Sommaire Italie 2004
Photos commentées
Infos pratiques
Accueil
Sommaire voyages à l'étranger
Sommaire Italie 2004
Photos commentées
Infos pratiques
Accueil
Sommaire voyages à l'étranger

 

 

 

 

 

 

 

Italie 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Samedi 3 juillet 2004 : Gerstheim – Côme (296 km jusqu’à Airolo)

 

Peu de circulation sur l’autoroute allemande et la traversée de la Suisse se fait sans difficultés. Après le tunnel du Saint Gothard -17 kilomètres de circulation fluide - nous quittons l’autoroute à Lugano pour rejoindre la rive nord du lac et de là atteindre la rive ouest du lac de Côme. La route sinueuse et très étroite est magnifique. La circulation y est intense. Il y a peu de place pour s’arrêter sur ces rives très escarpées occupées en grande partie par de magnifiques demeures d’une autre époque. Nous passons donc une nuit tranquille au camping de Côme.

 

Dimanche 4 juillet 2004 : Côme - Bogliasco

 

A Côme, nous découvrons le style lombard à travers une multitude de palais, pas toujours en bon état. C’est curieux : les églises, les riches palais et les modestes maisons se côtoient étroitement comme si vie religieuse et vie civile ne faisaient qu’un.

L’église San Fedele, de style roman lombard du 12ème siècle est coincée entre des maisons dont certaines sont à encorbellements. La rose centrale date du 16ème siècle alors que la façade a totalement été refaite en 1914. Quant au clocher, il a été rebâti au 13ème siècle après avoir été démoli par un tremblement de terre.

Le monument le plus beau de Côme est le Duomo, commencé à la fin du 14ème siècle, complété sous la Renaissance et terminé au 18ème siècle par l’ajout de la coupole due à Juvara. La façade avant de 1484, œuvre des frères Rodari se distingue particulièrement par le nombre important de statuettes; les plus grandes sont celles de Pline le Jeune et Pline l’Ancien. Le portail nord est également très richement sculpté. Nous ne visitons pas l’intérieur car c’est l’heure de la messe.
Accolé directement au duomo, le palais du Broletto du XIIIème siècle sert de salle d’exposition.

Le lac tout proche du quartier historique donne un air de vacances à la petite cité lombarde.

Lorsque nous quittons Côme, il fait lourd et l’orage n’est pas loin. Nous filons sur Gênes par la nationale mais à Mignalego, un panneau de limitation de hauteur nous oblige à prendre l’autoroute. Curieuse autoroute … qui ressemble plus à une nationale à deux voies en sens unique. Et toute en pente et en virages plutôt serrés ! Le telma aurait été le bienvenu !!!

Nous traversons Gênes où il y a beaucoup de circulation jusqu’au camping de Bogliasco, perché sur une colline. Pour rejoindre le village, il faut prendre un chemin qui serpente entre jardins et maisons; la pente est raide, très raide et la remontée s’annonce difficile. L’effort ne vaut pas vraiment la peine car Bogliasco est sans charme; à part la petite église de style baroque, il n’y a rien à voir.

 

Lundi 5 juillet 2004 : Gênes – Monterosso all mare (113 km)

 

Retour à Gênes, le port le plus important de l’Italie qui s’étend sur plus de 30 km de côtes. La ville a marqué sa puissance dès le IIème siècle grâce à sa flotte qui a anéanti les armées sarrasines. Au 14ème siècle, elle se développe grâce au commerce des marchandises précieuses et de l’alun servant à fixer les couleurs dont elle a le monopole. Le déclin commercial de la ville après sa destruction en 1684 par Louis XIV est remplacé par une intense activité culturelle et artistique. C’est à cette époque que l’on voit apparaître de nombreux palais et églises.

Nous trouvons sans peine le grand parking du « Feriale Internationale ». Des gens du voyage sont installés dans un coin. De grandes avenues très animées et circulées nous mènent aux quartiers historiques et moyenâgeux de la ville. Ça grimpe … Nous flânons au gré des pancartes explicatives qu’on trouve devant chaque lieu remarquable. Nous suivons d’innombrables ruelles débouchant régulièrement sur de petites places ombragées mais toujours vivantes. Cela nous permet de profiter d’un peu de fraîcheur car aujourd’hui le soleil tape !

Le palais ducal (1778) en impose par sa façade monumentale. Les autres palais qui enserrent la piazza Ferrari ne sont pas moins impressionnants. Lorsqu’on entre dans les petites ruelles, les bâtiments deviennent beaucoup plus modestes mais gagnent en charme. Le baroque génois a un petit air d’Orient avec ses fenêtres « en pointe ».

L’église San Maddalena est sûrement la plus célèbre car elle est située au cœur du quartier des tisseurs. Au XVIIIème siècle, en effet, les Génois tissaient le velours, fabriquaient les baldaquins et leur art était connu dans tout le bassin méditerranéen.

Un peu en retrait du centre historique, nous pénétrons dans la via Garibaldi. A l’origine, la rue était fermée à ses deux extrémités. Vers le milieu du XVIème siècle, quelques familles de la haute bourgeoisie décident de s’y installer et font édifier de somptueux palais. Si les façades sont belles, souvent décorées de trompe-l’œil, les cours intérieures n’en sont pas moins intéressantes. Celle du palais Doria Tursi ( actuel hôtel de ville) est ceinte de deux galeries d’arcades. Le palais rouge se reconnaît à sa façade pourpre.

Nous gagnons l’ancien port qui a pour toile de fond l’admirable Palais San Giorgio du 13ème siècle et ses trompe-l’œil colorés. Complètement refait en 1992 à l’occasion des Colombiades, il s’étend autour du Bigo, sorte de grue, œuvre de Renzo Piano. A coté de l’Acquario, le plus grand aquarium européen, mouille le magnifique bateau de pirates avec Jupiter en figure de proue qui a servi au tournage du film Pirates de Polanski.

Pour ne pas trop perdre de temps dans une trattoria, nous décidons de déjeuner directement sur le port d’une "focaccia au fromage", plat typique de la cuisine ligure qui ressemble un peu à une fougasse provençale. C’est très bon.

Nous quittons Gênes après avoir acheté un pandolce, spécialité locale qui ressemble à un gros cake fourré aux fruits confits ! Un peu « étouffe-chrétien » quand même !

Pour rejoindre Monterosso all Mare, nous longeons le bord de mer par la Riviera du Levante. Belle route. Après La Spézia, nous entrons dans les Cinque Terre, inscrites sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. La route traverse des paysages magnifiques. Situées sur les côtes abruptes de la Riviera ligure, les terres ont été transformées en vignobles. Monterosso est le premier village des Cinque Terre qui, comme son nom l’indique, en compte cinq. Les autres sont plus difficiles à atteindre en camping-car. Jusqu’à peu, pour atteindre l’un des cinq villages, il fallait emprunter un bateau, un sentier ou le train qui passe par des tunnels creusés dans la roche. Nous plongeons donc sur Monterosso où la seule possibilité de se garer est le grand parking payant en bordure de mer. Heureusement à l’heure de la sieste, il n’y a guère de voitures dans le village car la traversée aurait été problématique. Impossible de se croiser ! Nous découvrons le petit village de pêcheurs qui s’étend de part et d’autre de la voie ferrée. Très régulièrement, un train crache son flot de touristes.

 

Mardi 6 juillet 2004 : Monterosso all mare – Marina di Massa (93 km) haut de page

 

Nous en profitons pour prendre notre premier bain italien. L’eau est encore fraîche en ce début de saison et la plage pas très propre. Avant le déjeuner, nous parcourons les ruelles pittoresques avec ses maisons enchevêtrées et dans des jardinets nous découvrons les fameux citronniers qui font la réputation de Monterosso et avec lesquels on fabrique de la liqueur. Nous attendons le moment de la sieste pour reprendre la route.

Sur la route de Pise, nous découvrons, le sanctuaire de Soviore du XVIIème siècle que notre guide vert ne mentionne pas. L’église de style baroque est construite directement sur la roche en partie visible dans l’église sous une vitre. Couleurs et peintures intérieures sont plutôt défraîchies.

Nous prenons la direction de Carrare pour trouver une place en bordure de mer mais tout stationnement nocturne y est interdit et finissons donc notre journée dans un camping à Marina di Massa.

 

Mercredi 7 juillet 2004 – Marina di Massa – Carrare – Pise (87 km) haut de page

 

Il fait très chaud - 39°- lorsque nous quittons la Ligure pour entrer en Toscane. Prochaine étape : Carrare, la ville du marbre blanc, au pied des montagnes apuanes. Même avant d’y arriver, nous apercevons des collines qui semblent recouvertes de neige. Plus nous approchons de l’entrée de la ville, plus nous croisons des camions qui transportent d’énormes blocs de marbre. Carrare est une ville sale avec peu de charme si ce n’est l’omniprésence du marbre ! Tout est en marbre, y compris les bordures des trottoirs.

Dans un petit square, une grosse boule de marbre flotte dans une fontaine grâce à la pression de l’eau.

Un peu plus loin, la cathédrale du XIème siècle laisse présager ce qu’est le style pisan. Elle est surtout remarquable par sa grande rosace sculptée tout en marbre entourée d’une loggia. La statue de Michel-Ange sur le côté du Duomo rappelle que le grand peintre lombard a vécu ici.

Le palais des Cariatides du XVIIIème, après avoir eu plusieurs fonctions est actuellement le siège d’une banque. Les statues du 1er étage représentent les quatre saisons.

Avant de repartir, nous décidons de monter aux carrières malgré les indications de notre guide qui précise que la route d’accès est relativement étroite et encombrée par les camions. Des carrières en activité et des magasins de vente s’étendent de chaque côté de la route. Nous nous arrêtons afin d’acheter quelques souvenirs. Puis après un dernier tour dans une carrière pour ramasser un morceau de marbre, nous rebroussons chemin et terminons notre étape du jour sur l’aire de service de Pise.

 

Jeudi 8 juillet 2004 : Pise – Lucca (31 km) haut de page

 

C’est de bon matin, alors que les touristes ne sont pas encore arrivés que nous allons visiter Pise. Le soleil est caché et cela rend cette visite matinale d’autant plus agréable. Nous prenons immédiatement nos billets pour les monuments du campo dei miracolei et en priorité celui pour la tour penchée ( torre pendente - en fait le campanile de la cathédrale) car les entrées sont limitées. Environ 300 marches toutes en pente nous mènent au sommet. Nous trouvons la montée bien moins difficile que celle de l’Arc de triomphe mais elle reste néanmoins physique. Construite en 1173, la tour mesure 60 m de haut et pèse la bagatelle de 14 500 tonnes. Elle se présente comme un cylindre creux formé de deux murs en marbre qui abritent les escaliers. Les murs mesurent 4 m à la base et 2,70 m au sommet. Entre le moment où les fondations ont été mises en place et la construction du troisième niveau, 5 ans plus tard, le sous-sol de la partie sud s’est affaissé sur environ 17 cm. On a essayé à plusieurs reprises de redresser l’édifice par différentes techniques mais on n’a fait qu’augmenter son inclinaison. En 1990, des travaux ont été nécessaires pour rétablir l’inclinaison et permettre à nouveau l’accès au public. A noter que Galilée originaire de Pise a fait ses premières expériences en haut de la tour. Arrivés au sommet, nous avons droit à la sonnerie des cloches qui curieusement déclenche les premières gouttes de la matinée mais l’orage attendu depuis la veille n’éclate toujours pas ! La vue s’étend sur tout le champ des miracles et au-delà sur Pise ceinte de ses remparts. La descente est bien plus rapide que la montée mais la prudence est de mise car nos chaussures légères glissent facilement sur l’escalier de marbre usé par les nombreux pas.

Nous poursuivons notre découverte par le camposanto, le cimetière. C’est au début du XIIIème siècle que la décision a été prise de créer une sorte de panthéon des hommes célèbres. Le camposanto se présente sous forme d’un quadrilatère en marbre construit autour d’un jardin intérieur entouré de baies gothiques ce qui lui donne l’air d’un cloître gigantesque pavé de plus de 600 pierres tombales et meublé d’une centaine de sarcophages récupérés sur le site même du campo. Ceci prouve l’existence d’une nécropole étrusco-romaine. Les murs étaient ornés de fresques détruites lors des bombardements de 1944 par le plomb du toit qui a fondu sur le mur. On a réussi à récupérer trois sinopies ( ébauches de dessins ) réalisées sous la fresque elle-même. Elles ont été réinstallées sur place grâce à une technique de collage. La plus importante, appelée « Triomphe de la Mort », de Buffalmacco, met en scène la mort qui se promène au milieu des vivants et en particulier de la jeunesse insouciante qu’elle déteste. Trois cavaliers représentent trois personnages connus : le tyran de Luques ( avec le faucon ), le roi Louis IV de Bavière ( avec la barbe ), le seigneur de Pise ( celui qui se bouche le nez ). Dans le bas du tableau, trois cercueils symbolisent les trois étapes de la mort : le mort gonflé, le mort en état de décomposition et le squelette.

Nous découvrons aussi à Pise le premier baptistère italien. Sa base contraste par sa simplicité avec la partie supérieure gothique. L’intérieur est relativement dépouillé, renfermant un autel, les fonts baptismaux et une chaire, à six côtés, de Pisano, qui repose sur sept colonnettes dont trois sont portées par des lions, gardiens de la foi. Une galerie surplombe le tout.

Nous visitons la cathédrale à la fin alors qu’elle a été construite en tout premier, en 1063. Sa coupole, octogonale, repose sur un plan de croix latine de 100 m sur 69 m. Lorsqu’on y pénètre, on est frappé par l’espace. Cinq nefs rythmées de bandes polychromes mènent à la mosaïque de l’abside. ( XIIIème/XIVème siècle ). Deux tribunes, initialement réservées aux femmes, courent le long de la grande nef. La chaire, réalisée par le fils de Pisano ressemble beaucoup à celle du père. Elle est également montée sur colonnettes dont trois reposent sur des lions. Les six panneaux racontent la vie du Christ.

En sortant de la cathédrale, le soleil se montre plus ardent et le Campo dei Miracoli commence à être noir de monde.

Nous filons par la Via S. Maria jusqu’à la Piazza dei Cavalieri, en plein centre du quartier étudiant déserté en ce mois de juillet. L’école nationale supérieure installée dans le Palazzo dei Cavalieri en occupe un côté. La façade du bâtiment est incurvée et parée de dessins sur mur à l’enduit gratté. Juste à côté le sanctuaire baroque de l’ordre des chevaliers.
Il fait bon flâner dans cette partie de Pise oubliée des touristes mais la chaleur est à nouveau là et après un dernier coup d’œil sur l’Arno qui traverse la ville, nous retournons au camping-car.

Après le repas et les services, nous reprenons la route pour Luques (Lucca), petite ville entourée de remparts et inaccessible aux camping-cars. Nous y arrivons sous quelques gouttes d’eau.

Nous garons Cigalon sur l’aire de service, bien occupée puis gagnons Lucca pour une petite promenade nocturne à travers les rues. Arrêt chez un marchand de gelatti avant d'aller se coucher. Nuit paisible entrecoupée par quelques gouttes de pluie.

 

Vendredi 9 juillet 04 : Lucca – Pistoia (61 km) haut de page

 

De bon matin, nous partons à la découverte de Lucca, ancien camp romain devant son essor tout d’abord au commerce de la soie puis au gouvernement d’Elisa Bonaparte (1805-1813) qui a favorisé le développement de la ville et des arts. C’est une localité très animée ce matin, en train de préparer la fête du saint local : San Paolino. Mais Lucca est avant tout la ville de Giaccomo Puccini (1858-1924). Sa statue trône sur la Piazza S. Lorrenzo. Juste à côté, il est possible de visiter sa maison natale.

Nous démarrons réellement notre visite à la Piazza S. Michele (XIème-XIIIème siècle) dominée par l'église du même nom, construite sur un ancien forum romain. La façade constituée par quatre étages de galeries à colonnettes est un modèle de style lucco-pisan. Démesurée par rapport à la nef, elle semble avoir été prévue pour une autre église. Au sommet, la statue de Saint Michel terrassant le dragon est entourée de deux anges musiciens. Le fronton est de Guidetto da Como.

A l’angle de la Piazza S.Michele se dresse le palais Prétorio construit sur une grande arcade comme c’est souvent le cas en Italie. En remontant la rue Fillungo, nous découvrons une autre église : S. Frédiano (XIIème siècle) qui nous frappe par sa façade dépouillée en marbre surmontée d’une magnifique mosaïque de style byzantin représentant l’Ascension du Christ. (XIIIème siècle). L’intérieur se révèle également d’une grande sobriété mis à part la vasque baptismale romane (XIIème siècle) décorée de sculptures représentant la vie de Moïse.

La façade du Duomo, du VIème siècle reconstruit au XIème siècle en marbre vert et blanc est composée de trois étages de galeries dont les sculptures sont exubérantes. Le campanile quant à lui est composé de briques à sa base puis de marbre. Pour donner à l’ensemble un aspect aérien, les fenêtres deviennent plus nombreuses à mesure que l’on s’élève, technique souvent utilisée en Italie. L’intérieur de style gothique abrite dans un élégant triforium la copie du Volto Sancto (St Voult), c’est à dire le crucifix sur lequel Nicomède aurait représenté les traits du Christ après le calvaire. Sur le mur du portail, une sculpture représentant Saint Martin sur son âne, partageant son manteau. Dans une des chapelles, on peut admirer la Cène de Tintoret.

Un peu plus loin, la tour Guinigui du XVème siècle est l’une des rares tours italiennes encore surmontée d’arbres. Il est possible d’en gravir ses 250 marches mais le courage nous manque ! Le souvenir de la tour de Pise n’est pas loin. Nous traversons la Piazza dell’ Anfiteatro ou del mercado, très caractéristique avec ses maisons colorées érigées sur le pourtour d’un ancien amphithéâtre romain.

Nous reprenons la route après le déjeuner et les services pour nous arrêter à Pistoia où le parking pour camping-cars, près du stade, n’a rien de bucolique mais nous en avons assez de rouler et il fait chaud ! Nous passons la soirée à observer une famille d’Italiens en proie à une dispute sonore… et pleine de rebondissements. Nous constatons, une nouvelle fois, que les Italiens installent souvent leur camping-car sur une aire et circulent avec leur voiture. Ce ne sont peut-être pas des touristes mais des résidents à l’année ?

 

Samedi 10 juillet 2004 : Pistoia – Florence (81 km) haut de page

 

Finalement la nuit a été calme et assez fraîche, ce qui n’est pas négligeable car depuis notre départ, il fait plutôt lourd et orageux.

C’est à Pistoia, sur la façade de l’ospedale del Ceppo (XIIIème siècle) que je découvre pour la 1ère fois l’œuvre de Della Robbia. Il s’agit d‘une frise en terre cuite émaillée composée de sept tableaux représentant les sept devoirs de la charité : vêtir les pauvres, accueillir les pèlerins, soigner les malades, visiter les prisonniers, enterrer les morts, distribuer de la nourriture aux affamés et donner de l’eau aux assoiffés. L’œuvre de cet artiste me plaît beaucoup; nous retrouverons ses réalisations tout au long de notre séjour en Toscane.

La cathédrale San Zeno, à l’origine résidence du chef de la cité, possède une belle voûte de portique aussi décorée par della Robbia, ainsi qu’un tympan du portail central avec une Vierge à l’enfant et des anges. Accolé à l’édifice, le palazzo dei Vescovi date du XIVème siècle. Juste en face, le palazzo del podesta a conservé sa fonction d’origine de palais de justice et dans la cour d’entrée, on peut encore voir le banc des accusés et des juges.

Nous traversons le marché. Il a y surtout des marchands de vêtements et de bazar. C’est coloré et sonore mais nous aurions souhaité trouver davantage de bancs de spécialités typiques. Nous craignons pour nos sacs à dos et commençons à souffrir de la chaleur. Nous retournons au parking et comme il n'y a pas d’ombre, nous poursuivons notre route à la recherche d’un coin tranquille et ombragé. Nous prenons juste le temps d’un repas rapide car nous voulons arriver à Florence au début d’après-midi pour profiter du calme relatif à l’heure de la sieste. Mission accomplie : nous parvenons au camping Michelangelo peu avant 14 h.

Le camping domine la ville et c’est un havre de paix. Le terrain est tout en pente, les places d’aplomb plutôt rares mais il y a un peu d’ombre ... Nous nous installons sur une terrasse et finissons l’après-midi en lectures et écritures diverses. Cela fait maintenant plus de huit jours que nous sommes en route et un peu de repos fait du bien si ce n’est que pour mettre en ordre toutes les images qui se bousculent dans nos têtes. Les moineaux italiens apprécient les gressins que nous émiettons à nos pieds. Lorsqu’il fait un peu plus frais, nous partons à la découverte des alentours immédiats. Nous sommes sur le belvédère de Florence, sur la rive gauche de l’Arno. De la piazzale Michelangelo toute proche, nous avons une vue magnifique sur Florence au couchant. Nous découvrons ainsi une partie des monuments que nous visiterons les prochains jours. A la nuit tombée, la place s’anime et nous écoutons Carmen de Bizet, jouée et chantée en plein air.

 

Dimanche 11 et lundi 12 juillet 2004 : Florence haut de page

 

De bon matin, nous rejoignons Florence à pied. Il suffit de descendre ! Nous gagnons directement le musée des Offices (Uffici) car d’après notre guide touristique, il y a toujours une longue file. Il y a déjà du monde mais notre attente est de courte durée. Les origines du musée des Offices remontent à 1560 lorsque Cosme 1er de Médicis demande à Vasari de construire un palais à deux ailes pour accueillir les bureaux administratifs et judiciaires de la Toscane. Cinq années plus tard, Vasari réalise la galerie aérienne qui relie les Offices au Palais Pitti, nouvelle résidence des Médicis en passant par-dessus le Ponte Vecchio avant de déboucher dans les jardins de Boboli. C’est à François 1er, fils de Cosme 1er qu’on doit le début de la collection des tableaux. Il transforme le dernier étage des Offices en galerie d’art. Les photos y sont interdites et la seule solution pour fixer les images vues dans les 43 salles, c’est d’acheter des cartes postales, nettement plus chères que dans un magasin ! Les salles s’ouvrent autour d’un corridor orné de statues diverses. Le plafond remarquable est de style grotesque. Le sol est dallé de grands carreaux de marbre blanc et gris datant du XVIIIème siècle. Nous boudons d’emblée le 1er étage, celui des fresques, pour nous consacrer totalement à la peinture de la fin du Moyen Age à la Renaissance. La première peinture que nous regardons avec attention est une détrempe sur bois de Cimabue, la Majesté qui surmontait le maître-autel de l’église de la Sainte Trinité. De grande taille, elle était visible par tous les fidèles. Sous la Vierge entourée d’anges, Abraham et David ; sur les côtés, Jérémie et Isaïe, regardent vers le haut. Les sujets favoris et presque exclusifs des peintres de la Renaissance sont les thèmes bibliques. Marie y occupe une place de choix. La Vierge à l’enfant avec le petit saint Jean de Raphaël est également connue sous le nom de Vierge au chardonneret.
Les thèmes bibliques permettent néanmoins de faire référence aux événements politiques de l’époque comme sur le tableau de Filippino Lippi, l’Adoration des Mages, qui met en scène la branche des Médicis qui renonce au pouvoir : la couronne est ôtée de la tête de Jean, tandis que son frère lui tend une coupe précieuse à offrir à l’enfant Jésus. Le vieux à genoux, avec l’astrolabe, est leur père. Il fait allusion aux mages astronomes. La Vierge au long cou de Parmigianino est bien curieuse avec ses personnages étirés. Le tableau est resté inachevé comme nous le prouve un détail qui ne figure pas sur la carte postale. Sur l’original, à côté de saint Jérôme, en bas à droite, on entrevoit le pied d’un autre saint, inachevé, celui-ci. Lorsque nous ressortons du musée des Offices, quelques trois heures plus tard, la foule a envahi la place de la Signoria.

Devant le Palazzo Vecchio trône une copie du David de Michel-Ange dont l’original est conservé à la galerie de l'Académie. Seule la cour du palais est en visite libre. En face et attenant, au musée des Offices, la loge della signoria, rebaptisée loge des Lanzi abrite une galerie de statues. Là encore, photos interdites ! La loge a été construite à la fin du XIVème siècle pour abriter les membres de la Signoria durant les cérémonies officielles. Elle a servi plus tard de corps de garde aux lansquenets de Côme. Bien que de style gothique, elle s’ouvre sur la place par de larges arcades en plein cintre, dans la tradition florentine. En avant, vers la gauche, se dresse Persée de Benvenuto Cellini, brandissant la tête de la méduse. Tout à fait à droite, l’enlèvement d’une Sabine et derrière, Hercule terrassant le centaure Nessus par Jean Bologne.

Après un déjeuner typiquement italien, nous gagnons le célèbre Ponte Vecchio surmonté de la galerie de Vasari. Nous pensions retrouver le Rialto vénitien. Rien de semblable si ce ne sont les boutiques. Le "Vieux-Pont" est véritablement un "miraculé". Il a été détruit en 1333 lors d’une crue de l'Arno mais a été épargné par les Allemands en 1944 et a résisté à la terrible crue de 1966. A l’origine le pont reliait deux quartiers commerçants de Florence, avant de se couvrir lui-même de magasins. Les premiers à l’occuper furent les bouchers et les poissonniers mais à partir de 1593, seuls les orfèvres furent autorisés à y tenir commerce car leur activité étant jugée moins polluante et odorante.

En traversant le Ponte Vecchio, nous atteignons rapidement le palais Pitti. Plusieurs visites sont possibles mais aujourd’hui, nous avons fait le plein de peintures. C’est pourquoi, nous choisissons de visiter les jardins de Boboli à l’arrière du palais. L’entrée donne droit à la visite du musée de la porcelaine et à celle de l’argenterie. Rien de bien transcendant à moins qu’on ne soit passionné de plats, de vases et de pierres précieuses! Par contre la visite des jardins de Boboli est agréable malgré la chaleur. En 1549, Cosmes 1er chargea l’architecte, sculpteur et paysagiste Nicolo Pericoli de transformer la colline qui s’étendait derrière le palais Pitti en un immense jardin. L’entrée se situe au fond d’une cour intérieure; un escalier permet de gagner la terrasse séparée de l’arrière du palais par la fontaine du Carciofo (artichaut) construite en 1641. En traversant l’amphithéâtre où trônent une vasque romaine et un obélisque égyptien placés en 1841, on gagne le sommet de la colline. Dans l’axe du palais, on rencontre le bassin de Neptune du XVIème siècle et sur la plateforme suivante, une statue de l’Abondance. Du sommet de la colline, il est possible de redescendre par une large allée bordée ée de pins et de cyprès vers la Piazzale dell’Isolotto, bassin circulaire avec une petite île plantée d’orangers et de citronniers. Au centre une fontaine de Jean de Bologne de 1576. En partant sur la droite du palais, on accède à la Grotta, création curieuse aménagée principalement par Buontalenti et composée de plusieurs salles ornées de vasques, de statues, de peintures, de stalactites et d’une sorte de rocaille simulant des moutons, des chèvres, des bergers. Dans la première salle accessible en visite guidée, nous découvrons une jolie fontaine avec une Vénus qu’on doit à Jean de Bologne et avant de sortir du jardin, une autre petite fontaine : Bacchus chevauchant une tortue.

Notre deuxième journée commence par la visite de la basilique Santa Croce en partie en réfection. Cette église gothique est universellement connue pour ses tombeaux de personnages illustres et riche d’innombrables oeuvres, dont les célèbres fresques de Giotto. L’église est construite dans les trois couleurs de marbre comme tous les autres monuments déjà vus. C’est la plus grande église franciscaine du monde. La nef est vidée de ses bancs et cela donne à l’ensemble un caractère grandiose. Le long des bas-côtés, on trouve plusieurs tombes célèbres. C’est ici qu’est enterré Michel Ange par la volonté de sa famille qui l’a fait rapatrier de Rome malgré la volonté du pape. Sur sa tombe, œuvre de Vasari, trois petites statues symbolisent de gauche à droite : la peinture, la sculpture et l’architecture. Un autre personnage qui n’a pas toujours eu bonne presse repose ici : Machiavel. De l’autre côté, c’est le tombeau de Rossini. Un joli cloître jouxte la basilique. Dans une galerie souterraine, on peut visiter une série de monuments funéraires du XIXème siècle. Des palais typiquement florentins bordent la place de Santa Croce.

L’arrivée au duomo est impressionnante car la cathédrale Santa Maria del Fiore est entièrement marquetée de marbre vert de Prato, rouge de Maremma et blanc de Carrare. Nous prenons place dans la longue file pour visiter l’intérieur de la coupole de Brunelleschi. L’attente vaut le coup ! Symbole de la richesse et de la puissance des Florentins du XIIIème et XIVème siècle, il a fallu 14 ans pour la réaliser. Ses dimensions sont impressionnantes : 50 m de haut, 4 m d’épaisseur sur 50 m de large. Elle a été construite pour coiffer les 42 m de diamètre du chœur. Cette dimension n’a pas permis d’adopter la technique habituelle de construction (technique du cintre) car il n’existe pas d’arbre assez long. Nous grimpons les 463 marches le long de la paroi intérieure. De temps en temps, un balcon permet de jeter un coup d’œil dans le chœur. A nos pieds, les visiteurs de la cathédrale ressemblent à des fourmis. Les murs intérieurs de la coupole sont recouverts de nombreuses fresques aux détails très précis, représentant souvent l’enfer. Du sommet, nous avons une vue sur Florence et reconnaissons au loin les monuments déjà visités. L’intérieur de la cathédrale, de style gothique, est plutôt dépouillé. Seule curiosité : une horloge dont les aiguilles tournent dans le sens inverse des nôtres. Nous ne gravissons pas les 400 marches pour arriver au sommet du campanile bien qu’on nous aurions pu y voir des tableaux de Giotto. Ce sera pour une autre fois !

Le baptistère San Giovanni, construit tout à côté du Duomo, est le plus vieux monument de la place puisqu’il date du 5ème siècle. Ses origines sont obscures : bâtiment romain ? basilique ? cathédrale ? Ce n'est qu’en 1128 que le bâtiment devient officiellement un baptistère. Deux de ses portes sont remarquables :
- La porte Sud d’Andrea Pisano est la plus ancienne; c’est le premier monument en bronze exécuté à Florence. Les sculptures retracent des scènes de la vie de Saint Jean Baptiste.
- La porte Est de Lorenzo Ghiberti, baptisée " Porte du Paradis " par Michel Ange est divisée en 10 grands panneaux qui représentent des scènes de l’Ancien Testament.
L’intérieur est vaste car au Moyen Age, les baptêmes n’avaient lieu qu’une à deux fois par an ; le bâtiment devait être grand. Sa forme octogonale est une allusion au " huitième jour ", celui de la résurrection des morts. De belles mosaïques recouvrent la coupole dont une partie est attribuée à Cimabue, mosaïste florentin. Nous terminons la visite de Florence par le quartier qui s’ordonne autour de la place de la République.

 

Mardi 13 juillet 2004 : Florence – San Gimignano (87 km) haut de page

 

Avant de quitter Florence, nous montons à l’église San Miniato al Monte dont le début de construction remonte à 1018 en mémoire du premier martyre chrétien florentin, Miniato, décapité en l’an 250. Elle est située à 10mn à pied du camping, près de la place Michelangelo. Une large montée permet de découvrir une belle façade du XIIème siècle incrustée de marbre et ornée d’une mosaïque sur fond d’or. L’intérieur révèle des merveilles. Les colonnes qui soutiennent la nef sont en marbre, le plafond en bois décoré. Au fond, juste devant le chœur, la chapelle du Crucifix abrite un autel. Le chœur, quant à lui, placé derrière est surélevé. Une grande mosaïque de 1297 représente Jésus, la Vierge et St Miniato. La crypte à colonnettes abrite des tombeaux placés à même le sol. Tout autour de l’église s’étend un cimetière typiquement italien dans lequel reposent des célébrités italiennes dont Collodi, le papa de Pinnochio. Certains caveaux sont magnifiques, de vrais palais florentins en miniature !

Nous reprenons la route par la S222 qui nous mène dans la région du chianti. Nous nous arrêtons tout d’abord à Impruneta qui possède une belle église du XIème siècle flanquée d’un campanile roman. C’est l’heure de la sieste et nous devons nous contenter de la visite des deux petits cloîtres jouxtant l’édifice. On y voit une belle exposition de sculptures en terre rouge.

Par contre, impossibilité de s’arrêter à Grève di Chianti, le centre village est interdit aux camping cars et l’aire de service est trop loin pour une simple halte photos. Nous poursuivons donc notre route jusqu’à Castellina in Chianti. C’est encore le territoire du chianti classico reconnaissable au coq noir qui orne les étiquettes des bouteilles. Castellina, comme son nom l’indique, est une petit village fortifié qui se blottit autour de son église. On peut y voir un tombeau étrusque du 4ème siècle avant J.C. Nous en profitons pour acheter quelques bouteilles du célèbre vin.

San Gimignano mérite vraiment un arrêt prolongé malgré l’afflux de touristes. Comme le stationnement y est difficile, nous posons Cigalon sur l’aire de service privée à quelques kilomètres de là. Un service de bus est organisé durant la saison. San Gimignano a été commune libre durant une cinquantaine d’années avant de se soumettre à Florence en 1353. Pendant ce demi-siècle, comme elle est située au carrefour des grandes routes, ses bourgeois commerçants font fortune et construisent des tours qui sont à la fois des entrepôts, des moyens de défense et des signes de richesse. Certaines tours étaient reliées entre elles par des passerelles dont on voit encore les trous dans les murs. En 1300 pour mettre fin à la surenchère dangereuse, le grand conseil élève une tour de 54 mètres et interdit que l’on construise plus haut. C’est cette tour qui jouxte le "Palazzo del Popolo". Des 200 tours, il n’en reste plus que 13 mais c’est déjà suffisant pour donner un cachet particulier à San Gimignano.

Partis de la Piazzale dei Martiri di Montemaggio, nous remontons la rue très commerçante de San Giovani qui débouche sur la place de la Cisterna toute en pente et pavée de briques rouges posées en arêtes de poissons. Un peu plus loin, nous arrivons sur la "Piazza del Duomo". Elle est bordée par la très sobre "Colegiata Santa Maria Assunta", le"Palazzo del Popolo" (hôtel de ville depuis 1288) et le "Palazzo del Podesta". L’église romane consacrée en 1148 recèle des fresques de toute beauté. C’est un vrai livre de catéchisme. En effet, le bas-côté gauche met en scène l’Ancien Testament, illustré par Bartolo di Fredi de manière très colorée. Le bas-côté droit est, quant à lui, consacré au Nouveau Testament. L’envers de la façade, peinte par Taddeo di Bartolo représente le Jugement Dernier. Le peintre a une façon très personnelle d’illustrer ce passage de la Bible. A côté du chœur, une petite chapelle est consacrée à Sainte Fina, une jeune fille de San Gimignano. Paralysée à l’âge de 10 ans, elle mourut cinq ans plus tard non sans avoir fait des miracles.

Nous poursuivons le tour du village et chaque coin recèle des merveilles d’architecture médiévale et de quiétude. Un parc permet de jouir d’une belle vue sur la campagne environnante. Des boutiques vendent des pizzas impressionnantes. Notre repas du soir est tout trouvé ! Et nous le complétons par un saucisson d’âne, spécialité locale. Le chauffeur de bus nous a donné rendez-vous à l’endroit où il nous a déposés mais l’attente est longue ! Nous nous voyons déjà revenir à pied à l’aire, les bras chargés de la grosse boite de pizza. Heureusement, il arrive enfin ! Seulement une demi heure de retard. Le flegme italien, sans doute !

 

Mercredi 14 juillet 2004 : San Gimignano - Volterra – Monteriggione (85 km) haut de page

 

L’une des étapes de ce jour est l’ancienne cité étrusque de Volterra qui est devenue romaine au IIIème siècle av JC. Pas de souci pour se garer puisqu’il y a une aire de service mais pour gagner la petite ville, il faut grimper ! Après une rude montée, nous atteignons la piazza dei priori où se dresse le palais des prieurs (1208-1254) qui est le plus ancien de ce type en Toscane. Il a servi de modèle au Palazzo Vecchio de Florence. Sa construction marque la volonté d’indépendance de la cité par rapport au pouvoir religieux car auparavant les conseils de la commune avaient lieu dans le duomo. Il intègre une haute tour crénelée et sa façade est décorée des écussons des gouverneurs florentins.

Lui faisant face le Palazzo Prétorio (XIIIème siècle) reconnaissable à ses trois galeries à grandes arcades et à la tour des Podestats.

Le duomo ne paie pas de mine de l’extérieur mais le plafond à caissons or et bleus est de toute beauté. De nombreuses oeuvres aussi valent le détour comme la Déposition de la croix, sculpture en bois, restaurée ou encore l’Annonciation de Mariotto Albertinelli de 1497.

A côté du duomo, le baptistère n’a rien de particulier sinon que seule sa façade est décorée de marbre et ressemble à tous les autres baptistères toscans. Nous terminons la visite de Volterra par le parc qui surplombe la ville et qui mène à la forteresse (prison) encore en fonction à notre époque.

Après le repas, voulant vidanger et remplir notre réservoir, nous sommes obligés de bousculer un peu un groupe de marcheurs italiens qui se sont installés au niveau de la borne. Cela ne les dérange pas de laisser traîner leur bouteilles à remplir à quelques mètres de la grille de vidange ! Devant notre insistance à vidanger, ils se poussent un peu mais les noms d’oiseaux pleuvent. Ce n’est pas grave .... nous ne comprenons pas !

Nous reprenons notre balade à travers la Toscane verdoyante et fleurie de tournesols en direction de Sienne sans but bien précis lorsque perché sur une colline, Monteriggione apparaît. Nous nous arrêtons. Le village de viticulteurs tient dans un mouchoir de poche mais il a quelque chose d’authentique qui nous plaît. Très peu de commerces : l’une ou l’autre boutique de souvenirs, 2 ou 3 restaurants et un glacier où nous dégustons une superbe coupe. Nous y passons la nuit et en profitons pour nous offrir un vrai repas gastronomique italien. La seule difficulté est de déchiffrer le menu car ici point de touristes et point de carte en français. Chose risquée car Gabriel ne connaît absolument pas les termes culinaires et les serveurs ne parlent pas un mot de français et très peu l’anglais. Finalement, nous ne nous en tirons pas si mal; nous ne choisissons que des plats dont le nom nous semble familier. J’échappe de justesse au pigeon rôti !

 

Jeudi 15 juillet 2004 : Monteriggione - Sienne - lac de Trasimeno (99 km) haut de page

 

Après une nuit reposante et calme, pratiquement seuls, nous partons pour Sienne, la ville construite sur trois collines. Heureusement que nous n’avons pas choisi le parking pour CC pour passer la nuit ! Situé entre deux routes, il est bruyant mais pour un arrêt de jour, cela ira très bien, surtout que nous pouvons rejoindre la ville à pied à condition de ne pas avoir peur de grimper. Encore ! On comprend mieux pourquoi il y a de si nombreux scooters ici!

Nous débutons notre visite par le célèbre Campo encore relativement désert en ce début de journée. La place est en briques, formée comme un éventail de neuf rayons en marbre qui symbolisent le gouvernement collectif partagé entre neuf riches marchands au Moyen Age. C’est ici que se déroule le célèbre palio. La place est bordée de maisons arrondies aux couleurs chaudes. Le bâtiment le plus important est le Palazzo Pubblico de style gothique reconnaissable à sa haute tour de la Magia (83 m). Nous y pénétrons mais n’avons pas le courage d’y monter. Depuis quelques jours, « nous en avons plein les pattes » ! Nous pensions que l’Italie était un pays plat. C’est en fait tout le contraire ... Dans la cour, la louve romaine rappelle la fondation de Rome.

Un peu plus loin, après être revenus sur nos pas, nous passons devant une des nombreuses loges de Sienne. Celles-ci permettaient aux notables de s’abriter de la pluie et du soleil lors des défilés. Les rues de la ville s’animent. Nous flânons sans but précis et après un pique-nique de panini dans la cour de l’académie de musique, nous atteignons le quartier de la cathédrale. L’entrée est payante et le nombre de visiteurs limité à 700. Nous approchons à peine des 300 ! C’est dire qu’il n’y a pas beaucoup de touristes en Italie même en plein mois de juillet. La cathédrale de Sienne est vaste mais à l’origine, elle aurait dû l’être bien plus encore. En fait, l’actuelle nef aurait dû être le transept d’une cathédrale gigantesque. Il reste des vestiges à l’extérieur. Le pavement, unique au monde, date des XVème et XVIème siècle. De toute beauté, il est composé de cinquante six panneaux en marqueterie de marbre ou en sgraffites qui représentent des scènes de l’Ancien Testament ou des personnages mythiques. Certaines fresques ne sont visibles que par roulement. A remarquer aussi la célèbre chaire, œuvre de Pisano portée par des éléphants. Sur le bas-côté, dans la libreria, on peut admirer de merveilleuses fresques de Piccolomini, le futur pape Pie II.

Sienne est la ville natale de Sainte Catherine. Une visite très sommaire de sa maison est possible mais elle a été rénovée et n’a plus grand chose de commun avec l’originale. L’église San Dominico garde elle aussi le souvenir de la sainte. Une petite chapelle lui est consacrée : la Capella delle Volte où Sainte Catherine a pris l’habit à l’âge de 15 ans.

L’église San Francesco (XIIIème et XVème siècle) domine la troisième colline de Sienne. Elle est imposante par sa couleur rouge, ses hauts murs et son clocher crénelé.

Fatigués, nous regagnons Cigalon et reprenons la route vers le lac de Trasimeno en Ombrie. Il n’y a que quatre emplacements réservés aux camping-cars à côté de la borne de service. Juste de quoi garer le véhicule! Impossible d’ouvrir le store. Mais comme nous sommes fatigués, nous restons pour la nuit qui sera très bruyante.

 

Vendredi 16 juillet 2004 : lac de Trasimeno – Arezzo – San Benedetto Val di Sambro (210 km) haut de page

 

L’arrêt à Cortona est impossible. Il n'y a pas de place le long des remparts. Le village, accroché à la roche, n’est pas très grand et c’est jour de marché ! Nous continuons donc jusqu’à Arezzo. Après le déjeuner, pris sur l’aire de service, nous nous rapprochons du village et nous nous garons gratuitement sur l’immense parking au pied des remparts. Le village est perché mais la municipalité a fait installer des escaliers roulants qui permettent de rejoindre la cathédrale sans se fatiguer ! C’est appréciable et apprécié surtout que nous débutons notre visite en pleine chaleur de midi !

Le duomo n’a pas de cachet particulier car les remaniements successifs en ont fait un bâtiment sans charme. Les seules choses qui retiennent notre attention : la fresque "Sainte Marie Madeleine" de Pierro della Francesca (1420-1492) et le sarcophage de St Dieudonné.

Juste en face, le Palazzo Communale est devenu la mairie. Une balade dans le parc del Prato, nous permet de profiter d’un peu de fraîcheur et nous mène à la forteresse des Médicis. Du haut des remparts, nous voyons la ville écrasée sous le soleil estival. Au détour d’une ruelle, un buste de Pétrarque nous fait découvrir que le poète est né ici. Sur la Piazza Grande toute pentue, les maisons colorées et étroites se serrent les unes contres les autres. C’est ici que Roberto Benigni a tourné quelques scènes de La ville est belle. Plusieurs bâtiments d’importance se trouvent sur cette place, centre de la vie communale : le palazzo delle loge de Vasari qui occupe tout un côté. De l’autre, le tribunal avec ses blasons et le monumental Palazzo delle Logge. Sur l’angle de la place, le chœur de l'église Santa Maria della Pieve est remarquable par ses trois étages de colonnettes ornées de motifs variés et dont l’écartement diminue avec la hauteur. En contournant l’édifice, nous découvrons une façade dans le style pisan. Dommage que ce bâtiment soit coincé entre d’autres comme c’est souvent le cas en Italie. Le campanile est dit « aux cent trous » à cause de ses nombreuses ouvertures à baies géminées.

Nous nous arrêtons à l’église San Francesco du XIII/XIVème siècle, célèbre à cause des fresques dites de "la Légende de la Croix" de Pierro della Francesca. Pour les voir de près, il faut faire la queue car la visite n’est possible qu’en groupe de 25 personnes, sur réservation. Mais une partie des fresques est visible sans payer et nous nous contenterons de cela car nous ne sommes pas des adeptes des files d’attente. L’église est vaste, essentiellement de style gothique et peu fréquentée à cette heure.

Après Arezzo, nous amorçons notre retour vers l’Alsace. Sur l’autoroute, la circulation est intense en ce début de WE mais c’est le seul moyen pour remonter vers le nord sans perdre trop de temps. Nous quittons l’autoroute à San Benedetto Val di Sambro pour passer la nuit au bord du lac Castel dell’api. L’aire se situe juste derrière le cimetière au-dessus du lac. Une curiosité italienne : le cimetière est illuminé toute la nuit par de petites bougies électriques. C’est charmant. L’air embaume le parfum des arbres alentours. Un vrai BTS même si le parking n’est pas tout à fait plat et tout en longueur.

 

Samedi : 17 juillet San Benedetto Val di Sambro – Verbania (367 km) haut de page

 

Nous rejoignons l’autoroute, après avoir découvert que dans ce minuscule village existe une deuxième aire, au bord du lac. Beaucoup de circulation jusqu’à Stresa, au bord du Lac Majeur où nous nous arrêtons. Les bords du lac sont très animés par des promeneurs qui flânent. Ici pas grand chose à visiter mais une nature florissante et colorée. De Stresa, il est possible de gagner en bateau les trois îles Borromées : Isola Bella, Isola dei Pescatori, Isola Madre. Nous nous contentons de déambuler dans les ruelles de Stresa à la recherche des derniers souvenirs et des premières soldes !
Nous passons la nuit à Verbania, une vingtaine de kilomètres plus loin et profitons du dernier repas italien avant longtemps.

 

Dimanche 18 juillet 2004 : Verbania – l’Alsace ( 406 km) haut de page

 

Malgré l’heure matinale lorsque nous reprenons la route vers la Suisse, la circulation au bord du lac est déjà chargée. La chaussée est étroite jusqu’à la frontière et nous lambinons plus que nous ne roulons. Après la frontière, nous reprenons l’autoroute et notre essai d’arrêt au bord du Lac des quatre Cantons se solde par un échec. Les places sont rares en Suisse !
Nous atteignons la terre française en milieu d’après-midi après avoir parcouru 2 414 kilomètres.