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Autriche et hongrie 2005
vendredi 8 juillet
         

Vendredi 8 juillet 2005

Comme toujours, la circulation est intense sur l’autoroute allemande qui file vers le nord et ce n’est que vers 21 h que nous arrivons à notre première étape, l’aire de service de Neunmark. Il y a beaucoup de voitures garées car c’est la fête mais nous passons néanmoins une nuit calme et reposante.

Samedi 9 juillet 2005 haut de page

En partant, nous voyons un grand « Loisirs Berger », marque qui a disparu de France. Nous regagnons l’autoroute. Quelle joie ….mais en Allemagne le réseau secondaire n’est guère favorable aux longues distances.
Dans une station essence, nous achetons la vignette autrichienne valable pour 10 jours. Nous traversons la frontière à Passau.
Il se met à pleuvoir alors que nous arrivons à Vienne. Nous avons choisi, un peu par hasard, le camping Wien Süd. Les nombreux emplacements sont grands, engazonnés et les sanitaires propres. Le camping offre encore beaucoup de places mais nous ne sommes qu’en tout début de saison. Nous nous installons et faisons quelques courses dans le supermarché situé juste en face de l’entrée.

Dimanche 10 juillet 2005 : Vienne haut de page

Après une nuit de forte pluie, la matinée s’annonce plus clémente. Nous prenons le bus 62A qui passe juste devant le camping, puis deux fois le métro (U3 + U6) pour nous rendre au Palais impérial (die Hofburg), résidence des Habsbourg. L’ensemble s’est constitué au fil des siècles puisque le noyau primitif date du XIVème siècle et que le dernier bâtiment, le nouveau Palais ( die Neue Burg) a été construit seulement au XIXème siècle. Nous quittons le métro sur le Ring ce qui nous permet de longer le Volksgarten dans lequel est érigé un temple dédié à Thésée et d’aborder le palais impérial par l’arrière, à savoir par la place des Héros. Les calèches attendent déjà les hypothétiques visiteurs.
Nous commençons la journée par la visite du Trésor impérial (Schatzkammer), situé dans la partie la plus ancienne du Palais impérial qu’on atteint en franchissant la Porte des Suisses (Schweitzetor) de 1522. Les couronnes côtoient les manteaux brodés d’or et de pierreries, les objets liturgiques, les symboles de l’Empire comme le sabre plaqué de diamants que l’impératrice Marie-Thérèse devait brandir lors de son couronnement, le sceptre ou encore le globe impérial. Dans l’une des salles sont exposés les deux trésors de la maison d’Autriche qui ne doivent jamais sortir du pays : une licorne en fait la dent d’un narval de 2,43 m de long - et une coupe en agate qui aurait contenu le sang du Christ.

Lorsque nous quittons les salles du trésor, il est déjà l’heure du repas. Nous recherchons l’adresse signalée dans le compte-rendu de JPR . Le restaurant n’existe plus ! C’est donc dans le guide hachette que nous puisons l’adresse du restaurant où nous allons goûter des spécialités locales tout à côté du Hofplatz, bordé par l’église croate des Neuf-Coeurs-des-Anges. Au milieu de la place se dresse la colonne de la Vierge (Mariensaüle) ornée de quatre anges cuirassés pour combattre les fléaux qui frappèrent Vienne : la famine, la guerre, la peste et l’hérésie.

Après le repas typique, nous retournons sur le Graben, large rue élégante, les champs Elysées autrichiens en somme. Les Viennois, pour la plupart très élégants y déambulent nombreux en ce début d’après-midi dominicale. Les immeubles qui le bordent présentent pour certains des façades audacieuses. La colonne de la Peste est malheureusement emmaillotée sous des échafaudages. Comme dans beaucoup de grandes villes, les réfections vont bon train et depuis le matin, nous ne cessons de voir échafaudages et grues.

L’église St Pierre (Peterskirche), un modèle d’architecture baroque offre un certain charme malgré la masse de décorations et la profusion de dorures qui couvrent tous les murs.

Nous parcourons les ruelles de la ville intérieure et nos pas nous conduisent à l’église orthodoxe grecque de style néo-byzantin, malheureusement fermée. Elle côtoie le Griechen-beisl (le bistrot des Grecs) qui n’a de grec que le nom et qui comptait jadis parmi ses clients Strauss et Brahms.

Nous pénétrons ensuite dans l’église de Jésuites (Jesuiten-kirche), baroque à souhait où certaines colonnes de marbre rose et vert sont torses, la chaire incrustée de nacre. De nombreux décors ne sont en fait que des trompe-l’œil qu’on doit à Pozzo. Sur la petite place devant l’église, une belle fontaine. Nous y découvrons aussi le restaurant de JPR. Il a tout simplement déménagé !

Une curiosité locale : à chaque coin de rue, on peut acheter son journal. Il suffit d’introduire sa pièce dans une minuscule tirelire et de se servir. Visiblement ce système doit bien fonctionner si l’on juge par le nombre de tirelires réparties à travers la ville.

Nous voici sur la Josefsplatz à l’arrière de la Hofburg bordée par la grande bibliothèque et par l’église des Augustins de style gothique (1339). C’est l’ancienne église paroissiale de la Cour qui a vu la célébration de la plupart des mariages princiers. C’est ici, qu’en 1854 l'empereur François-Joseph a épousé Sissi. Il faut remarquer le cénotaphe en marbre blanc de l’archiduchesse Marie-Christine, fille de Marie-Thérèse d’Autriche. La visite en est particulièrement agréable car elle se fait au son de l’orgue.

Nous terminons la journée par la visite d’une réalisation du célèbre architecte viennois Hunderwasser. (1921-2001). La Hunderwasserhaus est un immeuble d’habitation à loyer modéré qui fut édifié en 1985. Rien n’est conforme à nos habitudes : façades bariolées avec des incrustations de mosaïque, lignes ondoyantes, sols inégaux. Soucieux d’inventer un habitat plus respectueux de la nature, Huderwasser a en fait transformé sa réalisation en un site touristique, ce qui oblige les habitants à composer avec le flots permanent de touristes, les nuisances sonores et les problèmes de stationnement.

lundi 11 juillet 2005 : Vienne haut de page

La nuit a été bien moins pluvieuse et cette fois-ci nous déci-dons de partir sans parapluie ! Mauvaise idée ....
Nous commençons notre journée comme la veille par la Hof-burg où a lieu depuis quelques années maintenant une expo-sition sur l’impératrice Elisabeth, appelée plus couramment Sissi.
Les photos sont interdites et cela nous oblige à acheter des cartes postales. Il faut se rendre à l’évidence, Elisabeth ne ressemble en rien à la Sissi incarnée par Romy Schneider.

L’exposition commence par sa mort et retrace progressivement la vie de cette impératrice hors du commun qui a toute sa vie durée combattu l’étiquette et les convenances pour conserver sa liberté. Ambiance funèbre, tentures noires et au milieu de la pièce le masque funéraire d’Elisabeth. Aucun commentaire en français ! Tout est écrit en allemand et en anglais. Tout ... sauf le certificat d’autopsie car l’impératrice a été assassinée à Genève en 1898 ! L’exposition montre les affaires personnelles ainsi que de nombreux portraits, bustes et statues de Sissi et la reconstitution d’un wagon du train impérial. N’oublions pas que la princesse était une infatigable voyageuse. Une réplique de la robe que la fiancée portait pour son « enterrement de vie de jeune fille » est de toute beauté.

Après le musée Sissi, on entre directement dans les apparte-ments impériaux ; ceux de Frantz-Joseph tout d’abord : stricts, fonctionnels mais vastes. Dans l’antichambre de la salle d’audience, des personnages en bois, vêtus de costumes traditionnels représentent les différents royaumes de l’empire austro-hongrois. Sur son bureau, on peut voir les portraits des membres de sa famille ainsi qu’une collection de cigares.
Les pièces réservées à Sissi ont une allure beaucoup plus féminine. L’une de ces pièces sert à la fois de cabinet de toilette et de salle de gymnastique. N’oublions pas que Sissi était obsédée par son physique !
Dans la salle à manger impériale, une table de dix-huit couverts permet de s’imaginer la vaisselle nécessaire à cette époque. Impressionnant !

Lorsque nous terminons la visite, il est presque midi et nous n’avons que le temps de filer à l’Ankeruhr .... Las, elle est bâchée ... pour cause de réfection ! Dommage car cette horloge qui fait le pont entre deux bâtiments sonne à midi et minuit. En même temps on assiste au défilé de personnages historiques.
Nous nous arrêtons dans un restaurant qui propose des plats surprenants, servis dans des poêlons.
Nous y mangeons des Palatschinke, sortes de petites crêpes typiques de la région. Nous échappons par la même occasion à une averse qui s’abat en quelques instants sur Vienne !

Lorsque nous reprenons notre visite, le ciel est encore très noir et l’orage n’est pas loin. Nous filons donc à la cathédrale St Etienne (Stephansdom).
De style gothique et culminant à 137 mètres avec sa flèche sud, affectueusement appelée Steffi par les Viennois, la cathédrale est devenue au fil des siècles le symbole de Vienne. Située sur l'emplacement d'une basilique romane élevée au XIIème siècle, cet édifice a été démoli et reconstruit de nombreuses fois au cours des siècles. Seule subsiste la façade en style roman. La magnifique toiture qui s'effondra en 1945, lors de l'incendie provoqué par les bombardements a été soigneusement restaurée. La tour nord est restée inachevée ; elle abrite une imposante cloche de 3,14 mètres de diamètre pour un poids de 21 tonnes appelée la Pummerin.

La visite intérieure est payante et liée à l’utilisation d’audio guides, appareils dont nous avons horreur. Nous nous contentons donc d’une visite rapide, suffisante pour donner une idée de cet édifice.
De chaque côté de l’entrée, se trouvent deux baldaquins gothiques de toute beauté
A remarquer le portrait sculpté sur pierre par Anton Pilgramm lui-même, maître sculpteur qui s’est immortalisé dans la partie inférieur de la chaire (1513) avec ses outils de sculpteur. Cet autoportrait en pierre marque la fin de l’anonymat des artistes comme il était d’usage au MA. L’escalier menant à la chaire symbolise l’élévation vers le ciel est entouré des quatre Pères de l’Eglise.

Nous retournons à la Hofburg pour visiter la Silverkammer, musée de la porcelaine et de l’argenterie de la Cour. Le billet est combiné avec celui du musée Sissi et des appartement royaux sinon, nous ne l’aurions pas visité. Nous en faisons d’ailleurs un tour très rapide. Des assiettes succèdent aux assiettes. Des collections complètes de couverts montrent que malgré l’absence du lave-vaisselle ( mais pas des employés de maison !! ) on ne lésinait pas sur la vaisselle. Une toute petite vitrine est consacrée au pliage des serviettes qui est un vrai art.

Nous allons chez Demmer goûter les deux plus grandes spécialités en matière de pâtisserie à Vienne : le sacher et l’apfelstrudel. Un vrai régal ! A notre sortie l’orage gronde et nous n’avons que le temps de gagner l’entrée de la Hofburg où les fiacres se sont déjà réfugiés. Un trio à cordes nous fait passer le temps qui décidément à bien du mal à se remettre au beau.

Mardi 12 juillet 2005 : Schoenbrunn haut de page

Nous partons de bon matin à Schoenbrunn pour éviter une partie des touristes et c’est parmi les premiers visiteurs que nous pénétrons dans la résidence d’été de la famille impériale. A l’entrée, nous choisissons un pass de manière à pouvoir visiter les parties les plus importante de la résidence.

Première photo : les toilettes … Elles valent le détour !

La visite se fait obligatoirement avec un audio-guide et commence par les appartements de François-Joseph. Ici, la même sobriété qu’à la Hofburg. Seul luxe pour cette époque : des WC ! L’empereur était un grand travailleur qui vaquait aux affaires de l’état dès 5 h du matin. Il recevait ainsi près de 100 personnes dans une matinée. Pour conclure un entretien, il avait l’habitude de hocher la tête. Les appartements de Sissi sont beaucoup plus gais même si l’impératrice n’a guère séjourné à Schoenbrunn, préférant voyager pour se détacher de l’emprise de sa belle-mère Sophie avec qui elle ne s’entendait guère.

La salle des Glaces servait de lieu de réception. Deux cabinets chinois sont attenants.
La visite se poursuit par les appartement de Marie-Thérèse. A noter que même si elle dirigeait fort adroitement les affaires de l’empire, elle n’était pas impératrice. Son mari, l’empereur François Stéphane, plus intéressé par la biologie, lui laissait les pleins pouvoirs.

Prochaine étape ; la visite par la boulangerie du château où l’on nous explique comment confectionner le vrai strudel autrichien. Pas très compliqué ! Il suffit d’avoir le coup de main comme notre démonstratrice ! Et l’on a droit à un minuscule échantillon. Vraiment minuscule !

Nous traversons le parc, moins grand que celui de Versailles pour monter à la gloriette. Nous nous attardons quelques instants à la magnifique fontaine de Neptune dont les eaux retombent dans un bassin un peu plus bas afin de bien détailler les éléments qui la compose.

Le temps est à l’orage. La météo autrichienne ne semble guère fiable car depuis notre arrivée le temps ne correspond en rien aux prévisions ! Aujourd’hui devait être la plus belle journée. C’est tout le contraire ...

Nous avons tout juste le temps de grimper jusqu’à la gloriette et les premières gouttes tombent .... Un dernier coup d’œil, l’une ou l’autre photo et nous voilà installés au restaurant ! Nous profitons de la pause déjeuner pour lire le journal. En Autriche, il est tout à fait normal de lire son journal au restaurant. On y trouve d’ailleurs un large choix … en allemand !

Après avoir goûté une fois encore des plats typiques, nous reprenons la route ; il gouttaille encore un peu mais comme nous ne sommes pas en sucre ... tout va bien !

L’arrêt suivant : le labyrinthe où nous passons pas mal de temps pour retrouver le bon chemin puis visite de la Wagenburg dans laquelle on peut voir essentiellement les fiacres et carrosses ayant appartenus aux Habsbourg alignés les uns à côté des autres sous la vigilance d’un cerbère qui aboie dès qu’on s’approche un peu trop des véhicules. En Autriche, on ne lésine pas avec les consignes !!

Comme le soleil est revenu, nous terminons notre visite par les jardins puis, revenus à Vienne et avant de rentrer au camping, nous passons par le Prater situé complètement à l’opposé dans un quartier bien plus populaire que ce que nous avons vu depuis notre arrivée. Il est connu grâce à la grande roue haute de 65 m de haut qui domine le ciel de ce quartier outre Danube. Malgré l’heure, il y a déjà du monde. Cette foire, plus que centenaire puisque créée en 1766, continue à être l’une des plus grandes de ce type. Elle fonctionne tous les jours de l’année. Nous nous contentons d’en faire le tour avant de reprendre les transports en commun pour rejoindre la gare de l’ouest. Une vraie expédition à bord d’un tramway d’une autre époque avec des sièges en bois, poussif et s’arrêtant à tous les feux rouges. C’est une autre façon de visiter Vienne !

Mercredi 13 juillet 2005 haut de page

Nous quittons le camping après les services et nous dirigeons vers la Hongrie en suivant à distance les rives du lac de Einsi-del. Il n’y a aucune route qui le longe vraiment. La meilleure façon de se rapprocher des berges, c’est d’emprunter l’un des nombreux circuits à vélo. Impossible de dire vraiment quelle est sa circonférence ; elle varie sans cesse, comme son niveau d’ailleurs ! Ce sont des roselières qui occupent toute la surface autour du lac. La Hongrie apparaît sur l’autre rive.

Nous nous arrêtons à Rust pour visiter rapidement ce petit village viticole réputé pour son vin botrytisé.

La culture de la vigne en Autriche est très ancienne et remonte environ au IXème siècle avant JC. Le Burgenland qui s'étire le long de la frontière hongroise produit plus d'un tiers des vins d'Autriche. C'est autour du lac Neusiedlersee, que l'on surnomme "le plus grand réservoir de botrytis du monde", que l'on trouve un microclimat unique qui permet, année après année, la production de Ruster Ausbruch, de Trockenbeere-nauslese et d’Eiswein, qui s'exportent dans le monde entier. L'Ausbruch est inséparable de la petite ville de Rust, d'où l'appellation "Ruster Ausbruch". Ce liquoreux légendaire est l'ancêtre des liquoreux. Il est intéressant de noter que l'on fai-sait des vins produits à partir de raisins atteints de pourriture noble en Autriche quelques siècles avant que cela ne se fasse dans la région de Sauternes.

Mais il n’y a pas que le vin à Rust. Sur de nombreux toits des maisons à colombages, de jeunes cigogneaux sont presque prêts à s’envoler. Nous nous rendons à pied au bord du lac aménagé en zone de loisirs. Les maisons forment une cité lacustre. La température de l’eau est de 22°. Brrrr, trop froid pour moi.

Nous essayons de passer la frontière à Mörbish mais ce passage là est réservé aux vélos. Les voitures doivent passer par Sopron. Même s’il n’y a pas de formalités particulières pour entrer en Hongrie, seuls quelques points sont ouverts.

Nous entrons en Hongrie en fin d’après-midi à Sopron. Le passage est fluide. Nous nous arrêtons immédiatement pour changer de l’argent car même si la Hongrie est entrée dans l’Europe, elle ne fait pas encore partie de la zone euro. Nous remarquons tout au long de la route des hôtels avec des cliniques dentaires ou d’ophtalmologie. En effet, le prix des soins étant nettement moins onéreux qu’en Autriche, les Autrichiens ont pris l’habitude de venir se faire soigner ici. Cela a donné lieu à la naissance d’un tourisme médical en pleine expansion.

Premier arrêt sur la route qui mène au lac de Fertöd la partie hongroise du lac de Neusiedle. Impossible de s’y arrêter sans payer le parking. De surcroît, il est interdit d’y passer la nuit. Nous poursuivons donc jusqu’à Fertöràkos, devenu célèbre après le pique-nique géant paneuropéen organisé le 19 août 1989 conjointement par les gouvernements autrichien et hongrois dans le but de rapprocher les peuples. C’est lors ce pique-nique que 700 Allemands de l’est, ont poussé le passage de la frontière et se sont enfuis vers l’Allemagne de l’Ouest. C’était la première brèche dans le rideau de fer. En 2005, il est toujours impossible de franchir la frontière à cet endroit. Le poste frontière est gardé par un douanier autrichien armé jusqu’aux dents. Lorsque je fais mine de l’approcher, il pointe sa mitraillette sur moi. Aurait-il tiré si j’avais persisté ? Je ne le pense pas mais cela prouve bien que même faisant partie de l’Europe, la Hongrie n’est pas encore bien acceptée par les pays frontaliers. Il n’y a d’ailleurs que six postes frontières ouverts sur l'Autriche. C’est bizarre pour nous qui depuis la création de l’Europe franchissons sans même s’en rendre compte toutes les frontières européennes.Un parcours fléché et des panneaux permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé ce 19 août 1989. Mirador et barbelés sont des symboles impressionnants. En tous cas, nous ne craignons pas grand chose à passer la nuit ici. Il suffit de déplacer un peu le camping-car pour qu’il soit bien à plat. Au moment de démarrer, l’allumage montre de signes de faiblesse et nous décidons finalement de passer la nuit parmi la civilisation pour ne pas nous retrouver en panne en pleine campagne demain matin sans pouvoir communiquer avec les rares touristes ou encore le douanier féroce qui suit nos déplacements aux jumelles! Retour vers la ville la plus proche. Nous arrivons dans l’un des deux campings de Sopron. L’accueil semble être familial. Le propriétaire ne parle pas un mot d’allemand ou d’anglais tandis qu’une jeune fille qui semble être sa fille se vautre sur un canapé et ne bouge pas. Le camping est en piteux état ; nous finissons par comprendre qu’il y a eu un festival avant; ceci expliquant cela .... Le terrain avec la pluie des derniers jours est devenu un vaste bourbier, les installations sanitaires datent d’une autre époque ! Nous avons le choix des places puisque le camping qui peut recevoir presque 2000 personnes est fermé mais il faut tenir compte des ornières et des déchets qui jonchent le sol. Heureusement que nous n’avons pas besoin des équipements ! Seule une prise électrique suffit pour recharger la batterie que nous pensons défaillante. On finit par trouver un coffret électrique d’un tout autre âge mais il fonctionne ! En France, l’administration aurait fait fermer tout simplement le camping !


Jeudi 14 juillet 2005 haut de page

Nous passons une nuit calme tout seuls sur ce grand camping !

La journée s’annonce belle et chaude. Cigalon démarre sans se faire prier ! Nous décidons de revenir sur Sopron célèbre par Frantz Liszt qui y a commencé sa carrière artistique. Un parking est assez facilement trouvé mais nous n’avons pas de monnaie pour le parcmètre. Un couple d’Autrichiens rejoint au même moment sa voiture et j’en profite pour leur demander s’ils peuvent m’échanger l’un de mes gros billets contre de petites pièces ... Impossible mais ils nous font gentiment cadeau d’une heure de parking. Pour la suite, nous n’aurons qu’à faire l’un ou l’autre petit achat ...

En voulant fermer la fenêtre, Gabriel provoque un court-circuit ... heureusement que nous avons des fusible de rechange ! Bizarres ces incidents à répétition !

Nous visitons néanmoins une partie de Sopron, jolie petite ville médiévale au pied des Alpes "Hongroises", bien rénovée qui s’organise autour une place centrale, la Fötér facilement identifiable grâce à la colonne de la peste. A noter que le centre historique de Sopron a le plus grand nombre de monuments classés dans le pays (400) C’est la ville de François Liszt. A 11 h pile, nous avons droit à un joli jeu de carillons qui provient de la tour de la cité ou tour du feu. Cette tour élégante de 61 m de haut est composée d’une base carrée du XIIème siècle sur laquelle repose un cylindre avec un balcon à arcades. Le haut de la tour, avec son bulbe baroque en cuivre vert date du XVIIème siècle. Le guetteur veillait ici et prévenait en cas d’incendie. Juste à côté l’hôtel de ville. La place est bordée de maisons remarquables comme la maison Storno du XVème s , domicile du roi Mathias ou la maison Fabricius du XVIIIème s dans laquelle F. Liszt a séjourné plusieurs fois. Des façades de tous les styles cohabitent : gothiques, renaissances et baroques. L’église bénédictine de la chèvre est en plein travaux et la visite se réduit à voir des échafaudages. Sous l’occupation turque, elle a servi par trois fois d’église de couronnement. Arrêt dans une pâtisserie pour le dessert de midi mais nous avons une excuse : il nous faut de la monnaie pour le parking! Nous allons déjeuner sur le parking de Citroën dont nous avons repéré la concession le matin même. On n’est jamais assez prudent ! Après le repas, comme tout semble bien fonctionner, nous retournons à Sopron pour parachever notre visite. A la fin du XIXème s, la ville comptait onze pharmacies dont celle du lion est encore visible en l’état.
A noter que Sopron, après le traité du Trianon, a été rattaché à l’Autriche et ce n’est qu’en 1921, après référendum que les habitants ont voulu revenir à la Hongrie.

En fin d’après-midi, nous nous arrêtons à Fertöràkos sur la route du lac de Fertöd pour visiter les carrières exploitées depuis l’époque des Romains jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale. Le guide du routard en parle comme une réplique des Baux de Provence ! Soit, ils n’ont jamais vu les carrières de Fertöràkos, soit ils ne connaissent pas les Baux de Provence ! Rien de comparable ! Heureusement que la visite n’est pas très chère ... Un chemin mène à travers les carrières aménagées en salle de spectacle pouvant contenir jusqu’à huit cents personnes, un autre les surplombe. Sur le plateau, un monument en mémoire du pique-nique paneuropéen représente un morceau de fil barbelé, œuvre de Gabriela von Habsbourg. Les pierres extraites de la carrière ont servi entre autre à construire les immenses immeubles qui bordent le ring à Vienne.

Les nouvelles frasques de Cigalon nous font jouer la prudence : retourner à Sopron pour être chez Citroën demain à la première heure et pour plus de sûreté, nous nous installons à nouveau au camping mais cette fois-ci sur l'autre terrain avec piscine et un environnement très agréable. Gabriel essaie de comprendre ce qui ne va pas, dégarnit l’une des portières et constate que le lève-glace provoque un court-circuit... A suivre ! Nous irons au garage demain dès l’ouverture et nous profitons de la soirée pour aller nous rafraîchir dans la piscine.

Vendredi 15 juillet 2005 haut de page

Avant de continuer la route, nous nous arrêtons chez Citroën car avec la chaleur, il est impensable de rouler avec la fenêtre fermée ! La pièce ne pouvant pas être commandée avant mardi prochain, nous irons donc l’acheter directement à Bu-dapest. Heureusement que l’un des responsables parle un peu l’allemand ! Mais au moment de partir, impossibilité de démarrer ! Nous allons tester là une première fois l’hospitalité des Hongrois ... Réparation rapide malgré les problèmes de langue ( les fils du lève vitre ont fondu ! ) pour un prix dérisoire !
Nous reprenons la route après le déjeuner mais avec un léger doute. Etait-ce bien le réel problème ?? J’ai le sentiment que non … et dans ce domaine, je me trompe rarement.

L’après-midi est consacrée à la visite du château des Esterhazy à Fertöd. Après qu’il soit venu à Versailles, le Prince Jozsef Esterhazy a fait transformer au début du XVIIIeme siècle son manoir de chasse en un somptueux château baroque, entouré de 230 hectares de parc et jardins à la française. Sur la façade du bâtiment, on peut observer presque tous les éléments décoratifs de l’architecture baroque tardif. L’escalier d’honneur en arc est de toute beauté.
Les colonnes de division de la porte sont ornées de vases de pierre de style rococo. L’intérieur est immense : cent vingt-six chambres, un théâtre de marionnettes et un opéra. Le compositeur J. Haydn était au service du prince pendant deux décennies et composa une grande partie de son œuvre dans ces lieux. L’opéra fut détruit par les flammes au XIXeme siècle, le théâtre de marionnettes fut partiellement ruiné et le château saccagé pendant la deuxième guerre mondiale. De nos jours, seules vingt et une pièces peuvent être visitées. Les visites sont obligatoirement guidées en hongrois. Du chinois pour nous car nous sommes complètement hermétiques à cette langue ! De plus, pour prendre des photos, nous devons nous acquitter d’un droit par appareil. Une partie du mobilier actuel appartenait au château, le reste de l'ameublement visible provient d’autres châteaux. Les pièces sont richement meublées : grands miroirs dont certains sont français, des gobelins flamands et français, des appliques murales de Venise, des meubles dorés, des poêles de toute beauté. Trois chambres sont consacrées à Joseph Haydn et l’on peut voir plus de cent copies des manuscrits originaux du grand-maître.

Nous terminons la journée à Pannonhalma. Après une promenade de découverte autour de l’abbaye, nous déjeunons à l’extérieur du camping-car tant il fait chaud ce soir. Seul un camping-car anglais nous tient compagnie. Quelques mots échangés dans la langue de Shakespeare …

Samedi 16 juillet 2005 haut de page

Nous visitons le monastère des bénédictins. Ils sont encore 70 moines à habiter l’édifice en partie transformée en école. La visite guidée est obligatoire mais toujours autant inutile pour nous!
Le monastère a été fondé en 996 ; il s’agrandira au fil des siècles mais ce n’est qu’au XIIIème siècle qu’il deviendra un centre d’enseignement secondaire. Le pape a visité l’abbaye en 1996.
La basilique et la crypte datent du XIIIème siècle. La chapelle St Benoît et le cloître gothique sont de l’époque du roi Mathias. Le déambulatoire, unique en Hongrie, conserve des parties médiévales. La bibliothèque et la tour du XIXème siècle sont de style néoclassique. Elle renferme le premier document écrit en hongrois. Les archives sont considérées comme la collection bénédictine la plus importante du monde.

Nous arrivons à Komarom qui est à la fois Hongroise et Slovaque : Komaron pour les Hongrois et Komarno pour les Slovaques. A l'époque où la Slovaquie appartenait encore à la Hongrie, ces deux villes situées l'une en face de l'autre, de part et d'autre du Danube, n'en faisaient qu'une. Elles formaient une agglomération fortifiée qui eut un grand rôle à jouer dans les guerres contre les Turcs et dans les insurrections de 1848-1849. Aujourd'hui, elle est scindée en deux parties, reliées par un pont ferroviaire et un pont routier.
L’après-midi est consacrée à la visite de la citadelle, au bord du Danube. Devant le peu de documents que nous avons de l’ouvrage, je demande un texte explicatif en allemand pour comprendre un tant soit peu l’histoire des fortifications. Lorsque le guide allemand apprend que nous sommes français, il s’empresse d’appeler une collègue qui parle notre langue et c’est ainsi que nous avons droit à une visite guidée individuelle et gratuite. La citadelle a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco mais elle n’est qu’au début de sa réfection et il y a encore beaucoup à faire.
Il fait toujours aussi chaud et beau et lorsque nous reprenons notre route, le long du Danube, nous croisons un Hymer français immatriculé dans l’Ardèche. Sûrement Michel et Solange, en Hongrie à la même époque que nous …

Avant d’arriver à Estergom, nous recherchons un bivouac pour la nuit au bord du fleuve mais les endroits sont peu accueillants. Accablés par la chaleur, nous rêvons d’une piscine et décidons donc de nous installer sur le camping d’Estergom. Quelle heureuse idée ! La catastrophe, pressentie depuis notre entrée en Hongrie, arrive alors que Gabriel arrête le camion devant l’accueil !
Plus moyen de repartir ; une fumée blanche s’échappe du tableau de bord. Alors que j’explique péniblement au patron du terrain qu’il est impossible de déplacer Cigalon ( trop lourd, direction assistée et neyman bloqués), des Hongrois viennent prêter main forte et en quelques instants seulement poussent le véhicule à l’intérieur du terrain. Heureusement que le terrain est presque plat …
Les heures qui suivent sont stressantes … pas moyen de joindre la France, ni sur le portable, ni par téléphone fixe ! Et il faudra toute ma ténacité et la générosité d’un Hongrois parlant à peu près l’allemand pour joindre l’assurance avec son portable. Nous voilà donc en repos forcé dans un pays où nous ne comprenons pas le moindre mot… Qui donc nous a dit qu’on y parlait couramment l’allemand ? Et bien non, pas dans cette région en tous les cas où les anciens parlent plutôt le russe.

Dimanche 17 juillet. haut de page

Nous mettons notre immobilisation forcée à profit pour visiter Estergom qui se révèle être une petite ville pleine de charme. C’est dans cette célèbre boucle du Danube que naquit la Hongrie. C’était la capitale de la couronne de Hongrie et la plus florissante des villes du pays jusqu’à l’invasion mongole en 1242. En 1920 à la suite du traité de Trianon et de ses conséquences sur les modifications de tracé des frontières de la Hongrie, Estergom se retrouve ville frontière, et perd une grande partie de son agglomération. Les combats et bombardements de la Seconde Guerre mondiale ne l'épargnent pas ; Esztergom a été une des villes les plus détruite de Hongrie.

L’immense basilique néoclassique, siège de l’archevêque, primat de Hongrie est magnifique. Nous y passons un long moment, profitant du coup de sa fraîcheur.

L’après-midi, nous allons faire un petit tour à la fête médiévale qui se tient non loin du camping, un bon moyen pour se plonger dans l’ambiance du pays même si nous ne comprenons rien.

Nous découvrons aussi les limites du téléphone portable dont le crédit se vide à grande vitesse et qui refuse obstinément d’accepter de nouvelles recharges. Même en ne l’utilisant que pour les appels entrants, les unités filent vite et depuis ce matin, nous avons consommé tout notre crédit et il est impossible de nous appeler. C’est donc le téléphone du camping qui prend le relais car les appels de l’assistance sont nombreux et suivis.

Nous profitons de la piscine. Au moins une consolation …

A l’assistance, j’ai demandé que le véhicule soit acheminé sur Budapest. Pas évident pour un Hongrois de comprendre qu’un camping-car ne se remorque pas comme une voiture. Le dépannage est prévu pour demain matin.

Lundi 18 juillet 2005 haut de page

Nous sommes prêts de bon matin lorsque nous voyons arriver ce qui va nous servir de dépanneuse … : un véhicule vétuste qui pèse sûrement moins que Cigalon, un chauffeur qui vaut le détour pour son look : barbe verte, collier de dents de requins … bref un Personnage qui de surcroît ne parle pas le moindre mot d’allemand ni d’anglais d’ailleurs … Le chargement du véhicule sur le plateau est difficile : treuil qui se casse, l’arrière de Cigalon qui racle la pelouse …avant de prendre la route.
Nous longeons la courbe du Danube dans un camion brin-quebalant conduit par un chauffeur qui alterne les conversations à la CB avec celles au portable, envoie des SMS, « glougloute » … du soda, heureusement !
Gabriel se veille les arbres car notre loustic n’a jamais dû transporter de camping-car. D’ailleurs l’embrayage de son camion commence à montrer de sérieux signes de faiblesse et au bout de 2h 30, nous abordons enfin les faubourgs de Budapest. Il est 12 heures ! Et comme les choses ne sont jamais simples, nous nous faisons arrêter par des policiers pour surcharge … à quelques centaines de mètres du garage seulement. Inspection en règle de nos cartes d’identité et PV pour le Hongrois ! A notre arrivée, on nous fait comprendre en allemand que la réparation ne pourra pas avoir lieu avant huit jours. Devant ma colère, le gérant finit par contacter un confrère, de l’autre côté de la ville. Encore une heure interminable de route, au milieu d’une circulation d’enfer pour finalement arriver dans la concession principale du pays où le directeur parle parfaitement le français. Cigalon est pris en charge par du personnel tout de blanc vêtu et à partir de là, tout va très vite : détection de la panne qui aurait pu être très grave puisque tout le circuit électrique sous le tableau de bord a fondu, réparation immédiate en remplaçant fil par fil tous ceux qui ont fondu et finalement nous pouvons quitter le garage à 17h30. Après un bref casse-croûte, nous décidons de quitter le pays encore dans la journée.
Il est 23h lorsque nous repassons la frontière autrichienne. Epuisés, nous passons la nuit non loin de Mayerling.

Mardi 19 juillet 2005 haut de page

Réveil relativement tôt car le parking mène au stade de foot et à des conteneurs de verre perdu ….Première étape : Melk, abbaye bénédictine. Elle est magnifique et symbolise l’épanouissement de l’art baroque en Autriche. Comme le temps est à la pluie, nous flânons de longs moments dans l’édifice dans lequel, depuis plus de 900 ans, des moines bénédictins prient et travaillent.
La façade est surmontée d’une réplique de la croix de Melk. St Pierre et St Paul encadrent l’entrée qui mène à la cour des prélats dont les toits sont décorés de statues représentant des prophètes. Au-dessus des toits se détache la coupole de l’église abbatiale.
Les appartements impériaux auxquels on accède par un escalier majestueux sont aujourd’hui aménagés en musée dans lequel oeuvres modernes et baroques se côtoient.
La salle des marbres autrefois réservée aux festins impressionne par ses colonnes en stuc rouge-brun imitant le marbre. On franchit la terrasse qui donne directement sur les deux clochers et la coupole de l’église abbatiale avant d’entrer dans la bibliothèque. La fresque de Paul Troger est de toute beauté. Au centre une femme tenant un livre à la main est entourée d’anges représentant les 4 vertus cardinales : la Prudence, la Justice, le Courage et la Tempérance. Le bibliothèque compte environ 100 000 volumes et 2 000 manuscrits.
L’église de style baroque est richement décorée. Derrière le maître autel trônent St Pierre et St Paul qui se tendent la main en signe d’adieu car leur dernier chemin les attend. Nous passons un long moment à écouter des morceaux d’orgue dans l’église. En sortant, nous découvrons un escalier en colimaçon de toute beauté.

Nous faisons un petit tour dans le jardin jusqu’au pavillon mais les gouttes de pluie écourtent notre promenade. Nous reprenons notre route par les départementales jusqu’à Linz où nous faisons halte pour acheter la spécialité locale : la tarte de Linz, sorte de tarte à la confiture. Nous passons la nuit à la frontière allemande, sur une aire de service privée.

Mercredi 20 juillet 2005 haut de page

Retour anticipé à la maison juste le temps de laver le linge et de remettre le jardin en état car nous avons déjà choisi notre prochaine destination : la Bretagne !

Pour ne pas rester sur une idée négative de ce beau pays qu'est la Hongrie, nous y reviendront bientôt.