Agen Noël 2017  
Chemin des crèches
 À une époque où ériger une crèche dans un lieu public peut devenir passible d’une amende, dans le Lot et Garonne, une manifestation annuelle ne cesse d’attirer des visiteurs. C’est le chemin des crèches d’Agen Nord. 
 
Nous les avions découvertes le 31 décembre 2015. 
Nous avons voulu les revoir cette année encore pour leur 16ème édition. 
Moins connues mais plus intimistes que celles de la ronde des crèches du Gers, elles permettent aux croyants ou non de faire une jolie balade à travers le pays de Serres, au nord d’Agen. 
La manifestation se déroule sur près d’un mois et les crèches sont accessibles tous les jours de 10h à 20h. 
Nous avons fait le circuit en deux fois mais d’une distance d’environ 55 kilomètres, il peut être facilement se faire en une demi-journée. 
Notre première étape s’effectue à l’église de St Martin du Caoulet à Foulayronnes après avoir eu un peu de mal à la trouver et fait grâce au GPS un bon petit détour. Il faut dire que l’édifice se niche au fond du vallon de la Vérone, autrefois un défilé étroit très propice aux brigandages. 
Elle a été reconstruite au XVème siècle.
L’association Amistat présente une jolie crèche sous le porche sur le thème « Autour de chez nous ». Un panneau explicatif permet de mieux comprendre la mise en scène et de suivre le personnage qui s’illumine au fil de ses pérégrinations. Il s’agit de lo caminador, ce qui signifie le randonneur mais il me plait à penser qu’il s’agit d’un jacquaire car le chemin de Compostelle passe tout près de Foulayronnes.
Lo caminador s’arrête sur le plateau de Montbran d’où son regard embrasse les vallons alentours. L’église St-Jean-Baptiste, édifice roman avec une nef plus large et des voûtes du XVIIème siècle a été restaurée en 1880.
Au loin se profile l’un des deux moulins qui montrent que nous sommes dans une région ventée.
Lo caminador croise Balthazar venu apporter de l’or à l’Enfant Jésus.
Seconde rencontre avec Melchior portant l’encensoir.
Le randonneur marche d’un bon pas jusqu’au hameau de Talives. Il s’arrête à présent à l’église St-Sernin d’Artigues reconnaissable à son clocher arcade
Il y est attendu par Gaspard, venu offrir de la myrrhe.
L’ultime étape de son cheminement est l’église St Martin du Caoulet où se situe la crèche.
À côté de l’édifice, une fontaine dite miraculeuse mais que nous ne verrons pas en réalité car elle se trouve dans une propriété privée.
Quittons lo caminador et allons jusqu’à l’église Ste-Julitte à St-Cirq. Il fait déjà nuit.
La crèche a été montée sous le porche. Une maquette nous permet de nous imaginer l’édifice en temps normal.
De beaux chants de Noël nous accueillent. C’était la crèche que j’avais préférée la dernière fois, du fait de son côté religieux et serein. Nous sommes dans un paysage champêtre sur lequel veille un moulin, avec comme toile de fond la photo de l’église.
Les bergers avec leurs troupeaux se hâtent vers Bethléem.
Les anges veillent sur la Sainte Famille.
L’église a aussi sa crèche.
Nous traversons la campagne lot et garonnaise plongée dans le noir le plus complet d’où émerge néanmoins un tout petit point lumineux, une croix en fer.
Nous voici à l’église St-Clair à Cardonnet où un berger à taille humaine nous accueille avec son troupeau qui partage la paille avec la basse-cour.
Dans le décor, on reconnaît l’église St-Clair.
et une crèche vers laquelle convergent les santons.
Une autre crèche est accrochée au mur.
Mais notre balade n’est pas encore terminée. Nous ne sommes qu’à la moitié du chemin. Rendez-vous donc à Lusignan-grand où la « crèche » a été établie dans l’église St-Basile. Elle se compose de deux parties.
À gauche, la représentation de l’évolution du château-fort au moyen âge. Cette scène est assez difficile à prendre en photo car elle a été mise derrière une vitre, la faute aux voleurs de pacotilles - comme nous l’apprenons pas une petite affichette - qui ne trouvent rien de mieux que de prélever des sujets.
Je jongle donc au-dessus de la vitre à l’aveuglette mais c’est dommage et inadmissible. Le vol même d’objets de peu de valeur reste du vol et cela pénalise les visiteurs qui suivent et qui auraient aimé voir la scène sans vitre et complète.
C’est à droite que l’on trouve la crèche est intégrée au village.
Et comme dans les autres villages, un soin tout particulier est apporté aux détails.
Il se fait tard et nous remettons la suite de notre balade à un autre jour. Cette fois-ci, nous faisons notre tournée de jour. D’autres crèches nous attendent en soirée, dans un autre département. Commençons par le village de St-Hilaire de Lusignan que nous découvrons pour la première fois alors que nous sommes déjà passés plusieurs fois sur la route le longeant. Nous ne l'avions pas visité en 2015. C’est dans un local attenant au porche de l'église St-Hilaire que se trouve la « crèche ».
La scène est une reproduction libre du village. On y retrouve les bâtiments existants ou ayant existés.
Et au milieu des bâtiments se détache la crèche avec la Nativité. L’ensemble est un peu statique : pas de musique, pas de mouvements, pas de jeux de lumière.
Poursuivons notre route jusqu'à St-Médard, village qui est entré dans la ronde cette année. L’église date du XIIème siècle mais elle a été partiellement reconstruite les siècles suivants. Quant à la croix en fer forgé montée sur un socle en style néo-gothique, elle est située à la croisée des chemins de ce petit village d’à peine une centaine d’âmes.
La crèche est à l’extérieur, protégée par un plastique avec des reflets gênants. Si St-Médard a le mérite d'avoir rejoint les autres villages dans cette aventure, il lui reste néanmoins encore des efforts à faire pour proposer une crèche plus élaborée. Gageons que le village saura faire mieux l'année prochaine ! Nous irons le vérifier.
Et c’est par Maurignac que nous terminons le chemin des crèches 2017. Nous avons gardé ce qui me plait le mieux cette année pour la fin. Nous pénétrons dans l'église St-Blaise. Dans un décor en U s’étale un village en pleine effervescence, sur lequel veille un moulin à vent.
On presse sur un bouton et la féerie se met en route. Premier coup de projecteur sur le boulanger qui, levé aux aurores, enfourne son pain dans un mouvement régulier.
Plus tard, dans la boutique attenante, sa femme prend le relais en vendant du pain encore tout chaud tandis que le bar a ouvert ses portes de bon matin. Les premiers clients sont déjà attablés.
Les moindres détails sont représentés.
Les toilettes publiques servent à la fois pour les clients du bar et pour l'école située juste à côté.
On travaille dur à l'école des garçons ...
alors que les filles ont leur cours de gymnastique, d’EPS dirions-nous de nos jours.
Plus loin, le forgeron fabrique de nouveaux fers que le maréchal-ferrant attend avec impatience.
Face au village, la mairie. Le premier magistrat attend de futurs mariés.
Et déjà, le cortège avance, le photographe se tient prêt tandis que le facteur continue sa tournée. Le vin d’honneur est déjà servi.
Après la mairie, le couple est attendu à l'église. Le prêtre, accompagné d’un servant de messe, est impatient d'accueillir ses ouailles.
À l’intérieur de l’église, je découvre la crèche. Petite mais le symbole est là !
À l'extérieur du village, la vie continue. Ce n'est pas un mariage qui va déranger veaux, vaches, cochons et couvée quand même !
Nous pénétrons dans l’église, ouverte pour l'occasion. La crèche des années précédentes y a été déposée.
Il y a aussi une petite exposition de crèches artisanales. Elles sont simples, quelquefois naïves ou réalisées maladroitement mais elles reflètent toutes la volonté des habitants de Maurignac de participer à la magie de Noël.
Notre chemin des crèches 2017 est terminé. Le circuit est faisable sans problème en voiture mais il est judicieux de se munir d’un GPS. Par contre, certains villages sont difficilement accessibles pour un camping-car long. Si vous souhaitez néanmoins visiter les crèches, suivez le chemin de jour et soyez très prudents. 
Des plans succins sont déposés dans chaque crèche