Documents consultés
¨ Guide vert Michelin : Allemagne
¨ Le net ( sites divers dont sites de c-caristes + Trier )
¨ Guide officiel 2001 des étapes touristiques camping-cars
( « code postal » allemand = 67 … pour la vallée
du Rhin – 56 … pour la vallée de la Moselle )
¨ Cartes Michelin n° 417 et 419
¨ Pour en savoir plus : (sites non consultés)
www.rlp-info.de
www.rheinland-info.de
www.romantic-rhine.com
www.burgen-am-rhein.de
www.loreley-touristik.de
www.talderloreley.de
www.koblenz.de
www.koeln.de
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¨ L'Office National Allemand du Tourisme se situe au 2e étage
du 47 Avenue de l'Opéra, 75002 Paris. Il est ouvert du lundi au
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www.germany-tourism.de pour les pages en anglais
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¨ L'Allemagne faisant partie des pays ayant signé les accords
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suffit. Les enfants doivent disposer d'une pièce d'identité
ou figurer sur le passeport d'un des parents. Un passeport français,
même périmé depuis moins de 5 ans est éga-lement
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La vaccination doit avoir lieu entre 12 mois et 30 jours avant le passage
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Légende
de la Loreleï
En amont de Coblence, où le Rhin roule ses flots tumultueux entre
une double barrière de col-lines plantées de vignes, un
rocher abrupt élève vers le ciel sa tête orgueilleuse
: c'est le rocher de Lorelei, rendu populaire par la légende et
chanté par Heine. Quand un bateau s'avance en glissant sur les
flots, à la nuit tombante, le pilote jette des regards apeurés
vers le formidable sommet rocheux. Tels de petits marmots bavards, les
vagues minuscules et toujours en mouvement se racontent dans un doux murmure
des histoires merveilleuses. Là-haut, perchée sur la croupe
grisâtre, vêtue de roses et couronnée d'étoiles,
la légende balbutie un étrange conte : elle parle de la
jolie nymphe perfide qui venait autrefois s'asseoir sur le rocher, chantant
de douces mélodies de sirène, jusqu'au jour où une
triste aventure l'en chassa pour toujours.
Il y a bien longtemps de cela ! L'histoire est-elle vraie ? Qui le sait
?
En ce temps-là, quand la nuit sombre étendait ses voiles
sur les vignobles et que sa morne et pâle compagne la lune faisait
un pont d'argent dessiné de mille arabesques brillantes sur les
flots d'or vert, le rocher retentissait du son d'un chant merveilleux,
tandis qu'une femme d'une admirable beauté apparaissait sur son
sommet. Sa chevelure d'or, véritable manteau royal, se déroulait
sur ses luxuriantes épaules et venait se mourir en gracieuses ondes
sur la somptueuse robe blanche qui semblait envelopper ses formes superbes
d'un nuage lumineux.
Malheur au batelier dont les rames le portaient près du rocher
à cette heure où les yeux las se ferment au jour tandis
que les cœurs s'ouvrent à l'amour. Comme autrefois Ulysse
errant, il était fasciné par le chant séducteur.
Cette voluptueuse musique lui faisait oublier le présent et son
œil, aveuglé, comme son âme, perdait de vue remous et
écueils. Cependant cette res-plendissante femme, éblouissante
comme une fleur dans sa beauté épanouie, était assise
sur un tombeau. Quand le malheureux nocher fasciné voguait vers
elle, rêvant déjà de la possé-der, les flots
jaloux aspiraient sa barque et la précipitaient traîtreusement
au dernier moment contre le rocher. Et le sombre bloc, semblable à
la montagne d'aimant du pôle Nord, brisait sans pitié, en
mille morceaux, le navire contre ses parois résistantes.
Le murmure furieux du Rhin couvrait les cris de mort de la victime. Et
jamais plus on ne voyait le malheureux.
Quant à la vierge que personne n'avait encore aperçue de
près, elle continuait à jeter dans la nuit, tous les soirs,
son chant doux et tentateur, jusqu'à ce que la nuit s'effaçât
sous les baisers roses de l'aurore et que l'astre brillant du jour chassât
des vallées des gris brouillards du matin.
Ronald était un adolescent fier et hautain, le plus hardi guerrier
à la cour de son père le comte palatin du Rhin. Il entendit
un jour parler de cette femme belle comme une déesse. Son cœur
brûlait du désir de la contempler. Il n'avait pas encore
vu la vierge et il l'adorait déjà à la folie.
Il s'éloigna de la cour, comme s'il se rendait à la chasse.
Mais en réalité il s'était embarqué sur le
bateau d'un vieux marinier plein d'expérience qui devait le conduire
tout droit au rocher. La vallée du Rhin était enveloppée
par les sombres voiles du crépuscule quand l'esquif s'approcha
du colosse de pierre.
Le soleil couchant a déjà disparu derrière les montagnes.
La nuit étend ses voiles de deuil sur leurs sommets baignés
dans l'ombre. Et une flamme tremblotante apparaît au bleu firma-ment:
c'est l'étoile du soir, Vénus. C'est l'ange gardien du jeune
téméraire qui l'a fait appa-raître tout en haut de
la voûte céleste, comme un avertissement à sa folie
aveugle.
Il regarde vers le ciel, charmé un instant. Un léger cri
s'échappe de la poitrine de son vieux guide assis à ses
côtés.
" Lorelei, murmure-t-il avec effroi, la voyez vous, l'enchanteresse
? "
Mais le jeune chevalier reste muet. Déjà il l'a aperçue
et il ne peut contenir une exclamation de surprise. Les yeux démesurément
ouverts, il regarde fixement vers la hauteur. Lorelei y est assise. Oui,
c'est bien elle. On dirait l'image resplendissante d'une déesse
dans un cadre sombre. Une fleur merveilleuse à l'arôme pénétrant,
qui fleurirait sur des décombres. C'était bien sa chevelure
aux boucles d'or, sa robe de lin aux reflets éclatants.
Assise sur la falaise, elle peigne sa toison dorée. Une lueur entoure
sa belle tête dévoilant sa grâce et son charme malgré
l'éloignement et la nuit. Ses grands yeux veloutés sont
pleins de douce rêverie, ses joues colorées du plus pur incarnat
semblent s'offrir au baiser, en leur somptueuse magie, et ses lèvres,
tel un fruit gonflé de sève, d'un rouge éclatant
de chairs fraîchement coupées, s'entrouvrent, laissant libre
cours aux chants et aux mélopées. Et voilà qu'une
mélodie fait vibrer le silence nocturne, émouvante et plaintive,
attirante et captivante comme le chant mélodieux du rossignol en
une calme nuit d'été.
De nouveau, c'est le silence... Elle est assise là-haut, tranquille
et pensive, laissant se perdre ses regards dans le lointain crépusculaire.
Puis elle jette les yeux dans la vallée, vers le fleuve, et son
regard rencontre celui du jeune adolescent qu'elle a fasciné, pénétrant
jusqu'au fond de son âme, comme un rayon ardent, pour y aviver le
brasier incandescent de la passion.
L'infortuné frémit légèrement. Les yeux ne
peuvent se détacher des traits de l'infernale beauté et
s'enivrent aux nectars trompeurs de l'amour. Rocher, courant, tout se
fond, s'estompe avec le ciel énorme, il ne voit plus qu'une seule
chose : cette femme assise au bord du précipice, son sein blanc
qui palpite, les deux purs saphirs de ses yeux. Il lui semble que la barque
s'avance trop lentement à son gré : il est incapable de
rester dans l'esquif. Il croit entendre sa voix, d'une harmonie indicible
et tentatrice. Le feu qui embrase ses sens devient une fournaise incandescente.
Comme un poulain échappé, il se jette par dessus bord. La
rive l'appelle.
" Lore ! "
Son cri d'amour se meurt en un appel plein d'angoisse que le gouffre engloutit.
L'écho porta sa plainte jusqu'aux rochers. Les flots soupirèrent
et léchèrent avec compassion la dépouille de l'infortuné.
Quant au vieux batelier, il poussa un soupir douloureux et se signa. Au
même instant un éclair déchira les nuages amoncelés
et un coup de tonnerre étouffé gronda derrière les
montagnes. Tout en bas, les vagues murmuraient doucement tandis que, sur
le sommet, le chant mystérieux de Lorelei retentissait à
nouveau, mais cette fois triste et semblable à un soupir.
Le comte palatin ne tarda pas à apprendre la funèbre nouvelle.
Son cœur paternel fut empli de douleur et de colère. Il ordonna
qu'on s'emparât de la traîtresse sorcière, morte ou
vive. L'après-midi du lendemain, un bateau rapide, armé
d'un puissant équipage, descendit le Rhin. Quatre bateliers tenaient
les rames, endurcis au métier et brunis par les autans. L'œil
sombre du capitaine, sous ses sourcils en broussailles, contemple sévèrement
le rocher qui émerge dans le lointain, sombre et muet. Le deuil
et l'exaspération ont marqué de leur empreinte le visage
de cet homme aux larges épaules. Il avait imploré la grâce
de pouvoir précipiter la séductrice du haut du rocher dans
les tourbillons du fleuve, afin qu'elle y trouvât une mort certaine.
Car ses artifices, avait-il dit, Pourraient servir à la prisonnière
pour s'évader des chaînes et des cachots. Le comte palatin
avait consenti à ce plan de vengeance.
Les premières ombres du crépuscule enveloppaient peu à
peu, timidement, la terre assoupie. Des hommes armés avaient cerné
le rocher. Le chef, accompagné de trois courageux guerriers, gravit
avec peine les flancs abrupts. Le sommet était baigné dans
une nue de lumière et d'or. Les hommes prenaient cette lueur pour
le rouge du couchant. Mais c'était une magique phosphorescence
enveloppant la vierge : elle apparut au même instant sur le bord
de la falaise. Elle s'y installa, songeuse, et commença à
peigner les flots dorés de sa chevelure avec un peigne d'or. Puis
elle détacha un collier de perles de son sein et sa main étroite
et blanche fixa complaisamment, d'un geste plein de coquetterie, le bijou
dans les boucles de son front. Mais voilà qu'elle aperçoit
les hommes menaçants. Un nuage de colère se répand
sur ses traits.
" Que viennent chercher les faibles fils de la terre sur ces hauteurs
? " dit-elle, tandis que ses lèvres fleuries de roses écarlates
se meuvent avec mépris.
" C'est toi que nous cherchons, sorcière ! " s'écrie
le chef en fureur, et, riant ironiquement, il ajoute: " Oh, toi,
pour te précipiter dans le gouffre profond de ce fleuve ! "
Un éclat de rire perlé fusa, faisant retentir les montagnes
d'alentour d'un gracieux écho. " Oh ! Le Rhin va venir lui-même
me chercher ! " crie la vierge. Et puis elle se penche sur l'abîme
ouvert, aussi bas qu'elle peut. Elle arrache de son front le collier qui
l'orne et le lance dans les flots, triomphante. De ses lèvres s'échappe
un chant de victoire :
" Vite, vite, mon père !
À ta fille chérie envoie tes blancs chevaux !
Sur le flot que j'espère
Je voudrais chevaucher et par monts et par vaux ! "
Ô miracle ! Une tempête s'élève, le Rhin s'enfle
en bouillonnant, une écume blanche comme neige recouvre les rives
du fleuve qui se gonfle. Deux vagues à la tête couronnée
de mousse, tels deux blancs coursiers, se dressent des profondeurs jusqu'au
sommet du rocher et emportent la naïade gracieuse dans leur caressant
remous. Et elles déferlent en écumant de joie par dessus
sa tête.
Épouvantés, les envoyés revinrent chez le comte palatin
et lui racontèrent avec embarras cette étrange aventure.
Ronald fut beaucoup pleuré. On enterra son corps que l'onde compatissante
avait jeté sur la rive: le convoi funèbre fut suivi par
une foule immense poussant des cris de douleur.
Depuis ce jour on ne revit jamais plus Lorelei.
Et pourtant, quand la nuit sombre étend ses voiles sur les collines
couvertes de vignes, quand sa morne et pâle compagne la lune dessine
sur les flots verts un pont d'argent aux mille ara-besques chatoyantes,
une étrange voix de femme retentit sur le rocher, douce et plaintive,
séductrice et captivante comme le chant harmonieux du rossignol
dans une chaude et calme nuit d'été.
Elle est partie, Lorelei ! Mais son charme magique est resté parmi
nous.
Tu l'aperçois, ô voyageur, dans les yeux brillants des belles
filles du Rhin ; il se niche dans les fossettes gracieuses de leurs joues
purpurines ; il sommeille dans le pli de leurs lèvres char-nues,
dont le rouge sensuel semble appeler le baiser.
Tu en éprouveras la puissance sur les rives du grand fleuve : il
t'abreuvera de douces joies et d'enivrants bonheurs. Cuirasse ton cœur,
arme ta volonté, voile tes regards.
Écoute l'avertissement
d'un sage poète rhénan:
" Oh mon fils ! Oh mon fils, prends bien garde aux bords du Rhin
! "
Elle est partie, Lorelei ! Mais son charme magique est resté parmi
nous.
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