Ardèche Drôme Toussaint 2007
Samedi 27/10/07 | ||||
Vendredi 26/10/07
16h15 ! Départ sur les chapeaux
de roue dès que la cloche retentit. La circulation dense de ce jour de départ
en vacances. Notre première étape nous mène qu’à
Coutance pour la halte de la nuit. C’est l’occasion de découvrir
une aire que nous ne connaissions pas.
Nuit calme mais courte ! Il fait maussade mais au fur et à mesure que nous gagnons le sud, la grisaille fait place au soleil. Lors de notre pause déjeuner à Laveyron, il fait beau et chaud. Les derniers kilomètres dans les gorges de l’Eyrieux sont difficiles car la route est étroite et toute en lacets. Heureusement peu de voitures en ce samedi après-midi. Et surtout pas de camions ! Nous arrivons tout juste à Albon et nous n’avons que quelques minutes pour nous mettre en tenue de fête. On n’attend plus que nous pour la cérémonie.
Heureusement cette nuit nous avons bénéficié d’une heure de sommeil supplémentaire. Nous sommes dans la haute vallée de l’Eyrieux,
l’arrière pays ardéchois, là où le climat
est rude en hiver et chaud en été. C’est ici que la
comballe, châtaigne blonde et douce aurait vu le jour, il y a à
peu près trois siècles. La matinée est consacrée
à la visite d’un ancien moulinage : le moulin-vieux. Nuit à nouveau très calme. Il est
beaucoup plus dur de quitter Albon que d’y entrer. La circulation
dans la vallée de l’Eyrieux est également plus difficile
que samedi car les camions occupent une bonne partie de l’étroite
chaussée. Nous nous arrêtons en route pour acheter le livre
de Sylvette Béraud-Williams et Sylvie Crolard L’Arbre aux
sept vies qui retrace la vie des sept fils de Philémon. Réveil grisâtre et venteux. Le mistral n’a pas faibli durant la nuit. Notre première visite est Vaison la Romaine car j’ai besoin de vérifier certains détails pour notre voyage scolaire en Provence 2008. A Vaison, le mardi, c’est jour de marché et le stationnement est difficile. Premier arrêt à l’OT pour l’achat d’un livre puis montée à la ville haute, dominée par les ruines du château. Pour y accéder, nous franchissons le pont gallo-romain Ier siècle de notre ère qui a résisté à toutes les crues de l’Ouvèze, y compris celle de 1992, dont le souvenir est resté dans toutes les mémoires car aussi soudaine que meurtrière. On entre dans la ville médiévale par le beffroi surmonté d’un beau campanile en fer forgé. Hôtels particuliers, placettes ombragées, calades pentues, rues pavées avec les galets de l’Ouvèze ponctuent la montée vers le château féodal. Mais le mistral ne faiblit pas et nous glace. Nous nous arrêtons sur l’esplanade de la cathédrale d’où la vue plonge sur une partie de Vaison, ville nouvelle. Au fil de la promenade, nous découvrons aussi une exposition de photos « des pierres et des hommes » collées sur et dans les pierres des bâtiments. Retour au marché pour quelques emplettes de produits locaux : olives et tapenade. Le soleil pointe son nez alors que nous déjeunons mais le mistral ne faiblit pas. Nous arrêtons à la poterie du Crestet avant de prendre la route pour Rémuzat. C’est ici que nous logerons durant notre voyage scolaire et j’aime toujours visiter les lieux avant pour éviter toute mauvaise surprise. Les gorges de l’Eygue sont de toute beauté et la route est suffisamment large. Rien de comparable avec les gorges de l’Eyrieux du WE dernier ! Nous passons la nuit au bord de l’Oule,
sous le rocher du Caire.
Soleil radieux au réveil sous la falaise d’où s’envolent des vautours. Gabriel les aurait bien confondus avec des aigles ! Il est inutile de sortir du camping-car ; nous pouvons les observer à travers le héki tout en déjeunant. Dommage que les jumelles soient restées à la maison ! Une petite balade nous rapproche du pied de la falaise. A l’abri du vent, il fait chaud. La végétation est magnifique. Les couleurs automnales ravissent nos yeux. Au fur et à mesure de notre montée, Rémuzat sort de la grisaille. Nous sommes presque en novembre et les rayons du soleil très bas et à l’oblique forment de longues traînées d’ombre. Pas facile pour les photos. A partir de St May, la culture de l’olivier laisse la place à celle de l’abricot et du coing. L’olive ne pousse plus au-dessus de 400 mètres. Dans la descente, nous nous arrêtons à la chapelle St Michel, seul bâtiment restant de l’église paroissiale du premier village de Rémuzat qui s’était construit à flanc de montagne pour se protéger de l’ennemi. Quand les époques ont été plus sûres, le village a franchi la rivière. . Petit arrêt à l’OT puis rapide tour dans le village pour prendre quelques photos. A Villeperdrix, nous recherchons en vain une voie romaine. Mais à part des vignes et des champs d’oliviers, je n’aperçois aucune trace de pierres romaines. Certaines olives sont pratiquement à maturité. La couleur de l’olive dépend simplement de la période de récolte. La cueillette s’effectue de novembre à février. Nous nous arrêtons sur l’aire de service de Nyons déjà occupée par quelques camping-cars. Le système de paiement ne fonctionne pas. L’après-midi est d’abord consacrée à la visite de la dernière scourtinerie de France. L’entrée est gratuite pour les particuliers. L’entreprise est née en 1882 pour
fabriquer des scourtins en fibres de coco, filtres circulaires utilisés
dans les moulins à huile pour l'extraction de l'huile d'olive et
du vin. Nyons est la capitale de l’olive noire,
la tanche. Cette variété bénéficie depuis
1994 d’une AOC pour l’olive de table et l’huile. Une
cinquantaine de communes portent cette appellation dont une trentaine
situées dans la Drôme, les autres dans le Vaucluse. Pour
faire de l’huile, l’olive triée, lavée et broyée
est réduite en pâte et pressée à travers des
scourtins pendant une bonne demi-heure. Des marrons chauds dans un camping-car ! Quelle
aventure !!! Les marrons sont délicieux mais il ne faut pas avoir
les narines trop fines comme moi car l’expérience se révèle
très vite très odorante et les relents de fumée très
tenaces ! Si nous avions passé la soirée autour d’un
feu de camp, cela n’aurait pas été pire …. Le jeudi, c’est jour de marché à Nyons. C’est l’un de nos préférés et malgré les touristes, il reste encore très authentique. Il s’agit aujourd’hui de faire provision d’huile d’olive goûteuse, d’olives variées, de tapenades colorées et de fougasses authentiques. Bref rien que du classique mais qui fait le charme de la Provence. Nous finissons nos achats par une pogne, brioche parfumée à la fleur d’oranger et par un pain au coing, coing entier cuit enfermé dans une pâte à brioche. Il nous semble que le marché est moins fréquenté en ce jour de Toussaint qu’au printemps. Après le repas, nous décidons de descendre vers le Vaucluse, à Pernes-les Fontaines, ville qui ne compte pas moins de 40 fontaines. Sur la route qui relie Vaison à Malaucène, les vignes ont revêtu leur robe fauve. Au loin, le Mont Ventoux émerge dans les rayons du soleil. Pernes a été capitale du Comtat Venaissin au XIIème siècle. De cette période noble, la ville conserve de beaux hôtels, des maisons bourgeoises et des fontaines ! On y pénètre par l’une des trois portes fortifiées. La porte Villeneuve de 1550 est flanquée de deux tours avec mâchicoulis et un chemin de ronde. A l’hôtel de Vichet, on fabrique encore les 15 millions d’hosties destinées aux paroisses françaises. Nous poursuivons notre visite par une montée vers la tour de l’horloge surmontée d’un joli campanile d’où l’on a une vue sur Pernes et sur tout le comtat au soleil couchant. Le Mont Ventoux est toujours visible. La tour de l’horloge est en fait le donjon du château construit par les comtes de Toulouse au XIIIème siècle et presque complètement détruit deux siècles plus tard. Quant à la tour de l’horloge, elle a servi de prison jusqu’au XVIIIème siècle. La montée est rude, la descente encore plus car les marches sont d’une taille démesurée. A la recherche de la fontaine du Cormoran, nous suivons le filet d’eau de la Nesque pour aboutir à la porte fortifiée, Notre Dame. Une des piles du pont qui franchit la Nesque porte la minuscule chapelle de Notre Dame des Grâces. Nous finissons la journée à St Didier,
pays de la cerise. Nuit calme, juste interrompue par l’arrêt du chauffage. Comme toujours la nuit ! Après un petit tour dans le village recelant quelques vieilles maisons, nous nous arrêtons au Beaucet à 3 km de là. Les constructions en pierre sont accrochées à flanc de rocher. Une rue fortement pentue nous mène au château en ruines et en cours de restauration. Nous regagnons le parking par le chemin de ronde dont il subsiste encore une petite partie. Nous déjeunons avant d’aller visiter Venasque, classé
« un des plus beaux villages de France ». Son accès
est difficile pour un camping-car. Nous voilà donc partis à
pied. Premier arrêt à l’église Notre Dame de
style roman. Une seule nef avec des chapelles latérales dont l’une
abrite un tableau étonnant de la crucifixion sur lequel le Christ
agonisant ne regarde pas sa mère mais Marie-Madeleine en position
centrale. Ce tableau avait été entreposé de longues
années sur la tribune et c’est l’abbé Saurel,
rendant visite à son neveu qui le repère et le fait restaurer.
A la fin de cette res-tauration, le Louvre n’a pas voulu rendre
l’œuvre et ce n’est qu’avec l’intervention
d’un député que le tableau a été restitué
à Venasque. Sur le chemin qui nous mène à Isle sur Sorgue, nous nous arrêtons, peu après, à la Roque sur Pernes devant une borie du XVIIIème siècle, répertoriée comme la plus grande : 16 mètres de long pour 6,60 mètres de large. Elle est composée de trois pièces. L’écroulement d’une partie permet de voir la technique de construction utilisée : empilage de pierres plates puis fermeture par des lauzes pour former la toiture. La construction des bories n’est que le résultat de la nécessité d’épierrer les champs avant de les cultiver. Les cabanes servaient alors de remise pour les outils, de greniers, de bergerie ou même de maison d’habitation. Après avoir traversé la garrigue, nous arrivons
à Isle sur Sorgue tant de fois traversée mais jamais visitée.
C’est le village des antiquaires mais ce n’est pas cet aspect
qui nous intéresse. Le stationnement n’est pas facile ! Nous nous arrêtons sur l’aire
de service de Fontaine de Vaucluse bien occupée comme d’habitude.
Stationnement payant mais aucun service possible. Beau temps ce matin et il fait moins froid car le mistral est tombé. Même si nous avons déjà vu de nombreuses fois la fontaine, nous allons quand même vérifier la hauteur de l’eau. Il faut descendre bas pour la trouver. Depuis le mois d’octobre, la hauteur de la Sorgue est dans le négatif. Moins 1,20 mètre sur le sorgomètre ! Des plongeurs sont en train de fixer un nouveau niveau zéro. Ils ont revêtu leur tenue de plongée car l’eau affiche toute l’année une température de 12 à 13 degrés. Elle est d’un vert profond et malgré le niveau très bas, la Sorgette continue à couler. Après le repas, nous poursuivons notre route jusqu’à Oppède le Vieux dans le Lubéron. Impossible de s’y arrêter car le chemin pour accéder aux restanques transformées en parking est trop pentu pour notre porte-à-faux. Dommage car Oppède est un village plein de charme que nous avons visité avec Cigalon I. Nous poursuivons donc
notre route jusqu’à Ménerbe, village classé
ayant inspiré Peter Mayle dans son œuvre une Année
en Provence.
Réveil sous un soleil radieux. C’est
à peine croyable un ciel si bleu un début de novembre !
Tout d’abord, nous grimpons sur la terrasse dominée par l’ancienne
église. De là, panorama sur les vignes colorées.
La terrasse est ombragée par des cèdres du Liban. Au loin,
toujours la silhouette du Mont Ventoux. Nous dévalons les 86 marches
qui mènent à l’ancienne mairie qui s’appelle
curieusement « hôtel Deville ». De calades en ruelles,
nous aboutissons à l’OT. Certaines maisons sont très
bien restaurées, souvent par des Allemands, Suisses, Anglais, voire
Australiens. Les nombreuses fontaines de Bonnieux sont en mauvais état
et à sec. N’ayant pas été entretenues, elles
sont hors d’usage alors qu’il y a 50 ans à peine le
village n’avait pas l’eau courante et c’est un seul
puits fonctionnant avec des godets qui répartissaient l’eau
pour tous les habitants. Nous reprenons la route pour un autre village perché : Lacoste situé juste en face de Bonnieux. Le château apparaît au loin comme une vieille carcasse, ouverte à tous les vents. Nous arrivons sur les coups de midi et le village est totalement désert malgré le grand beau temps. Un seul restaurant est ouvert où nous goûtons des spécialités régionales. Lacoste est le village du marquis de Sade qui y a passé une partie de sa vie lorsqu’il n’était pas en prison. Aujourd’hui son château, devenu propriété de Pierre Cardin, est bien délabré malgré les restaurations entreprises depuis quelques années par le grand couturier. Après le repas, nous entreprenons la montée vers le château à travers calades et ruelles pavées. Quelques bâtiments sont occupés par l’académie Savannah d’art et de design. Sur l’esplanade du château, nous découvrons une exposition de statues originales sur le thème des doigts. Les statues en treillis métalliques recouvertes d’un enduit blanc brillent au soleil. Nous quittons le Lubéron pour la Drôme avec un arrêt technique sur l’aire de Carpentras. A Isle sur Sorgue nous repérons l’aire de service fermée seulement après quelques mois de fonctionnement. Quel gâchis ! Un beau parking occupé par deux voitures alors que c’est la foire annuelle des antiquités et que les camping-cars sont obligés de stationner en bordure de route. Nous nous arrêtons à Gigondas pour
faire l’appoint de notre cave. Vénus que nous avions adoptée
l’espace de nos vacances en 2005 traîne à nouveau sur
la place. Son maître s’en occupe toujours aussi peu ! Nous gagnons alors, par les petites routes du
vignoble, entraînés par July, Nyons où nous retrouvons
notre place.
Nuit toujours aussi paisible et beau soleil au réveil. Par contre, le vent est revenu. Nous nous arrêtons au musée de l’olivier mais il est fermé le lundi matin. Pourtant le prospectus mentionne le contraire … C’est ça aussi le charme du sud ! Nous poursuivons jusqu’à Taulignan
et son musée-atelier de la soie. La sériciculture est l’élevage du ver à soie. La soie a été importée de Chine dès le XVème siècle. En France, en 1540, le roi accorde le monopole de la production de soie à la ville de Lyon et celle-ci devient au XVIème siècle la capitale européenne de la soie. La sériciculture perdure jusqu'à la Première Guerre mondiale après avoir dû faire face à plusieurs épidémies. La visite commence par l’élevage
du ver à soie qui se faisait à la maison. Les larves ou
graines de bombyx doivent incuber pendant une quinzaine de jours à
une température progressivement ramenée à 20°
dans des incubateurs ou tout simplement dans de petits sacs de toile que
les femmes portaient sur elles. Lorsque les graines éclosent, elles
donnent naissance à une chenille qui après cinq mues successives
va s’enfermer dans un cocon après avoir cessé toute
alimentation et s’être perchée en hauteur. Le ver grandit
vite car il mange beaucoup. On le nourrit deux fois par jour de feuilles
de mûrier. Pour former son cocon, il va durant 2/3 jours secréter
de la soie dont il va s’entourer. Lorsqu’on laisse faire la
nature, le ver se transforme en chrysalide avant de percer le cocon et
de s’envoler. Pour l’industrie de la soie, les éleveurs
tuent la chrysalide afin de récupérer le cocon entier. Un diaporama présente plus clairement l’industrie de la soie à Taulignan où David Armandy est à l’origine des orphelinats industriels. De jeunes orphelines étaient employées 10 heures par jour au travail de la soie. Payées environ 20 francs par mois, elles en reversaient environ 18 pour leur entretien. Pendant leur temps de libre, elles avaient le droit de confectionner leur trousseau. Après le repas, nous faisons le tour de la cité médiévale. Faire le tour est bien le terme adéquat car le bourg fortifié est entouré d’une enceinte circulaire dans la-quelle s’insèrent les habitations. Les remparts datent du XIVème siècle et ont conservé par endroits leurs onze tours, leurs mâchicoulis, courtines et chemin de ronde. L’église St Vincent, construite au XVème siècle sur un ancien prieuré a été remaniée plusieurs fois. Elle abrite dans une chapelle latérale les tombes des seigneurs du lieu. Le cœur de l’un d’eux est exposé dans une boite en plomb. Juste à côté, on trouve un ossuaire composé d’une rigole fermée par une ou plusieurs pierres généralement amovibles ce qui permettait de rajouter des os. Après la visite de Taulignan, nous reprenons
la route jusqu’à Sainte-Croix afin d’acheter de la
clairette bio. Notre journée se termine à Crest. Le vent a soufflé toute la nuit et à 8h20, nous avons la surprise d’entendre frapper à la porte. C’est une «encaisseuse» …3,41euros la nuitée depuis le 1er octobre ! Ce n’est stipulé nulle part et le parking sert à tout le monde : voitures, camionnettes, voire camions. Seuls les camping-cars doivent payer ! Heureusement que la pogne du petit déjeuner fait passer la pilule. Même si le ciel est bleu, la température a chuté. Nous sentons que nous revenons vers le nord. Crest est une petite ville qui n’a pas vraiment de charme, surtout comparée aux sites visités durant la semaine écoulée. Petit tour au marché avant de grimper courageusement jusqu’au pied de la tour la plus haute de France avec ses 52 mètres. Malheureusement, elle n’est visitable que les après-midis. Les ruelles pavées qui y mènent sont très pentues et de son pied, aucune vue sur la ville. Ce n’est que dans la descente que Crest se révèle peu à peu. Nous aboutissons à l’église dont la façade a un air grec à cause de ses colonnes doriques et son fronton triangulaire. Retour au camping-car pour reprendre la route
vers l’Alsace avec un arrêt pour la nuit à Villard
les Dombes. Les vacances sont terminées.
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