Normandie 2016, Honfleur 
Ce matin, il fait gris. Notre prochaine étape est Honfleur. Après une série de jolis ronds-points,
arrivée au pied du pont de Normandie, le dernier pont sur le Seine où nous nous arrêtons pour prendre quelques photos et consulter les panneaux explicatifs sur cet édifice hors normes.
Le choix de construire un pont à haubans était un véritable défi technologique. À la fin des années 80, le plus grand pont à haubans se situe au Canada et a une portée de 465 m. Avec ses 856m de portée centrale, le Pont de Normandie était lors de sa mise en service en 1995 le plus grand pont haubané du monde. Le pont de Tatara, au Japon lui a volé la vedette en 1998. 
Cette démesure était imposée par l’obligation de franchir l’estuaire de la Seine d’un seul trait à plus de 50 m de hauteur pour ne pas entraver la circulation fluviale. 
Le pont de Normandie est implanté à l’embouchure de la Seine dans une zone balayée par des vents pouvant aller jusqu’à 180km/h, sur une zone alluvionnaire dépourvue d’ancrages naturels. Des essais en soufflerie montrent que le pont résiste à des vents dépassant 300km/h. 
Le tablier de 2141,25 m de long et 22,60 de large est supporté par 184 haubans. Les deux pylônes mesurent 214 m de haut, un peu plus que la hauteur de la tour Montparnasse. 7 ans et 10 millions d’heures ont été nécessaires pour sa réalisation. 
 
A Honfleur, l'aire est immense. Nous privilégions un espace du fond du parking plutôt que les prises de courant et les points d'eau. De l’aire, vue sur le pont.
Après un repas rapide, nous allons redécouvrir Honfleur, située à moins de 10 mn à pied. A la fois port de pêche, de plaisance et de commerce, le centre de la petite cité normande se décline en 3 quartiers.  
Nous longeons tout d’abord le quai de la cale où sont amarrés les bateaux de croisière et les bateaux-promenade. L'avant-port est réservé à la flottille de pêche. Crevette grise et coquille St Jacques en constituent l’essentiel.
Le sas-écluse a été refait à neuf en 2013 après avoir subi des dégâts lors de la tempête de 1999. L'ouvrage initial, en effet, n'était pas conçu pour résister à une houle supérieure à 50 cm. C’est le passage obligé des gros bateaux de commerce.
Un bateau pilote qui desservait l'estuaire de la Seine en son temps.  
Notre première étape est le quartier appelé l’enclos qui regroupe autour de son vieux port d’étroites maisons bigarrées, la lieutenance et l’église St-Etienne. C’est d’ailleurs là qu’un matin d’avril 1608, le navigateur Samuel de Champlain emmène le premier groupe de colons au Canada où trois mois plus tard, ils fondent la ville de Québec.
Aménagé au XVIIème siècle sous l’impulsion de Colbert, le vieux bassin en occupe le centre. Ce bassin à flot remplace l’ancien havre d’échouage qui était beaucoup plus étroit.
Ces travaux ont nécessité la destruction de la partie occidentale des remparts dont il ne subsiste plus qu’une porte fortifiée, la lieutenance. Elle a d'abord servi de logis au lieutenant du roi puis au XVIIème siècle a abrité la salle du conseil municipal.
Dans le bassin cliquette une forêt de mâts.
Tout autour se pressent des maisons dont les façades en briques, bois, ardoises se mirent dans l’eau. Les terrasses sont bondées, colorées de toutes nationalités.
Sur l’autre quai s’élève l’église gothique St-Etienne qui abrite à présent le musée de la marine.
Rendons nous maintenant dans le faubourg Ste-Catherine qui est l’ancien quartier des gens de la mer. Rayonnant à partir du bassin, des rues pittoresques longent de belles demeures anciennes.
La petite rue des lingots nous mène à l’église Ste-Catherine datée de la seconde moitié du XVème siècle. Elle a été construite en bois par les maîtres de la hache, travaillant alors sur les chantiers navals voisins, après le départ des Anglais. Disposant de peu de moyens, ils utilisent comme matière première le bois en provenance de la forêt toute proche et leurs connaissances en construction navale.
C’est la plus grande église de France, construite en bois avec clocher séparé du restant de l’édifice du XVème siècle. Ce dernier, recouvert de bardeaux en châtaignier semblables à des écailles, repose sur la maison du sonneur. C’était par peur que le clocher n’attire la foudre que les habitants l’ont construit à part
En pénétrant dans l’église, je suis d’abord surprise par sa luminosité et sa taille mais aussi par sa double nef (1468-1496) dont la construction était devenue nécessaire à cause de l’essor démographique. Au début du XIXème siècle, l’intérieur de l’église a reçu un habillage en plâtre et le porche a adopté un style néo-classique à colonnes grecques. D’important travaux de restauration ont été entrepris en 1879 et ont consisté à ôter à nouveau le plâtre et à remplacer le porche. C’est ainsi que nous apparaît l’église à présent. On dit bien que faire et défaire, c’est aussi travailler !
Ste-Anne
St-Charbel, un saint dont je n'ai jamais entendu parler !
Comme dans toutes les églises de bord de mer ... des bateaux.
Il fait bon se promener dans le quartier Ste-Catherine; il y a moins de monde qu’au vieux-port. Les façades sont belles. Certaines boutiques affichent un petit air vieillot qui sied bien à l’endroit.
C’est aussi l’occasion de compléter ma collection d’enseignes. Il y en a de très jolies.
Nous revenons au camping-car pour le dîner et chose tout à fait inhabituelle, nous retournons en ville en soirée pour mieux sentir l'ambiance estivale d'autant plus qu'il fait doux. Il y a un marché nocturne et je pensais y trouver des produits locaux mais en fait il s'agit plus d'une foire. Nous nous contentons donc de flâner autour du vieux port.
Sur un rond-point, une sculpture de J.M. de Pas intitulée les Moulinières, est un hommage à ces femmes qui pendant des années ont travaillé dur dans l'estuaire pour nourrir leurs familles. Le groupe évoque les trois générations.
Au retour la grande roue est illuminée et fonctionne. Malgré le nombre de camping-cars, la nuit est très calme.
 Jeudi 21 juillet 
 
Aujourd’hui, nous allons découvrir le faubourg St-Léonard qui se situe derrière l’office du tourisme. Il est dominé par un grand clocher octogonal datant de 1760 qui est celui de l’église de même nom.
L’antique église St-Léonard existait déjà en 1186. Elle a été reconstruite après la guerre de 100 ans en style gothique puis détruite à nouveau pendant les guerres de religion en 1562. Sa façade et la première travée de sa nef datent de la reconstruction fin du XVème-début du XVIème siècles. Le restant date du XVIIème siècle.
Le portail de style flamboyant est décoré dans sa partie supérieure d’instruments de musique.
À l’entrée de véritables coquilles ont été rapportées par des marins honfleurais pour servir de bénitiers.
À quelques pas de l’église, dans le jardin du tripot, le plus ancien lavoir de la ville restauré en 1807, est alimenté par la source Saint Léonard.
La promenade de la jetée permet d’accéder au jardin des personnalités.
Ce site de 10ha paysagers inauguré en 2004, occupe une ancienne vasière de l'estuaire et propose une promenade à la découverte de bateaux-jardins au centre desquels se dressent les bustes des acteurs du patrimoine historique et culturel de Honfleur. Même si nous ne connaissons pas tous ces personnages, nous remarquons la finesse des portraits et la ressemblance avec leur propriétaire dont la photo figure sur chaque panneau qui accompagne le buste.
Erik Satie, Honfleur 1866 - Paris 1925 
Compositeur et pianiste français 
Lucie Delarue-Mardrus, Honfleur 1874 - Château-Gontier 1945 
Journaliste, poète, romancierière, sculpteur, historien et designer français
Alphonse Allais, Honfleur 1854 - Paris 1905 
Écrivain et humoriste français
Binot Paulmier de Gonneville, Gonneville-sur-Honfleur, 
Navigateur français de la fin du XVe siècle / début du XVIe siècle , a navigué en 1503 vers le Brésil
Samuel de Champlain, Brouage, France 1567 - Québec 1635 
Navigateur français, géographe, cartographe
Jean-Baptiste Colbert, Reims 1619 - Paris 1683 
Homme d'État français sous le règne de Louis XIV, ordonne l'aménagement du port d'Honfleur
Albert Sorel, Honfleur 1842 - Paris 1906 
Historien français
Pierre Berthelot, Bienheureux Denis de la Nativité, Honfleur 1600 - Achem 1638 
Pilote et cosmographe français du roi du Portugal
Louis-Alexandre Dubourg, Honfleur 1821 - 1991 
Peintre français
Léon Leclerc, Honfleur 1866 - 1930 
Peintre français
Marie Catherine Le Jumel de Barneville, Barneville la Bertran 1650 - Paris 1705 
Femme écrivain française connue pour ses contes de fées
Johan Barthold Jongkind, Latrop 1819 - Grenoble 1891 
Peintre et graveur néerlandais, a travaillé à Honfleur de 1863-1865 
Charles Baudelaire, Paris 1821 - 1867 
Poète et critique d'art français, séjourna à Honfleur en 1859 chez sa mère et son beau-père
Eugène Boudin, Honfleur 1824 - Deauville 1898 
Peintre paysagiste français
Claude Monet, Paris 1840 - Giverny 1926 
Peintre français, séjourna plusieurs fois à Honfleur et réalisa des peintures de cette ville
Alexandre Olivier Exmelin, - 1646 - Harfleur 1707 
Écrivain français mieux connu comme l'auteur de l'un des plus importants ouvrages de référence sur la piraterie du 17e siècle
Michel Serrault, Brunoy, Essonne 1928 - Honfleur-Vasouy 2007 
Acteur français apparu dans plus de 150 films
Françoise Sagan de son vrai nom Françoise Quoirez, Cajarc, Lot 1935 - Equemauville, Calvados 2004 
Dramaturge, romancière et scénariste française
Après le repas, nous décidons de monter à ND-de-Grâce. Le temps s’est bien assombri mais c’est tant mieux car ça grimpe ! 2,5 km de montée....
La chapelle, dédiée à la Vierge Marie, a été construite au début du XVIIème siècle grâce aux deniers des marins et des bourgeois honfleurois pour remplacer l’ancienne chapelle fondée avant l’an 1023, par Richard II, et tombée suite à l'effondrement de la falaise.
La nef est tapissée d’ex-votos et éclairée de vitraux.
Le transept de gauche est consacré aux colons normands qui s'établirent au Canada.
Le transept de droite est dédié à Ste-Thérèse de l'Enfant-Jésus de Lisieux.
A côté de l’édifice, un joli carillon de plus de 20 cloches.
Et un peu plus loin, un petit oratoire.
La descente moins difficile pour le souffle ne l’est pas pour les mollets. Nous passons à côté de la chapelle St-Firmin, dite chapelle de l'hôpital, qui sert maintenant de lieu d'exposition et de concert.
Le phare de l’hôpital, haut de 25 m et allumé en 1857 ne fonctionne plus depuis 1908.