui intègre aussi le plan d’eau. Nous optons pour le grand tour. 
 
Juste à côté de la chapelle, sur la place F. Sagan, nous sommes interpelés par une tour Eiffel haute de 4m20, pesant 450kg, réalisée par deux ouvriers de SAS Deguilhem Tanié à l’occasion de la foire-exposition de Villefranche-de-Rouergue en 2016. La tour a nécessité vingt heures d'études et cinquante heures de travail.
Nous empruntons la rue centrale, entrée de la vieille ville.
C’est ici que se trouve la seule maison véritablement romane, du XIIème siècle. Par comparaison, elle permet de juger de la taille importante des édifices à cette époque.
Elle a été remaniée dès le XIIIème siècle et les modifications, dont une fenêtre datée 1796, se voient sur la façade. Malheureusement, les ombres sont nombreuses en cette matinée d'automne.
Un peu plus loin l'Hébrardie, un palais du XIVème siècle. Devenu carrière de pierres au XVIIIème siècle, ce palais urbain n'est plus que l'ombre de son riche passé. Détruit, réduit dans toutes ses dimensions, il rappelle cependant la puissance de la famille des Hébrard, seigneurs de Cajarc, de Saint-Sulpice et de Saint-Cirq Lapopie. Ses fenêtres sur cour sont classées Monument Historique mais impossible de les apercevoir, la vigne vierge mange toute la façade.
Juste à côté, la maison consulaire du XIVème siècle, remaniée par les Hébrard marquant à la fois leur puissance et leurs appuis, servira plus tard de prison.
Notre promenade se poursuit dans de pittoresques et étroites ruelles.
L'enfilade des maisons permet d'imaginer leur aspect médiéval : des rez-de-chaussée en pierre, avec arcs de boutiques, des premiers étages en pierre également puis des étages en bois en encorbellement, le tout formant des maisons très hautes.
La ville de Cajarc présente un ensemble de structures en bois, charpentes murales improprement dénommées colombages, d'un modèle particulier. Ni d'influence figeacoise, ni d'influence cadurcienne, elles sont la marque d'un artisanat local suffisamment puissant pour échapper aux grands modèles régionaux.
Une maison du XVème siècle. 

Sur une maison, une pierre sculptée présente le monogramme de la Vierge, "A.M." accompagné des fioles de l'apothicaire et de la date 1598. Elle a été posée là pour "re-catholiciser" une boutique auparavant protestante.
Nous arrivons à l'église Saint-Étienne édifiée au XIIIème siècle, quasiment refaite au XVème, endommagée par les protestants en 1574, reconstruite après 1622 et une dernière fois modifiée au XIXème siècle. De son lustre d'antan en tant qu'église épiscopale, on ne trouve plus grand chose.
A l'entrée, une statue de Saint Roch invite les pèlerins sur le chemin de Compostelle à prendre un peu de repos sous ses voûtes.
La nef est composée d'un chœur semi-circulaire créé en 1875.
orgue daté de 1881
En 1928, on a aménagé une chapelle dédiée à la bienheureuse Annette Pelras, née à Cajarc le 16 juin 1760, en religion sœur Marie-Henriette de la Providence, décapitée sous la Révolution, place du Trône à Paris, le 17 juillet 1794 avec 15 de ses compagnes carmélites de Compiègne.
Sainte-Émilie de Rodat
Autel de la Vierge
Reliques de Saint-Alphonse de Liguori, fondateur de la congrégation des Rédemptoristes
Saint-Louis de Gonzague
Saint-Joseph
chemin de croix, stations 13 et 14
En sortant de l'église, nous apercevons sa maison natale puis nous longeons la mairie qui occupe l'ancienne halle aux grains du XIXème siècle.
Nous descendons à présent vers le Lot et gagnons le quartier appelé barri neuf, réalisé par les consuls, hors mur pour que s'y organise la vie liée au commerce fluvial
Depuis la réalisation par EDF, en 1946, d'un barrage hydroélectrique, Cajarc se trouve bordé d'un magnifique plan d'eau de plus de 3 km de long sur près de 100 m de large, particulièrement propice au ski nautique puisque "considéré comme l'un des meilleurs plans d'eau sur rivière en France".
Cette maison sur arcade de XIVème siècle est l'une des plus anciennes du faubourg.
Le pont suspendu daté de 1842 a remplacé le pont de pierre démoli par les troupes anglaises durant la guerre de Cent ans. Entre temps, la traversée du fleuve se faisait par bac.
Nous longeons la rivière à travers les jardins de la Ségalière.
Pour retourner au bourg, nous empruntons le "Chemin des Mariniers", longeant les mêmes jardins du côté opposé, pour aboutir à la Chapelle des Mariniers, édifiée entre le XVIème et le XVIIème siècle.
Construite en terrain inondable, la chapelle dédiée à Sainte Marguerite, a son chevet en étrave, pour briser le courant lors des crues. 
L'intérieur est dépouillé.
Nous arrivons à l'ancienne gare où se situait l'aire de service auparavant. 
La dernière ligne fermée en 1980, la gare a été transformée en local pour les jeunes.
Elle figure au registre des Monuments Historiques pour ses bâtiments et son système d'alimentation en eau des locomotives à vapeur. 
En juillet/août, l'on peut visiter le musée du rail. 
 
Nous regagnons le centre bourg et nous arrêtons place de la Libération aménagée à l'emplacement de l'école des garçons, tenue par les frères des Écoles Chrétiennes jusqu'en 1891. Seul subsiste le puits, situé à l’origine dans la cour de l'école.
Tout près, une maison du XIIIème siècle a conservé de belles baies géminées.
Revenus sur la place de l'église, nous bifurquons rue du Roy, au niveau d'une maison du XVIème siècle qui montre les difficultés de Cajarc après la Guerre de 100 ans. Constituée d'un rez-de-chaussée de pierre et d'un seul étage à pans de bois, ses proportions n'ont rien avoir avec celles des constructions médiévales.
Notre découverte s'arrête là. C’est encore une fois bien tardivement que nous revenons de notre balade et l’heure du repas est largement dépassée.
Mais il fait si beau que nous avons amplement profité de l'endroit et fait le plein de petits détails.
Du coup, l’après-midi est bien entamée lorsque nous quittons l’aire en empruntant la route qui longe le Lot. Pas très large, une paroi qui s’avance quelquefois au-dessus de la chaussée. Clairement à éviter en période touristique !