Bassemberg Noël 2010
Après le " Wihnachte bi de Krittersackle " en décembre 2009 à Neubois, le Noël dans la vallée se déroule cette année à Bassemberg. 
Cette manifestation a été créée en 1981 à l'initiative de la commune de Saint-Pierre-Bois Hohwarth. Chaque année l'un des 18 villages faisant partie de la communauté de communes du Val de Villé est mis à l'honneur.Cette fois-ci, nous nous déplaçons en camping-car et arrivons suffisamment tôt pour trouver une place où nous pourrons également passer la nuit.Bassemberg est un tout petit village de 270 habitants, situé à la sortie de Villé. Son nom trouverait son origine dans le mot " BESENBERG " c'est à dire la montagne des balais.Les premiers bus démarrent vers 15h30 et cela nous permet de commencer la visite du site avec le jour encore.
Les organisateurs ont choisi de diviser le village en sept parties, comme les sept pays de Noël en Alsace. Un cœur nous montre la direction du parcours long de 2,8 km.
Nous commençons par le pays des lumières. Les habitations sont décorées de lumières, bougies, lanternes.
Au passage, nous remarquons quelques beaux frontons en grès. Il faudra revenir un autre jour.
Certaines maisons abritent des artisans qui montrent leur art. Ici la fabrication des balais de genêts rappelle que les habitants coupaient les genêts des coteaux du Scheibenberg pour en confectionner des balais qu'ils allaient vendre au marché pour en tirer quelques revenus à une époque de grande pauvreté.
Un peu plus loin des sculptures sur bois et des jouets « bio ».
Après la guerre de 30 ans, les coteaux de genêts sont devenus de beaux vignobles. Pendant des décennies, les habitants vécurent alors essentiellement de la vigne : 28 hectares qui donnaient un excellent vin rouge. Une exposition montre aussi cet aspect là. Après 19I0, le phylloxéra eut raison du vignoble.
Nounours, lutins apparaissent dans les décorations. Nous entrons dans le pays des contes et veillées.
A la Bredelestub, c’est une symphonie d’ors, verts et rouges. Les lutins vendent des bredele de toutes sortes. Nous achetons des Mandelberg, spécialité de Mittelwihr. Ce sont les seuls que je ne fabrique pas moi-même.
Sur une barque, St Nicolas sauve les trois petits enfants du vilain boucher.
Le pays des étoiles se repère facilement. Des étoiles de papier ou en paille ornent les maisons.
Nous arrivons au cœur du village où, à l’église Saint Quirin, résonnent des chants de Noël mais il y a tellement de monde que nous renonçons à y entrer. Il y a tant de choses à voir ailleurs.
Il fait froid et tout feu est le bienvenu pour nous réchauffer.
En sortant du village, nous pénétrons dans le pays des sapins. 
Des échelles bleues et rouges symbolisent le passage du ciel à la terre et de la terre au ciel et apportent une note colorée dans la nuit.
Une exposition sur le sapin de Noël montre son évolution à travers les siècles. 
L’existence du sapin de Noël remonte au Moyen-âge. A cette époque, il est décoré de petites pommes rouges, les Christkindel, symbolisant les fruits de la tentation et du péché originel et d’hosties non consacrées, appelées oublies, symbole de la rédemption par le sacrifice de Jésus.
Au XVIème siècle, le sapin conserve les pommes et les hosties. On le pend au plafond. L’engouement pour la tradition est tel que des mesures officielles doivent être prises pour empêcher le pillage des forêts au moment de Noël.
A la fin du XVIème siècle, sous l’influence des protestants, aux hosties et aux pommes viennent se substituer des fleurs en papier multicolores.
Au XVIIIème, des fleurs légères confectionnées dans des papiers de métal doré apportent du brillant à la décoration traditionnelle.
A la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème, la décoration du sapin se diversifie. Sucreries, massepains, noix dorées et argentées y sont suspendues en guirlandes. Les hosties sont remplacées par des petits gâteaux à l’anis, des springerle ou des pains d’épices glacés de sucre.
Au XIXème, on ajoute des friandises décorées d’images polychromes, des figurines de cire ou de bristol pailleté. C’est l’apparition aussi des bougies. En 1858, une sécheresse détruit la récolte des pommes. Un artisan verrier a l’idée de souffler des boules de verre coloré pour remplacer les fruits. C’est la naissance de la boule de Noël.
Les sapins modernes sont fabriqués avec tous les matériaux et ont toutes les couleurs. Un sapin vert, constitué de cannettes, garde les traces des récentes chutes de neige. Un peu plus loin, un sapin en métal illumine la nuit de sa lueur bleutée.
Le pays des saveurs est consacré à toutes les douceurs du temps de Noël : pains d’épices, confitures, manele …
C’est le moment que choisit l’appareil photo pour tomber en panne. Le froid a eu raison du flash ! Heureusement que j’ai mon petit compact qui prend le relais… 
On n’aurait pas pu parler des saveurs de Noël sans penser à la vilaine sorcière qui a enfermé le petit Hansel.
Une buche géante émerge de la neige. Des pains d’épices en bois découpé ornent les jardins.
Mais tout cela n’est que factice et ne remplit pas les estomacs. Heureusement, un peu plus loin, un sanglier à la broche attire les ventres affamés.
Au pays des mystères, nous nous arrêtons une fois de plus devant le sapin fabriqué en buches. Dommage, toujours en exposition, il n’est jamais à vendre ! Le froid se fait plus insistant et nous accélérons le pas.
Le pays des étoffes laisse la part belle aux broderies au point de croix, aux ouvrages en patchwork. L’abécédaire sur la lettre P dont nous suivons l’évolution depuis 2005 est enfin terminé. Cinq années de travail !
Avant de quitter le site, nous croisons des corbeaux allongés sur de la paille. Ils rappellent que les habitants de Bassemberg sont appelés "d'Krabbe", les corbeaux.
C’est la fin de notre promenade. Dans le camping-car, les chiennes nous attendent bien au chaud.