Sommaire photos Grèce 2003

 

 

 

 

De Patras à Mystra
Le dépaysement est immédiat et surprenant. Sur la plage, qui longe la route nationale, des bidonvilles se succèdent. La plupart des maisons n’ont pas de toit ou sont tout simplement inachevées. Nous sommes également frappés par le nombre d’estafettes sur les routes avec l’impression d’avoir fait un bond en arrière de cinquante ans.

Depuis notre départ de Patras, nous remarquons devant les maisons ou au bord des routes des reproductions de petites chapelles orthodoxes, certaines très belles. Gabriel croit tout d’abord qu’il s’agit de boîtes aux lettres mais en fait ce sont de petites chapelles votives élevées par les habitants en majeure partie de religion orthodoxe.

Pour nous rafraîchir après 21 heures de bateau, nous choisissons de finir la journée au bord de la mer. Les premiers villages traversés sont étroits et la prudence est de rigueur. Puis nous traversons des champs de melons et de pastèques sans rencontrer âme qui vive. Il nous est difficile de nous repérer sur la carte ; les routes ne sont pas toutes indiquées et après bien des détours, nous arrivons enfin au port de Kilinis où nous pouvons installer Cigalon face à l’eau. L’eau est très chaude et la mer presque sans vagues. Nous y passons la nuit.
Nous commençons notre découverte du pays par le château de Chlememoutsi, ancienne citadelle du XIIIème siècle construite par Geffroy II de Villehardouin. Nous découvrons ainsi l’un des nombreux sites qui témoignent de la domination franque. Du sommet, on a une belle vue sur la mer toute bleue.
Pour être de bonne heure à Olympie le lendemain matin, nous passons la nuit sur la plage d’Epitalion où il y a déjà plusieurs camping-cars. Nouvelle baignade alors qu’il fait presque nuit et douche rafraîchissante.
Chapeautés et « ambresolérisés », nous sommes parmi les premiers visiteurs du site d’Olympie. L’environnement est de toute beauté mais très peu ombragé et les monuments ne sont plus en très bon état.

C’est ici, au pied de la colline de Kronion que les dieux olympiens inaugurèrent les jeux. Selon une croyance des Grecs, Zeus vainquit Cronos à la lutte tandis qu’Apollon l’emportait sur Arès au pugilat et sur Hermès à la course. A la même époque, Héraclès organisa, toujours selon la légende, les premières compétitions sur piste, fixa l’emplacement et les dimensions du premier stade. Le vainqueur gagnait un rameau d’olivier.

Le gymnase du 2ème siècle avant JC accueillait les athlètes qui s’entraînaient à la course et au pentathlon.

On accède au stade pouvant contenir 45 000 spectateurs par une porte voûtée possédant un propylée hellénistique mais qui date de l’époque romaine. C’était le stade le plus grand de son temps avec ses 212,54 m de long, ses 28,50 m de large, et sa piste de 192,27 m (600 pieds d'Héraklès)
La palestre datant de la fin du IIIème siècle avant JC était reliée au gymnase par une porte monumentale. Elle abritait les bains et les vestiaires des athlètes et comprenait une cour centrale entourée de colonnes doriques.
Le leonidion construit vers 330 servait d'hôtellerie et accueillait les visiteurs officiels et athlètes.
C’est sur l’Altis que se dresse le plus grand temple du Péloponnèse, celui de Zeus Olympien. Du temple, de style dorique, construit dans du calcaire coquillier, il ne reste plus que les colonnes posées sur le sol dans un chaos impressionnant
Le temple d’Hera (600 ans av. JC) est plus ancien que celui de Zeus. Il a été construit au départ en bois puis les colonnes ont été progressivement remplacées par des colonnes en pierre.

Après notre visite du site et une promenade à travers la bourgade d’Olympie, nous déjeunons sur le parking, bien à l’ombre, avant de reprendre la route pour un circuit rafraîchissant à travers la montagne.

La route monte doucement vers les sommets. Elle est relativement large mais de temps en temps, nous sommes obligés de jongler pour éviter les affaissements et les trous. Il y a peu de circulation et les voitures que nous croisons roulent prudemment.

De belles chapelles toutes blanches ou en pierres apparentes bordent la route. Au fur et à mesure de notre montée, le ciel s’assombrit et nous attendons l’orage
Nous nous arrêtons à la sortie de Dimitsena alors que les premières gouttes de pluie tombent. Voilà pourquoi les maisons ici sont pratiquement toutes couvertes d’un toit !
Abrités sous le parapluie, nous parcourons les ruelles de ce beau village accroché au rocher, sous l’œil curieux des Grecs attablés à l’abri sur les terrasses des bars
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A Basae, le temple d’Apollo Epicurius construit entre 420 et 410 avant J.C. par Ictinos, l’architecte du Parthénon n’a été découvert qu’en 1765.
Depuis 1986 l’édifice est abrité sous une grande tente afin de le protéger des intempéries. Bassæ bouleverse les usages. Il mélange les ordres et utilise un plan allongé : 6 colonnes en façade et 15 sur les côtés.
Nous passons la nuit à Elaia dans une grande pinède interdite au camping ! Il y a des dizaines de tentes, caravanes et camping-cars disséminés sous les pins !
Dans la matinée, arrêt au Palais de Nestor, l’un des héros de la Guerre de Troie. Le site permet d’observer presque d’un seul coup d’œil l’ordonnance d’un palais non fortifié à l’époque mycénienne. Il a été découvert en 1939 seulement. Le mégaron (salle principale d’un palais mycénien) était entouré de magasins vendant huile, vin, laine. Les denrées étaient conservées dans de grandes urnes. Dans la salle de bain, on reconnaît bien une baignoire. Les appartements étaient situés à l’étage supérieur auquel on accédait par un escalier.
A Pylos, il ne faut pas manquer la visite du Niokastro. C’est en 1573 que les Turcs ont construit cette forteresse. A l’intérieur se dresse l’église Métamorfossistou Sotiros de style gothique qui a été en son temps une mosquée.
Des remparts, la vue est magnifique sur la baie de Navarin et sur l’île de Sphactérie mais le soleil trop brillant rend la prise de vue délicate, voire impossible. Le site est joliment arboré. Les points d’eau sont très appréciés car le site est en plein soleil.
A Méthoni, la forteresse du XIIIème siècle est de toute beauté. Elle donne sur la mer par trois de ses côtés et se termine par la tour du Bourtzi du XV/XVIème siècle faisant face à l’île Sapiendza. La baie est magnifique surtout en cette fin de journée !
A Mystra nous nous installons au camping où la piscine est la bienvenue.
Nous commençons la visite du site par le kastro, le château médiéval qui se dresse sur une haute butte. Les débuts de Mystra datent de 1249, lorsque Guillaume de Villehardouin décide de construire un château sur un des contreforts du Mont Taygète et la ville reste franque jusqu’en 1262, date à laquelle, elle est cédée aux Byzantins en échange de la libération de Villehardouin. Différents peuples se succèdent alors et laissent à chaque fois leur marque : Turcs, Vénitiens, Turcs à nouveau ! En 1770, elle est incendiée par les Russes, puis détruite par les Albanais au XIXème siècle d’où la présence de nombreuses maisons en ruines.
Les églises et les chapelles ont été progressivement restaurées.
Dominant la ville basse, le monastère de Brontochion en ruines regroupe deux églises : Saints Théodores et l’Hodigitria ( début du XIVème siècle) qui fait office d’église principale.
Saint-Théodore ( la plus vieille de Mystra,1290-1296) est construite selon un schéma cruciforme octogonal surmonté d’une grande coupole.
Le couvent de la Pantanassa est le seul monastère encore en activité à Mystra. Il est habité par des nonnes orthodoxes habillées tout en noir et qui ont des chats pour seule compagnie lorsque les touristes ont déserté les lieux.
L’église comporte six coupoles du début du XVème siècle et se caractérise par de nettes influences occidentales. Pour la visite, une « tenue correcte » est exigée. Les nonnes mettent des jupes à disposition des femmes en short ou en pantalon !
C’est ainsi qu’est appelée la cathédrale de la fin du XIIIème siècle, dédiée à Saint Démétrius. C’est une église de type mixte : basilique à trois nefs surmontée d’une église de plan en croix. Elle fait partie d’un ensemble de bâtiments qui donnent sur une courette dominée par une galerie sur des arcades, ce qui donne à l’ensemble un air italien. De nombreuses fresques ornent les murs.
La partie basse du site est occupée par le monastère de Péribleptou décoré de beaucoup de fresques comme celle de la Nativité mais nous n’aurons pas le courage de le visiter. La chaleur de midi est trop intense et nous avons hâte de nous mettre au frais dans la piscine.