Sommaire Meuse 2005
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Meuse Ascension 2005
A notre arrivée, l’aire de Stenay est déjà bien occupée et nous nous installons en bout de parking en bordure de pelouse, le long du port de plaisance.
L’aire ressemble plus à un mini camping. On y trouve même une bibliothèque laissée sous la responsabilité des camping-caristes et des plaisanciers.
Cette petite bourgade meusienne est bien déserte et beaucoup de maisons sont à vendre. Une ancienne caserne de Vauban a été transformée en immeuble d’habitation. C’est curieux mais très joli. La place du village est vaste, ponctuée en son milieu par un kiosque à musique. L’ancien moulin à eau a été transformé en maison d’habitation
Nous repérons le musée de la bière mais il est trop tard pour la visite et nous nous contentons pour ce soir de faire un tour dans le petit jardin à l’arrière. Ici on trouve toutes les plantes qui peuvent entrer dans la composition d’une bière.
Le musée européen de la bière est installé dans un ancien bâtiment militaire, construit en 1542 sur l’ordre de François Ier.
On trouve déjà des traces de ce breuvage en Mésopotamie et en Egypte.
La fabrication de la bière commence par la torréfaction de l’orge pour obtenir du malt. Cette transformation se fait en plusieurs étapes : l’orge est tout d’abord mise en dormance durant 2 mois afin de la sécher puis on passe à l’étape de la trempe qui consiste à l’humidifier durant 2 jours de manière à ce qu’elle germe. Cette transformation se termine par le touraillage, opération qui consiste à sécher l’orge de manière à conserver le sucre. Cette étape dure 8 jours et produit du malt de couleur plus ou moins foncée selon la température de chauffe. Puis on passe au brassage proprement dit.
Au XXème siècle le brassage s’automatise avec l’arrivée de la machine à vapeur. Trois cuves étincelantes en cuivre trônent d’ailleurs au 1er étage.
Au même niveau, la brasserie alsacienne de l’Ancre a été reconstituée.
L’exposition occupe trois étages du bâtiment et une partie des salles est consacrée à la publicité autour du thème de la bière : sous bocks, verres et bocks, étiquettes, plaques en métal, objets de décoration.
Nous découvrons avec amusement le premier distributeur de bière créé en 1900 à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris.
L’entrée de la citadelle de Montmédy se fait par un pont-levis.
La ville haute de Montmédy, construite à la Renaissance et transformée par Vauban, a conservé ses remparts.
L’entrée à la citadelle englobe également celle aux deux musées logés dans les entrailles du monument : le musée des fortifications et le musée de Jules Bastien-Lepage, peintre meusien du XIXème siècle. La visite du musée des fortifications se révèle intéressante. Les maquettes reconstituent bien l’évolution des ouvrages défensifs des camps romains aux places fortes du XVIIIème siècle.
Lorsque nous commençons notre promenade sur les remparts, la pluie a cessé mais le ciel est encore chargé et la vue sur Montmédy-le-Bas ainsi que sur la vallée du Chiers est assombrie par de nombreux nuages qui ne cessent d’ailleurs de jouer à cache-cache avec le soleil. Par temps clair, on devrait apercevoir du bastion Notre-Dame, la Belgique, distante de 7 km.
La citadelle de forme triangulaire est composée de sept bastions reliés par des courtines.
Dans ses murailles, les casemates construites après la guerre de 1870, constituées de grandes pièces sont encore visibles ainsi que deux fours à pain géants.
Après notre balade sur les remparts, nous visitons l’église Saint Martin reconstruite au XVIIIème siècle. Elle est en cours de restauration et il y a encore beaucoup de travaux à réaliser.
Un petit tour dans la ville haute nous révèle une ville plutôt à l’abandon. Seules quelques maisons ont été restaurées, visiblement par des Néerlandais. Les autres sont en train de s’abîmer faute d’entretien.
Matin brumeux lorsque nous arrivons à Orval situé au bord d’un joli petit étang. De l’autre côté, les forges.
En 1529, l’empereur Charles Quint autorisa les moines à établir une forge à côté de l’abbaye. Le charbon de bois, utilisé comme combustible était fabriqué dans la forêt alentour par les charbonniers. La minette était extraite dans la région et l’eau ne manquait pas.
L’abbaye fondée en 1070 par des bénédictins venus d’Italie est devenue cistercienne en 1132. Lors de la guerre de 30 ans, elle est pillée et incendiée. En 1760, la communauté d’Orval retrouve sa vigueur et construit d’Orval II qui sera elle-même incendiée lors de la révolution.
Nous commençons par l’apothicairerie devant laquelle s’étend un beau jardin de curé. Elle est construite à l’emplacement de l’église primitive.
La visite est ponctuée de panneaux explicatifs. Pour Orval II, il est encore possible de s’imaginer une abbaye cistercienne car il reste encore une partie des murs extérieurs de l’église abbatiale.
Autour du cloître, à ciel ouvert, se répartissent les pièces habituelles dont la salle du chapitre avec ses trois ouvertures. Au dessus, le dortoir se devine grâce à quelques pans de mur.
Il commence à pleuvoir et malgré notre équipement, nous sommes obligés de nous réfugier dans le musée où nous découvrons les différentes étapes de la construction d’Orval, ainsi que des pièces de l’église primitive tel des clefs de voûte et des têtes de chapiteau.
Nous terminons par la visite extérieure d’Orval III encore habitée par des moines avant d’aller déjeuner à l’auberge de l’Ange Gardien, histoire de goûter les spécialités locales et de nous imprégner de l’ambiance belge.
Les plats servis sont copieux et appétissants. Gabriel apprécie la bière locale caractérisée par son goût amer dû à la dose importante ajoutée de houblon.

Nous nous arrêtons à Notre Dame d’Avioth, la basilique des champs, édifice de belle taille au milieu d’un petit village rural !

Au XIIème siècle, une statue miraculeuse de la Vierge est à l’origine de sa construction d’une chapelle primitive. Au cours des siècles, pour accueillir la foule de pèlerins, il a fallu l’agrandir. Ce n’est qu’en 1993 que J.Paul II a consacré l’église en basilique mineure.

Notre regard est attiré par les nombreuses et grandes gargouilles qui ornent les façades des toits.
De même, nous découvrons attenant à l’église, une construction de style flamboyant bien curieuse et unique en France dont un moulage est visible à Paris, au musée des monuments historiques : la Recevresse qui servait à recevoir les offrandes des pèlerins qui n’entraient pas à l’église.
Le portail est orné de 70 figures.
A l’intérieur, on admire de nombreuses statues polychromes
A Dugny, nous nous arrêtons pour admirer l’église romane fortifiée. Massive, carrée, elle s’aperçoit de loin. Elle serait la plus ancienne église fortifiée de la région.
L'église de la Nativité de la Sainte Vierge a été bâtie au XIIème siècle. Son clocher est chapeauté d’un hourd du XVIème siècle encore en bon état, système défensif qui permettait de tirer verticalement sur l’ennemi à travers des orifices pratiqués dans le sol du hourd. Refermées après les tirs, ces trappes mettaient à l’abri les tireurs.
Au fort de Douaumont, il fait gris, le ciel est à l’image de l’édifice que nous allons visiter. A l’extérieur, peu de choses visibles si ce ne sont les tourelles qui émergent des collines à présent aseptisée, engazonnées et quelques meurtrières.
Construit en 1885 sur le point culminant des côtes de Meuse, le Fort de Douaumont est le plus grand fort de la région de Verdun en 1914. Il peut alors accueillir jusqu’à 635 hommes dans le casernement équipé de deux citernes d’eau, d’une boulangerie, de cuisines, d’une infirmerie et d’un dépôt de munitions. C’est la seule forteresse à pouvoir résister aux obus de 400 millimètres grâce à des murs de 2,50 mètres d’épaisseur et un long réseau de galeries souterraines qui permettent de se déplacer d’un côté à l’autre de la citadelle.
Les murs, recouverts de vert de gris, suintent l’humidité. Tous les objets en fer sont rouillés. Et pourtant les soldats devaient être ici bien mieux que dehors dans les tranchées, à l’abri direct des intempéries et jouissant de certains éléments de confort comme les toilettes, les douches….
A l’endroit où une explosion a eu lieu, ensevelissant des soldats allemands, une chapelle a été érigée. Sur les murs l’on retrouve des graffitis, témoins de l’ennui des soldats en attente pendant de longues heures.
Notre prochaine étape s’arrête à l’Ossuaire, une énorme nécropole en béton armé. Le monument fut créé après la bataille de Verdun sur l’initiative de Pétain. L’édifice se compose d’une haute tour en forme d’obus de 46 mètres sur un cloître long de 137 mètres.
Dans le cloître, les 46 tombeaux contiennent les ossements de quelques soldats. Les autres, près de 130.000 soldats inconnus français et allemands reposent dans des cuves. Du sol au plafond, sont gravés les noms, les dates de naissance et de décès des 16 142 soldats qui ont été identifiés. La lumière du jour filtrée par des carreaux rougeâtres crée une ambiance chaude et intimiste.
Nous gravissons la haute tour de 46 mètres. Au sommet, nous arrivons dans la salle du bourdon, énorme cloche qui résonne aux cérémonies importantes et le phare, lanterne des morts, qui rayonne sur le champ de bataille.
La vue s’étend sur l’immense cimetière militaire qui abrite les 16.142 tombes de soldats identifiés. Les croix sont de couleurs différentes : blanches pour les vainqueurs, noires pour les vaincus. De même leur forme change selon leur religion. Mais chaque tombe, sans distinction, est fleurie d’un petit rosier.
En prenant les tombes des musulmans dirigées vers l’est en photos, mon appareil tombe en panne ! Rageant ! Cette fois-ci, pas question de courir chez le photographe comme à Seumur en Auxois ! Heureusement que Gabriel a son appareil numérique !
Nous poursuivons notre route vers le village détruit de Douaumont. Les usoirs d’une cinquantaine de maisons sont matérialisés au sol par du pavage.
Une des fontaines de la Grande Rue et l'emplacement de la Mairie ont été symbolisés par un monolithe en pierre à leur emplacement original.
En 1916, le village a été violemment bombardé. Les habitants fuient et laissent tous leurs biens derrière eux. A leur retour, il ne subsiste qu’un champ de ruines ! Le seul bâtiment qui a été construit sur les lieux depuis est la chapelle, érigée à l’emplacement de l’ancienne église.
Tout le champ de bataille autour de Douaumont est traversé par des tranchées.
Dernier arrêt à Woël pour voir la petite église construite au XIIème siècle. La tour clocher est fortifiée tandis que le porche d’entrée a été reconstruit dans un style gothique flamboyant.