Normandie 2016, Fécamp
À Fécamp, le stationnement des camping-cars se fait un peu partout mais selon les conseils de l'OT, il vaut mieux utiliser l'aire de service située juste en face. 
 
Première balade au port et en ville. Une chose nous saute aux yeux immédiatement : Fécamp est une ville sale !
Eglise St-Etienne
Ancienne sécherie de morue qui sera transformée en musée municipal sous le nom de Pêcheries de Fécamp.
Nous repérons, avant de revenir au camping-car, le palais Bénédictine que nous visiterons demain matin.
  Lundi 18 juillet 
 
Nuit calme, chaude mais réveil tonitruant avec une pelleteuse qui se met en marche dès 8 heures juste derrière le camping-car.  
 
L'histoire du palais commence au XIIème siècle à l'abbaye de Fécamp où vivent des moines bénédictins qui concoctent de nombreux élixirs. 
Parmi eux, le moine Dom Bernardo Vincelli qui arrive à l'abbaye en 1509. Il apporte des épices exotiques. Spécialisé en alchimie, il élabore plusieurs recettes dont l'une, un élixir de santé, sera reprise jusqu'à la révolution, puis découverte par Alexandre Le Grand, un négociant en vins
Devant nous se dresse un magnifique palais de XIXème siècle, œuvre de l’architecte Camille Albert, qui abrite non seulement une distillerie mais aussi une impressionnante collection d'art formée par Alexandre Le Grand et composée d’un riche ensemble de peintures, ferronneries, ivoires, émaux et d’une bibliothèque de plus d’un millier d’ouvrages dont la plupart rédigés par des moines bénédictins.
La visite du palais commence par le péristyle où un vitrail montre Dom Bernardo élaborant son élixir. À noter que la petite bouteille de bénédictine se retrouve partout. Ici cachée dans la peinture du plafond.
La grande salle gothique abrite une collection d'objets liturgiques d'Alexandre le Grand, remis par le dernier des moines, Dom Bianchi. Parmi ces objets se trouvait la recette de la Bénédictine. 
 
Nous pénétrons dans une petite salle carrée, la salle du dôme où se trouvent les représentations des deux « inventeurs » de la Bénédictine.
La statue de Dom Bernardo Vincelli entouré par des saints.
St-Gilles reconnaissable à la biche qu'il a sauvée
St-Roch, guéri par des chiens après avoir contracté la peste. Il montre un bubon du doigt.
Alexandre Le Grand apparaît au travers d'un vitrail. A ses pieds, le grimoire dans lequel figurait la recette de la Bénédictine. La main gauche sur un globe, la droite tendue vers un ange montre à tous que Alexandre le Grand fait connaître la Bénédictine au monde entier !! Un peu mégalo quand même cet Alexandre … Il faut dire qu’il a le nom pour !
La salle Renaissance abrite une collection imposante de ferronnerie. Les colonnes qui soutiennent le plafond sont décorées de petites statues.
Dans une vitrine, une paire de bottillons de postillon en impose. 3 kilos chacune. Le chargé du courrier glissait ses pieds dans les bottes attachées au cheval. Nous en avons vu de semblables à Chantilly.
Suivent le cabinet des manuscrits et la pinacothèque où nous passons rapidement. 
 
Dans l'oratoire, nous remarquons des serpents accrochés au mur. Il s'agit en fait d'instruments à vent, au son grave et rauque, en bois recouvert de cuir.
Le cuve baptismale, du XIIIème siècle, en fonte, est composée de deux bassins, l'un contenant l'eau, l'autre permettant de l'évacuer.
Deux sculptures en calcaire de St-Denis portant sa tête, l’une du XVème siècle polychromée et dorée, la seconde du XVIème, polychromée.
La salle des abbés édifiée en hommage aux 16 plus importants abbés que compta l'abbaye de l'an 1000 à 1791 est de toute beauté. Au fond de la pièce un vitrail représentant l'accueil du Roi François Ier par les moines de l'Abbaye en 1534.
Brusque changement de décor lorsque nous pénétrons dans la salle Alexandre Le Grand. Il s'agit de la partie occupée de la fin du XVème siècle à 1976 pour la mise en bouteille de la Bénédictine.
un alambic d’époque
le buste d'Alexandre Le Grand par Henri Désiré Gauquié
des affiches publicitaires
En attendant la visite obligatoirement guidée de la distillerie, nous regardons un film résumant l'extraordinaire histoire de cette liqueur. Heureusement car la suite sera décevante. 
 
La Bénédictine est élaborée à partir de 27 plantes et épices : cardamone, vanille, aloès, cannelle ...Naturellement le secret de fabrication est bien gardé et l’on ne nous montre pas les 27 ingrédients. 
Les plantes et épices sont dosées en 4 préparations différentes qui ont infusé avant d'être distillées.Un grand alambic pour infuser l'une des préparations à laquelle on rajoute une macération de vanille et d'écorce de citron. Chaque préparation est alors lentement distillée dans un alambic de cuivre martelé. Sont obtenus alors 4 alcoolats ou esprits qui seront assemblés et vieilliront pendant 8 mois dans les caves du palais. Finalement du miel et une infusion de safran seront rajoutés à l'assemblage et donneront à la liqueur sa couleur ambrée. Pour le B&B (Bénédictine et brandy) prisé par les Américains, du brandy français est rajouté. L'assemblage final va être chauffé à 55° puis reposera 4 mois dans les caves. 

Collection de pots d’apothicaires du XIXème siècle en porcelaine
Nous passons dans la zone de distillation. On ne voit pas grand-chose : une grande salle avec des tonneaux, désaffectée servant uniquement pour la visite. La vraie salle de distillation est bien gardée !L’usine d’embouteillage est à Beaucaire dans le Var.
À la fin de la visite, on peut encore découvrir une exposition photographique d'art contemporain de Michel Lagarde. 
 
Naturellement avant de passer à la boutique, nous avons droit à une dégustation contre un jeton remis à l'entrée. Pas de quoi se saouler puisque par personne on ne peut goûter qu'à un des 4 produits commercialisés par le palais. Pas de coup de foudre non plus pour la liqueur qui est bien trop sucrée. Et nous repartirons sans rien acheter, ce qui est plutôt rare.